Les Israéliens présents au Cachemire doivent « partir immédiatement » – diplomatie
L'Inde et le Pakistan ont à nouveau échangé quelques tirs dans la nuit de mercredi à jeudi à leur frontière, dans la foulée de leur confrontation militaire la plus violente des deux dernières décennies

Le ministère des Affaires étrangères a émis mercredi un avertissement à l’attention des voyageurs israéliens dans le cadre de l’escalade des tensions entre l’Inde et le Pakistan.
Le ministère demande aux Israéliens d’éviter de se rendre dans le territoire controversé du Cachemire, à l’exception de la région du Ladakh.
Il ajoute que tout Israélien se trouvant actuellement au Cachemire doit « partir immédiatement » et se conformer aux instructions des forces de sécurité locales.
L’Inde et le Pakistan ont à nouveau échangé quelques tirs dans la nuit de mercredi à jeudi à leur frontière, dans la foulée de leur confrontation militaire la plus violente des deux dernières décennies.
Mercredi, les deux puissances nucléaires ont échangé d’intenses tirs d’artillerie après une série de frappes indiennes sur le sol pakistanais visant le groupe accusé par New Delhi de l’attentat commis le 22 avril dans sa partie du Cachemire.
Selon les derniers bilans, ces bombardements ont causé la mort d’au moins 43 personnes dans les deux camps, dont de nombreux civils.

Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a promis mercredi soir, dans un discours à la nation, de « venger chaque goutte de sang de ces martyrs », laissant présager d’autres opérations.
Son ministre de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a renchéri que son pays « ne tarderait pas à régler ses comptes ».
Après une longue journée de bombardements, les soldats pakistanais et indiens ont à nouveau échangé dans la nuit des tirs d’artillerie et d’armes légères le long de la « ligne de contrôle » qui coupe le Cachemire entre leurs deux pays.
L’armée indienne a assuré dans un communiqué avoir répondu « de façon proportionnée » à des tirs pakistanais « non provoqués » qui l’ont visée dans plusieurs secteurs, sans faire état de victimes.
Ces incidents n’ont pas été confirmés à Islamabad.
« Camps terroristes »
Les deux voisins, rivaux depuis leur indépendance en 1947, étaient sur le pied de guerre depuis l’attaque qui a fait 26 morts à Pahalgam, une ville touristique du Cachemire indien.

Sans attendre de revendication, l’Inde l’a attribuée à un groupe jihadiste basé au Pakistan, le Lashkar-e-Taiba (LeT), et accusé son voisin de le soutenir, ce qu’Islamabad nie fermement.
Comme le Premier ministre indien Narendra Modi avait promis de le faire, l’armée indienne a riposté en détruisant neuf « camps terroristes » de ce mouvement.
Son ministre de la Défense, Rajnath Singh, a répété que ces frappes n’avaient visé que des « camps terroristes » soigneusement identifiés pour « éviter la population ou des secteurs civils ».
Mais les missiles indiens qui ont plu sur six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais et les échanges de tirs qui ont suivi ont fait 31 morts et 57 blessés, selon le dernier bilan communiqué par l’armée pakistanaise.
Dans la grande ville de Muzaffarabad, une mosquée a été visée par les frappes indiennes.
Un porte-parole de l’armée a ajouté que les frappes indiennes avaient également endommagé un barrage hydroélectrique au Cachemire.
Le Pakistan a aussi affirmé avoir « abattu cinq avions indiens » dans l’espace aérien de son voisin.
L’Inde n’a pas officiellement commenté ces affirmations, mais une source sécuritaire indienne a indiqué à l’AFP que trois chasseurs de son armée de l’air indienne s’étaient écrasés, pour des raisons qui n’ont pas été immédiatement précisées.
L’Inde, elle, a recensé 12 morts et 38 blessés dans le seul village indien de Poonch, cible de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l’AFP.
Les propos mercredi soir du Premier ministre pakistanais ont nourri les craintes de nouvelles opérations militaires.