Les élus votent 6 semaines de congés, suscitant l’indignation des familles d’otages
La guerre en cours ne semble pas avoir été prise en considération par tous les députés lors de l’approbation des "vacances de printemps" ; l'opposition insiste pour la poursuite des activités législatives
Malgré la poursuite des hostilités à Gaza et le long de la frontière nord, les législateurs ont approuvé mardi les vacances de printemps annuelles de la Knesset, du 7 avril au 19 mai.
Les familles des otages tenant les photos de leurs proches kidnappés ont scandé le mot « honte » en signe de protestation alors que la commission parlementaire de la Knesset a voté à 8 voix contre 3 en faveur de ces congés.
« Les soldats n’ont pas de vacances. Les otages n’ont pas de pause », a déclaré Hen Avigdori, dont l’épouse et le fils ont été libérés des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas en novembre.
« Vous nous représentez et la chose la plus importante pour vous en ce moment, c’est votre pause », a-t-il ajouté. Il s’est engagé à garder un œil sur les activités de tous les législateurs qui voteront en faveur de la motion, ce à quoi le député Yahadout HaTorah lui a répondu « yalla, yalla » [dans le sens « arrête avec tes salades »].
Pnina Tamano-Shata (HaMahane HaMamlahti) a exprimé des préoccupations similaires à celles d’Avigdori, demandant à ses collègues comment ils pouvaient « vouloir rester chez eux [ne serait-ce que] pour un jour alors que les otages ne sont pas encore chez eux » et protestant contre le fait que le plénum de la Knesset ne sera pas en mesure d’adopter une législation liée à la guerre pendant les congés parlementaires.
Pendant les vacances parlementaires, les commissions de la Knesset seront autorisées à se réunir quatre fois ; la commission des Affaires étrangères et de la Défense ne sera soumise à aucune limite dans ses activités.
La commission de la Chambre a accepté une proposition présentée par Tamano-Shata visant à permettre aux commissions de tenir deux réunions supplémentaires sur des questions liées à la surveillance de la guerre.
Le président d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a protesté contre la décision de faire une pause en période de crise nationale, dénonçant les « élus déconnectés qui ne méritent pas de diriger le peuple d’Israël ».
S’adressant aux journalistes à la Knesset lundi, Liberman a affirmé qu’il n’était « ni raisonnable ni logique » que des représentants élus prennent des vacances alors que 134 Israéliens sont encore otages à Gaza, que des roquettes du Hezbollah continuent à tomber sur le nord du pays et que la question de l’enrôlement des ultra-orthodoxes dans l’armée n’a pas été résolue.
Yisrael Beytenu, Avoda, Yesh Atid et HaMahane HaMamlahti ont tous fait pression pour que les parlementaires puissent poursuivre leurs activités législatives pendant la période de congés.
Les représentants de ces partis ont écrit au président de la Knesset, Amir Ohana, pour lui rappeler « qu’il est de notre responsabilité, en tant que représentants du peuple, de veiller à ne pas cesser de répondre aux problèmes des citoyens d’Israël en temps normal, et encore moins en temps de guerre ».
La semaine dernière, à la suite des premiers appels lancés par les législateurs pour annuler les vacances, la Douzième chaîne a cité un haut responsable de la coalition qui a déclaré que ceux qui sont à l’origine de cette initiative « ne veulent pas de discussions à la Knesset, mais plutôt la possibilité de renverser le gouvernement ».
« Nous partirons en vacances et nous discuterons de la guerre à n’importe quel moment, s’ils le souhaitent », avait alors indiqué le haut responsable.