Israël en guerre - Jour 593

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Les bulldozers sans pilote israéliens « changent le paradigme » de la guerre à Gaza

Le recours accru d'Israël aux technologies avancées sur le champ de bataille a été richement documenté - et critiqué

Un bulldozer D9 sans pilote creusant un champ lors d'une démonstration à la presse, dans les locaux d'Israel Aerospace Industries (IAI), près de Tel Aviv, le 26 mars 2025. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)
Un bulldozer D9 sans pilote creusant un champ lors d'une démonstration à la presse, dans les locaux d'Israel Aerospace Industries (IAI), près de Tel Aviv, le 26 mars 2025. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

À première vue, ce bulldozer massif qui laboure un terrain cabossé près de Tel Aviv n’a rien d’inhabituel, sauf quand on y regarde de plus près : la cabine du conducteur est étrangement vide.

À l’œuvre sur un site d’essai, le mastodonte blindé est contrôlé à distance depuis un salon d’exposition militaire dans l’Alabama (Etats-Unis), à des milliers de kilomètres de là.

C’est la version télé-opérée d’un engin que les troupes israéliennes utilisent au quotidien pour les travaux de génie sur le front de guerre depuis des années.

Depuis un an et demi, l’armée israélienne utilise de plus en plus sa version automatisée dans la bande de Gaza ou au Liban, afin de ne pas exposer ses soldats.

« Vu que les missions de génie de combat sont particulièrement risquées, l’idée est de retirer la personne du bulldozer », explique Rani, chef d’équipe chez Israel Aerospace Industries (IAI), l’entreprise publique israélienne qui a conçu le « robdozer ».

Le responsable, qui ne décline pas son patronyme pour des raisons de sécurité, affirme que cet engin peut accomplir toute une palette de tâches « encore mieux qu’un être humain ».

Un ingénieur d’Israel Aerospace Industries (IAI) expliquant le fonctionnement des bulldozers militaires D9 sans pilote lors d’une démonstration à la presse, dans un champ près de Tel Aviv, le 26 mars 2025. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

Des systèmes de protection antiaérienne Dôme de fer et Arrow aux outils d’intelligence artificielle (IA) de détection de cibles, le recours accru d’Israël aux technologies avancées sur le champ de bataille a été richement documenté – et critiqué.

« C’est le futur »

La guerre du futur, telle qu’elle se façonne à Gaza, soulève des questions juridiques et éthiques.

Tal Mimran, chercheur en droit international à l’Université hébraïque de Jérusalem, rappelle que les lois de la guerre, écrites avant 1977, n’ont pas été mises à jour pour tenir compte des dernières technologies.

L’armée israélienne a commencé à utiliser des outils robotisés « il y a plus d’une décennie mais en très petit nombre », indique à l’AFP une source militaire israélienne, sous couvert de l’anonymat. « Désormais, ils sont déployés dans des conflits à grande échelle. »

Ancien officier dans l’armée britannique et chercheur au groupe de réflexion Henry Jackson Society, Andrew Fox estime que l’armée israélienne a sans doute été la première à employer des engins de combat autonomes en zone de guerre, ce qui « change le paradigme » de la guerre.

« C’est une avancée très importante », dit-il, en expliquant comment ces bulldozers servent à dégager les décombres après une frappe aérienne et ouvrir la voie à la progression des troupes, sans les exposer inutilement.

Pour John Spencer, président du programme d’études sur la guerre urbaine à l’académie militaire américaine de West Point, « c’est le futur ».

Inconvénients

Les armées à travers le monde essaient de développer des véhicules de combat autonomes depuis des années, souligne le chercheur qui étudie l’influence des technologies israéliennes sur les armées occidentales.

« Beaucoup expérimentent (ces technologies, ndlr), mais personne n’avait encore vu un déploiement direct dans des combats modernes. C’est vraiment unique », a-t-il affirmé.

Mais ces technologies avancées présentent aussi des inconvénients au-delà des aspects éthiques et juridiques, parce qu’elles peuvent occulter le besoin d’une présence humaine pour faire face à des situations insoupçonnées.

Le pogrom du Hamas qui a déclenché la guerre à Gaza en est un bon exemple, selon Tal Mimran.

« Le 7 octobre nous a montré que vous pouvez construire un mur (bardé de technologies) à un milliard de dollars, si vous ne patrouillez pas le long de la frontière, quelqu’un finira par s’infiltrer dans votre pays », dit-il.

« Nous ne pouvons pas ignorer la réalité […] Nous vivons à un âge où l’intelligence artificielle fait irruption dans nos vies et c’est bien naturel qu’elle trouve également une application dans le domaine de la sécurité », ajoute-t-il toutefois.

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