Les ministres votent le prolongement du confinement jusqu’à dimanche soir
Le bouclage du pays devait cesser mercredi ; les députés se réuniront jeudi pour discuter de l'allègement de certaines restrictions ; les règles sont assouplies pour les mariages
Le cabinet dit « du coronavirus » a voté à l’unanimité, mardi soir, le prolongement du confinement en cours jusqu’à la semaine prochaine, écartant toute décision sur l’assouplissement des restrictions d’ampleur qui sont actuellement mises en vigueur dans le pays.
Le confinement entraîné par la pandémie de coronavirus va rester en vigueur jusqu’au 18 octobre, ont fait savoir dans un communiqué conjoint le bureau du Premier ministre et le ministère de la Santé.
Les ministres se retrouveront jeudi pour évoquer la levée de certaines limitations, dès la semaine prochaine, « en fonction des statistiques de mortalité » – en autorisant notamment la vente à emporter dans les restaurants, la réouverture des crèches et de certaines petites entreprises qui ne reçoivent pas de public.
Les restrictions sur les vols à l’étranger ont été prolongées jusqu’à jeudi et une réunion aura lieu pour débattre du sujet mercredi, a noté le communiqué.
Les ministres ont aussi convenu de supprimer la limitation de déplacement imposée aux Israéliens, tenus de rester dans un périmètre d’un kilomètre de leurs habitations, pour les futurs mariés, pour leurs parents immédiats et pour les rabbins devant officier lors de la cérémonie. Ils ont décidé de laisser les équipes sportives professionnelles reprendre leurs entraînements et de rendre publics les détails du plan gouvernemental concernant la levée progressive du confinement, ainsi que les critères selon lesquels seront levées les autres restrictions.
Pendant la rencontre du cabinet consacrée au coronavirus, les responsables de la Santé ont présenté des données sur les taux actuels d’infection et sur les objectifs à atteindre pour lever les restrictions.
« Les experts ont indiqué que la décision d’assouplir le confinement et de permettre la réouverture progressive du pays nécessitait au préalable une réduction concrète et continue de la mortalité », a continué le communiqué conjoint. « Et il faut encore quelques jours pour y arriver. »
Les restrictions controversées sur le droit à manifester ne devraient toutefois pas être maintenues. Le gouvernement a informé la Haute-cour dans la journée de lundi que les mesures spéciales d’urgence qui avaient été imposées – et qui avaient interdit les rassemblements massifs de manifestants anti-Netanyahu – ne seraient pas reconduites.
Le confinement actuel – c’est le deuxième depuis l’apparition de l’épidémie au sein de l’Etat juif – a commencé le 18 septembre et devait prendre fin en date du 14 octobre.
Si les ministres se sont prononcés en faveur du prolongement du confinement à l’unanimité, ils auraient néanmoins été divisés sur la question de la durée concrète de son maintien.
L’homme fort de la lutte contre le coronavirus dans le pays, Ronni Gamzu, a demandé aux ministres que les dispositions actuelles de confinement continuent à être appliquées dans les villes marquées par un taux d’infection élevé et ce même si le bouclage doit être assoupli par ailleurs sur le territoire israélien, selon des informations qui ont fuité de la réunion. Gamzu a fait la liste des villes entrant dans la catégorie « rouge » selon les critères qui ont été définis par le ministère de la Santé – la majorité de ces municipalité comptant une forte population ultra-orthodoxe.
La réunion a commencé avec presque deux heures et demie de retard, Netanyahu ayant, selon des informations, tenté de la reporter à jeudi, expliquant que les données récentes sur l’infection n’étaient pas suffisamment concluantes.
La rencontre a toutefois été maintenue sur l’insistance de Benny Gantz, le ministre de la Défense.
A 15 heures, alors que les ministres devaient se retrouver dans la salle, un message leur a fait savoir que la réunion avait été retardée pour des « consultations ». Après une certaine confusion sur l’éventuelle annulation de la rencontre, le secrétaire de cabinet a fait savoir aux ministre qu’elle aurait lieu à 17h15.
Le ministère de la Santé a préparé un plan de sortie du confinement en plusieurs phases, qui s’étendrait sur quatre mois et qui permettrait au pays de revenir graduellement à des activités normales – en commençant avec une plus grande liberté de déplacement pour les Israéliens et avec finalement la réouverture des crèches, des écoles, des synagogues, des centres commerciaux et autres. Ce plan ne pourra commencer que lorsque le nombre de nouveaux cas quotidiens, dans le pays, passera en dessous des 2 000 et que le taux de contamination de personne à personne aura ralenti.
Les chiffres du ministère de la Santé qui ont été diffusés mardi ont révélé que 3 112 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés lundi, ce qui est bien au-delà de la cible de 2 000 cas par jour mais significativement plus bas que le chiffre de 8 000 nouveaux cas qui avait été comptabilisé la veille du commencement du confinement.
Le plan du ministère de la Santé a été vivement critiqué par la commission du coronavirus de la Knesset, d’autres députés ainsi que par des bureaucrates qui ont prôné, pour leur part, une fin plus rapide des restrictions et la réouverture des établissements scolaires.
Les écoles ont été fermées, le mois dernier, dans le cadre du confinement national. Les ministres du cabinet sont soumis à des pressions pour procéder rapidement au retour des élèves dans les classes, de nombreux Israéliens se trouvant dans l’incapacité de travailler parce qu’ils doivent s’occuper de leurs jeunes enfants.