Les Gazaouis font état de combats autour de l’hôpital Shifa, alors que Tsahal se rapproche
Selon des sources israéliennes, le Hamas a tiré sur des Palestiniens qui fuyaient l'hôpital utilisé comme QG par le Hamas ; deux blessés légers par des éclats d'obus à Tel Aviv
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a atteint les abords de l’hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, où Israël affirme que se trouve le principal quartier général du Hamas, a affirmé le groupe terroriste palestinien vendredi matin. Tsahal n’a fait aucun commentaire.
Selon des informations palestiniennes, de violents combats se déroulaient autour du périmètre de l’hôpital, ainsi que près de l’hôpital al-Rantisi, également dans la partie nord de la bande de Gaza.
Des médias palestiniens indiquent que les forces spéciales israéliennes opéraient dans la zone et que les blindées se rapprochaient.
Le chef du bureau des médias du Hamas à Gaza, Salama Maarouf, a déclaré à Al Jazeera que des frappes avaient eu lieu près de trois hôpitaux au total, mais sans donner le nombre de victimes.
Selon l’AFP, un communiqué du Hamas a fait état de « treize martyrs et de dizaines de blessés lors d’une frappe israélienne sur l’enceinte d’al-Shifa aujourd’hui », et le directeur de l’hôpital, Mohammad Abu Salmiya, a affirmé que « des chars israéliens avaient tiré sur l’hôpital al-Shifa ».
Tsahal n’a pas commenté ces informations, et a rappelé à maintes reprises qu’il ne tire pas sur les hôpitaux. Jeudi, la 162e division a déclaré qu’elle opérait dans le « quartier militaire » du Hamas dans la ville de Gaza et qu’elle se heurtait fréquemment à des terroristes.
Selon Israël, le pseudo quartier militaire, adjacent à l’hôpital al-Shifa, est le « cœur » des activités opérationnelles et de renseignement du Hamas, et les sites de la zone ont été utilisés pour planifier et préparer l’attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël, lors de laquelle plus de 1 200 personnes sont mortes – selon un dernier bilan – et au moins 240 ont été pris en otages.
Alors que Tsahal poursuit son opération au cœur des installations du Hamas, un nombre croissant de personnes vivent à l’intérieur et autour de l’hôpital al-Shifa, le plus grand de Gaza, dans l’espoir qu’il soit plus sûr que leurs maisons ou les abris des Nations unies dans le nord.
L’armée continue d’exhorter les civils à évacuer vers la partie sud de l’enclave en empruntant les corridors humanitaires, et accuse le groupe terroriste palestinien d’obliger les civils à rester dans la zone, notamment à proximité des hôpitaux.
Vendredi, des dizaines de Gazaouis brandissant des drapeaux blancs ont tenté de quitter l’enceinte de l’hôpital al-Nasr, dans Gaza City, à la suite d’un ordre d’évacuation donné par Tsahal, mais des images vidéo ont montré qu’ils avaient été contraints de rebrousser chemin après avoir essuyé des tirs.
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Bien que les images vidéo n’indiquent pas clairement qui tirait, des sources israéliennes ont accusé les terroristes du Hamas d’avoir ouvert le feu sur les civils pour les empêcher de quitter l’enceinte de l’hôpital. Des sources palestiniennes, en revanche, ont affirmé que Tsahal était à l’origine de la fusillade.
Dans le même temps, l’armée israélienne a déclaré que les troupes de sa 7e brigade du Corps Blindé Mécanisé avaient effectué un raid sur un avant-poste et un camp d’entraînement du Hamas dans le nord de la bande de Gaza au cours de la journée écoulée, saisissant des dizaines d’armes et tuant une trentaine de terroristes.
Les troupes ont saisi des fusils d’assaut, des missiles, des mortiers, des drones, des cartes, du matériel de communication et d’autres équipements technologiques sur le site, a déclaré Tsahal vendredi.
Les troupes ont également perquisitionné les bureaux de Muhammed Sinwar, le frère du chef du Hamas Yahya Sinwar, saisissant des armes entre autres matériels.
Lors d’une autre opération menée par la 7e brigade avec des membres de l’unité d’élite du Corps du Génie militaire Yahalom, les troupes ont effectué un raid sur un avant-poste du Hamas appartenant au bataillon de quartier Sabra du groupe terroriste.
