Les combats reprennent à Gaza : « Le Hamas a violé le cessez-le-feu »
De nouvelles roquettes ont été tirées, les listes d'otages à libérer non fournies, poussant l'armée à avertir les habitants de Khan Younis de fuir vers le sud avant des frappes
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a repris son incursion militaire dans la bande de Gaza vendredi après une trêve d’une semaine, alors que le groupe terroriste palestinien du Hamas a rompu le cessez-le-feu, en tirant des roquettes sur Israël et en ne fournissant pas avant 7h du matin la liste des otages qu’il comptait libérer.
En réponse, Tsahal a déclaré reprendre le combat sept jours après la cessation des hostilités, période au cours de laquelle 105 civils ont été libérés des geôles du Hamas à Gaza, dont 81 Israéliens, 23 Thaïlandais et 1 Philippin, en échange de 210 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël – tous des femmes ou des mineurs. Israël a également autorisé un afflux d’aide humanitaire dans la bande de Gaza. 137 otages seraient encore détenus par le Hamas et d’autres groupes terroristes.
Le bureau du Premier ministre a déclaré dans un communiqué que le Hamas avait « violé le cadre, n’avait pas respecté son obligation de libérer toutes les femmes otages et avait tiré des roquettes sur Israël ».
« Au milieu de la reprise des combats, nous soulignons que le gouvernement d’Israël est déterminé à atteindre ses objectifs de guerre – libérer nos otages, éliminer le Hamas et faire en sorte que Gaza ne puisse plus jamais menacer le peuple d’Israël. »
Malgré la reprise des combats, CNN et la BBC ont rapporté que les efforts se poursuivaient pour rétablir la trêve.
Une source palestinienne a déclaré, sous couvert d’anonymat, à la BBC que des pourparlers étaient en cours par l’intermédiaire de médiateurs. Le bureau qatari de l’AFP a également cité une source anonyme affirmant la même chose.
Tsahal a déclaré que plusieurs roquettes avaient été tirées depuis Gaza peu avant 7h vendredi matin, déclenchant des sirènes dans la communauté de Holit, dans le sud du pays, après plusieurs lancements aux alentours de 6h.
L’une des roquettes a été interceptée, environ une demi-heure avant l’expiration du cessez-le-feu.
Des roquettes ont continué à être tirées tout au long de la matinée sur les communautés frontalières de Gaza et sur la ville côtière d’Ashkelon, dans le sud du pays.
Une source proche du Hamas a déclaré à l’AFP que la branche armée du groupe terroriste avait reçu « l’ordre de reprendre le combat » et de « défendre la bande de Gaza », de violents combats ayant été signalés dans certains quartiers de Gaza City.
Tsahal a déclaré que ses avions de combat avaient commencé à effectuer une vague de frappes aériennes contre des cibles du Hamas. Des explosions fortes et continues ont été entendues en provenance de la bande de Gaza, de la fumée noire s’échappant du territoire.
Le Hamas a déclaré que les frappes aériennes avaient touché le sud de la bande de Gaza, notamment la communauté d’Abassan, à l’est de la ville de Khan Younis. Une autre frappe aurait touché une maison au nord-ouest de la ville de Gaza.
Des photos diffusées sur les réseaux sociaux prétendaient montrer une frappe récente.
قصف عنيف على شمال قطاع غزة pic.twitter.com/Dkh3k3w7Du
— السيّد إبراهيم مهدي (@Sayedibrahimmad) December 1, 2023
Le média palestinien Shehab, étroitement affilié au Hamas, a rapporté que des coups de feu et des explosions avaient été entendus dans le nord de la bande de Gaza.
Le ministère de la Santé, contrôlé par le groupe terroriste palestinien, a déclaré que trois personnes avaient été tuées lors de raids aériens israéliens à Rafah, dans le sud de la bande, mais ces affirmations n’ont pas été vérifiées de manière indépendante.
Compte tenu de la reprise des combats, le Commandement du front intérieur a donné pour instruction que les écoles d’une grande partie du centre et du sud d’Israël n’ouvriraient que si les élèves pouvaient atteindre à temps des miklatim – abris antiatomiques – en cas de tirs de roquettes.
Les écoles de « Otef Aza » – la région aux environs de Gaza – restent fermées.
Jeudi, le haut diplomate américain Antony Blinken, rencontrant des responsables israéliens et palestiniens, a demandé que la pause dans les hostilités soit prolongée et a averti que les civils palestiniens devaient être protégés lors de toute reprise des combats.
Tout en exprimant l’espoir que le cessez-le-feu puisse être prolongé, Blinken a déclaré que si Israël reprenait la guerre et se dirigeait vers le sud de Gaza pour poursuivre le Hamas, il devait le faire en « conformité avec le droit humanitaire international » et devait avoir « un plan clair en place » pour protéger les civils. Il a déclaré que les dirigeants israéliens comprenaient que « les niveaux massifs de vies civiles et de déplacements que nous avons vus dans le nord ne devaient pas être répétés dans le sud. »
Dans un effort apparent pour répondre à ces préoccupations, Tsahal a publié une carte divisant la bande de Gaza en centaines de petits quartiers, qu’elle a déclaré utiliser pour notifier les civils palestiniens des zones de combat actives.
Elle a demandé aux Palestiniens de prendre notre du numéro de leur secteur et de se tenir informés des mises à jours de Tsahal.
L’armée pourrait utiliser cette carte pour demander aux Palestiniens vivant dans des secteurs spécifiques d’évacuer lorsque l’incursion terrestre de l’armée israélienne s’étendra vers le sud, au lieu d’appeler à une évacuation massive, comme cela a été le cas dans le nord de la bande de Gaza.
D’autres dirigeants mondiaux et groupes d’aide avaient également demandé une prolongation de la trêve.
La majeure partie de la population de Gaza est maintenant entassée dans le sud, sans issue, ce qui soulève des questions sur la façon dont une incursion israélienne pourrait éviter de lourdes pertes civiles.
قصف عنيف على شمال قطاع غزة pic.twitter.com/Dkh3k3w7Du
— السيّد إبراهيم مهدي (@Sayedibrahimmad) December 1, 2023
Après la reprise des opérations, les Palestiniens ont signalé que Tsahal avait largué des tracts à Khan Younis, un bastion du Hamas dans le sud de la bande de Gaza, appelant les habitants à se déplacer vers Rafah, plus au sud, et les avertissant que la zone était dangereuse.
L’armée a pris le contrôle de la majeure partie de Gaza City, dans le nord de la bande, avant que le cessez-le-feu n’entre en vigueur le 24 novembre. Le Hamas a libéré quelques otages lors de cérémonies mises en scène et suivies par de grandes foules dans certains quartiers de la ville de Gaza au cours de la semaine dernière, notamment dans des zones où Tsahal avait précédemment déclaré avoir pris le contrôle, dans une apparente démonstration de force.
La guerre a éclaté le 7 octobre, après l’assaut dévastateur du Hamas au cours duquel 3 000 terroristes se sont infiltrés dans les communautés du sud d’Israël, massacrant 1 200 personnes – pour la plupart des civils assassinés chez eux et lors d’un festival de musique – et prenant au moins 240 otages.
Israël a répondu par une incursion aérienne et terrestre visant à éliminer le Hamas. Plus de 15 000 personnes seraient mortes, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.