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Les députés jordaniens réclament le renvoi de l’ambassadeur israélien

La Jordanie est furieuse après des propos tenus à Paris par le ministre des Finances Bezalel Smotrich qui a indiqué que le peuple palestinien était "une invention"

Une carte de la Jordanie moderne avec Israël, la Cisjordanie et Gaza peinte aux couleurs jordaniennes et palestiniennes au parlement d'Amman, en Jordanie, le 23 mars 2023. (Capture d'écran : used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)
Une carte de la Jordanie moderne avec Israël, la Cisjordanie et Gaza peinte aux couleurs jordaniennes et palestiniennes au parlement d'Amman, en Jordanie, le 23 mars 2023. (Capture d'écran : used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Le parlement jordanien a voté, mercredi, le renvoi de l’ambassadeur israélien et les députés ont brandi au centre de la salle une carte d’Israël, de la Jordanie, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza aux couleurs des drapeaux jordaniens et palestiniens.

Ce vote et cette carte sont venus en riposte à des propos tenus par le ministre des Finances Bezalel Smotrich qui a indiqué ce week-end, quand il était à Paris, que le peuple palestinien était « une invention » – alors qu’il se tenait devant une carte du « Grand Israël » qui comprenait la Jordanie moderne, conformément aux aspirations de certains extrémistes marginaux.

L’expulsion de l’envoyé israélien, Eitan Surkis, devrait au préalable être approuvée par le gouvernement jordanien, ce qui est un scénario improbable. Surkis a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères d’Amman, lundi soir, en signe de protestation contre le discours de Smotrich.

Ces votes symboliques portant sur le renvoi de l’ambassadeur sont communs pendant les périodes de tensions accrues entre Jérusalem et Amman. Au mois de mai 2021, les législateurs jordaniens avaient appelé à l’unanimité à expulser l’envoyé israélien dans le contexte de l’opération Gardien des murs, un conflit qui avait opposé pendant onze jours Israël aux groupes terroristes de la bande de Gaza.

Prenant la parole à Paris alors qu’il se trouvait à une cérémonie privée de commémoration, dimanche, en hommage à un célèbre activiste du Likud, Smotrich avait affirmé que le peuple palestinien était « une invention » du siècle passé et que des gens comme lui-même et comme ses grands-parents étaient « les vrais Palestiniens ».

Smotrich avait ajouté que « les Palestiniens n’existent pas parce que le peuple palestinien n’existe pas », des paroles qui avaient entraîné les applaudissements et les acclamations de l’assistance, selon des images qui ont été publiées en ligne.

« Savez-vous qui sont les Palestiniens ? » avait interrogé le ministre des Finances, leader du parti ultra-nationaliste Hatzionout HaDatit. « Je suis Palestinien », avait-il ajouté, mentionnant également sa grand-mère qui avait vu le jour à Metula, une ville du nord du pays, il y a un siècle et son grand-père, habitant de Jérusalem de la 13e génération et affirmant qu’ils étaient « les vrais Palestiniens ».

« Il faut que cette vérité soit entendue à la Maison Blanche, à Washington. Le monde doit entendre cette vérité parce que c’est la vérité – et que la vérité vaincra », avait continué Smotrich.

Ces propos avaient suscité la colère du ministère des Affaires étrangères jordanien, qui avait évoqué « des incitations irresponsables et une violation des normes internationales et du traité de paix signé avec la Jordanie ».

Face à l’indignation exprimée par la Jordanie, le ministère des Affaires étrangères avait cherché à apaiser la situation. « Israël est attaché à l’accord de paix avec la Jordanie qui a été signé en 1994. Il n’y a pas de changement dans le positionnement de l’État d’Israël, qui reconnaît l’intégrité territoriale du royaume hachémite », avait écrit sur Twitter le ministère en hébreu et en anglais, sans mentionner les propos de Smotrich à l’égard des Palestiniens.

Un diplomate israélien a déclaré mercredi au Times of Israel que Jérusalem comprenait « les sensibilités jordaniennes », ajoutant que « nous œuvrons à envoyer des messages de conciliation ».

« Le lien entre Israël et la Jordanie est crucial pour le calme et pour la stabilité de la région », a-t-il noté.

« Ils ont fait passer leur message », a continué le responsable qui a souligné que le ministère des Affaires étrangères travaille actuellement « sur la base de la décision prise par le gouvernement de renforcer les liens avec la Jordanie parce que ces liens sont importants ».

Les États-Unis, de leur côté, avaient condamné les propos tenus par Smotrich mardi, rejoignant un concert de critiques de pays étrangers.

Le roi Hussein de Jordanie, à gauche, allume la cigarette du Premier ministre Yitzhak Rabin après la signature du traité de paix entre Israël et la Jordanie à Aqaba, en Jordanie, le 26 octobre 1994. (Crédit : AP Photo/pool/IGPO)

De son côté et alors que la relation entre Israël et les Émirats arabes unis traverse une zone de sérieuses turbulences, The National, un journal anglophone dont le siège est à Abou Dhabi, a fait sa Une de la déclaration faite par Smotrich à Paris.

« Inquiétude face aux insultes sur la Palestine du ministre israélien », dit le gros titre.

La Une de ‘The National’, un journal émirati, le 22 mars 2023.

Si le journal est officiellement un média privé, il est la propriété du vice-Premier ministre émirati Mansour bin Zayed, le frère du président Mohamad bin Zayed – il peut donc être considéré en tant que tel comme une source fiable en ce qui concerne les sentiments qui dominent au sein du gouvernement.

Smotrich est connu pour ses déclarations incendiaires contre les Palestiniens, les arabes israéliens, les Juifs non-orthodoxes et les membres de la communauté LGBT.

Au début du mois, le ministre avait entraîné l’indignation à l’international après avoir appelé à « anéantir » une ville palestinienne de Cisjordanie suite à un attentat meurtrier qui avait tué deux Israéliens, deux frères. Il s’était ensuite excusé.

Ses propos ont été tenus alors que quelques heures auparavant, des délégations israéliennes et de l’AP s’étaient retrouvées lors d’un sommet rare – mais de faible enjeu – à Sharm el-Sheikh, en Égypte, où les deux parties s’étaient engagés à une désescalade des tensions, quelques jours avant le début du mois sacré du ramadan. Elles avaient aussi convenu de lutter contre les incitations à la violence.

Lazar Berman et Jacob Magid ont contribué à la rédaction de cet article.

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