Tsahal a déclaré que les troupes ont trouvé des systèmes d’opération et d’étalonnage de missiles anti-aériens, plusieurs drones, un lance-roquettes chargé, des équipements technologiques et des documents de renseignement dans l’avant-poste.
Plus tôt dans la journée, les troupes de la 401e brigade militaire ont localisé un lance-roquettes du Hamas sur la côte de la bande de Gaza, caché à l’intérieur d’un conteneur d’expédition, selon des images diffusées par l’armée israélienne.
Tsahal a également indiqué que des parachutistes opérant dans le quartier de Sheikh Ijlin, dans la ville de Gaza, ont trouvé un lance-roquettes près d’une maison résidentielle.
Les deux lanceurs ont été détruits.
Bien que les tirs de roquettes en provenance de Gaza aient diminué au fur et à mesure de l’avancée de la guerre, vendredi après-midi, une salve a été tirée sur le centre d’Israël depuis Gaza pour la première fois depuis environ deux jours. Deux personnes ont été blessées par la chute d’éclats de roquettes après l’interception par le Dôme de fer à Tel Aviv, l’une d’entre elles modérément et l’autre légèrement.
Ailleurs dans la bande de Gaza, les forces terrestres ont tué plusieurs terroristes du Hamas, notamment des membres des forces d’élite Nukhba du groupe terroriste qui ont participé au massacre du 7 octobre, a déclaré Tsahal.
Les opérations ont été menées sur la base de renseignements fournis aux soldats par l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet.
L’armée a déclaré que les troupes ont tué Ahmed Musa, un commandant de compagnie de la Nukhba, et Amr Alhandi, un commandant de section de la Nukhba, qui étaient retranchés à Jabaliya.
Selon Tsahal, Musa était l’un des commandants du Hamas qui ont mené l’assaut contre la base de Zikim, le kibboutz voisin du même nom et un autre poste de l’armée dans la région, le 7 octobre.
« Ces derniers jours, Ahmed Musa a mené une offensive contre les forces de Tsahal dans l’ouest de la région de Jabaliya », indique le communiqué de l’armée, ajoutant que les troupes ont également tué Muhammed Kahlout, le chef du réseau de tireurs d’élite du Hamas dans la brigade du nord de la bande de Gaza du groupe terroriste.
Dans un autre épisode, Tsahal a déclaré que les troupes de la 252e division ont tué 19 terroristes du Hamas qui prévoyaient d’attaquer des soldats.
Le bilan des soldats tués lors des combats à l’intérieur de la bande de Gaza s’est élevé vendredi à 37, après que Tsahal a annoncé qu’un soldat grièvement blessé lors des combats dans la bande le 8 novembre avait succombé à ses blessures.
Le communiqué identifie le soldat comme étant le sergent-chef Yehonatan Yitzhak Semo, 21 ans, du 202e bataillon de parachutistes, de Karmei Zur.
Plus tôt dans la matinée de vendredi, Tsahal a confirmé la mort du sergent-chef Gilad Rozenblit, 21 ans, infirmier de combat du 52e bataillon de la 401e brigade du Corps Blindé Mécanisé, tombé au cours des combats dans le nord de la bande de Gaza, originaire de la communauté de Ginegar, dans le nord d’Israël.
Jeudi, Israël a confirmé qu’il officialiserait et élargirait les pauses localisées dans les combats afin de renforcer les corridors humanitaires par lesquels les personnes peuvent échapper aux zones de combat les plus denses et les plus intenses.
Ces nouvelles pauses de quatre heures auront lieu chaque jour dans un quartier différent du nord de la bande de Gaza et les habitants seront prévenus trois heures à l’avance. Ils pourront utiliser ce temps pour évacuer vers le sud via les deux corridors humanitaires mis en place par Israël, ou quitter leur domicile afin de se réapprovisionner en nourriture, médicaments et autres aides, précise le haut fonctionnaire israélien.
S’exprimant vendredi à New Delhi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a toutefois déclaré que si les États-Unis « apprécient » les mesures prises pour minimiser les pertes civiles, elles ne sont pas suffisantes.