Les juifs britanniques accueillent le retour de la députée repentie Naz Shah
La députée travailliste suspendue pour antisémitisme a été réintégrée après le scandale sur ses posts Facebook appelant à relocaliser Israël aux Etats-Unis

JTA – Les Juifs britanniques ont salué la réintégration d’une députée travailliste qui a présenté des excuses pour avoir suggéré que les Juifs israéliens devraient être déplacés en masse en Amérique.
Naz Shah a été réadmise dans le parti deux mois après sa suspension pour un commentaire qu’elle avait fait sur les médias sociaux il y a deux ans.
Elle a fait partie des quelque 20 membres – au minimum – du Labour à avoir été soit suspendus soit expulsés du parti alors que le public examinait minutieusement la prolifération de la rhétorique anti-israélienne et antisémite au vitriol après l’élection en 2014 de Jeremy Corbyn à la direction du parti.
« Parmi tous ceux suspendus par le parti Travailliste pour des actions antisémitiques, Naz Shah apparaît comme quelqu’un qui est prêt à présenter des excuses à la communauté juive à un niveau local et national, et à faire des efforts pour apprendre de ses erreurs », a écrit le Conseil des députés des Juifs britanniques dans un communiqué mardi.

« À cet égard, sa réintégration aujourd’hui semble appropriée et nous espérons qu’il n’y aura pas de répétition des erreurs du passé. »
Au cours d’une visite en mai à une synagogue de Leeds, Shah avait dit à son auditoire qu’elle voulait présenter de « vraies excuses » plutôt que des « excuses de politiciens ».
Elle a déclaré : « Je me suis regardée et je me suis demandée si j’avais des préjugés contre les Juifs. Mais je me suis aperçue que j’étais ignorante et je veux en apprendre davantage sur la foi et la culture juives. Je n’ai pas de haine envers les Juifs ».
Shah, qui figure parmi les neuf Musulmans à siéger au Parlement, a été suspendue pour avoir partagé un post sur Facebook suggérant que les Juifs d’Israël devraient être réinstallés aux États-Unis et pour avoir tweeté le hashtag « #IsraelApartheid » et une citation disant, « N’oubliez jamais que tout ce qu’a fait Hitler en Allemagne était légal ».
Corbyn, un militant de gauche qui a dit du Hamas et du Hezbollah qu’ils étaient ses amis et semblait récemment comparer Israël avec le groupe terroriste Etat islamique, a déclaré lundi qu’il était désolé pour son approbation en 2009 du Hamas.
Au cours d’une audition du Comité des affaires intérieures de la Chambre des communes sur l’antisémitisme, Corbyn a contesté l’affirmation selon laquelle le Hamas est antisémite mais a reconnu avoir tort après qu’un législateur lui a cité un passage de la charte du Hamas, qui parle de tuer des Juifs.

« Ken Livingstone a fait des remarques qui sont tout à fait inacceptables et mauvaises », a également déclaré Corbyn, interrogé sur l’ancien maire Labour, qui, en mai a dit qu’Adolf Hitler était un sioniste. Il a récidivé avec cette affirmation, qui a conduit à sa suspension du parti Travailliste.
Corbyn a rejeté une question demandant s’il favorise une atmosphère d’antisémitisme au sein du parti Travailliste qu’il dirige.
« Cela est injuste. Je veux un parti qui est ouvert à tous », a affirmé Corbyn. « Il y a longtemps, il y avait parfois des remarques antisémites, lorsque je suis entré au parti et plus tard. Au cours des dernières années, non, et dans ma circonscription, pas du tout ».
Jonathan Sacerdoti, directeur des communications de la Campagne contre l’antisémitisme, dirigée par des bénévoles, a déclaré : « Le témoignage de Corbyn auprès de l’enquête parlementaire était totalement inadéquat. Il ne fera qu’inquiéter davantage les Juifs britanniques ».
Par ailleurs, dimanche, plusieurs milliers de manifestants pro-palestiniens ont défilé dans Londres pendant la journée d’Al Qods, un événement annuel tenu le dernier vendredi de la période du Ramadan, pour exprimer leur soutien aux Palestiniens et à l’opposition à Israël.
Cette année, les manifestants, dont certains portaient des drapeaux du Hezbollah et du Hamas, ont été pour la première fois confrontés à une contre-manifestation en faveur d’Israël devant l’ambassade des États-Unis.
Quelques centaines de manifestants pro-israéliens ont échangé des insultes et menaces avec les manifestants tandis que la police les maintenait physiquement à distance.