Les non-Éthiopiens fêtent aussi le Sigd, la fête de la Torah et de l’alyah en Israël
A l’instar de la Mimouna marocaine, la fête éthiopienne séduit de plus en plus de monde

A la mi-novembre c’est le temps du Sigd en Israël, la fête juive éthiopienne qui célèbre l’acceptation de la Torah, et plus récemment, l’immigration de cette communauté en Israël.
La communauté éthiopienne est venue en Israël pour la première fois depuis plus de 40 ans, mais le Sigd n’a été déclaré jour férié national qu’en 2008. Cette année il entre dans le cadre de la Semaine du Olé, une initiative du ministère de l’Alyah et de l’Absorption en l’honneur des immigrants et à leur contribution au pays.
La fête est devenue une occasion pour tous les Israéliens éthiopiens de célébrer leur intégration dans la société israélienne, déclare Michelle Shelemay Dvir, qui dirige le développement de Fidel, Association d’éducation et d’intégration sociale des Juifs éthiopiens en Israël.
« Le fait qu’il s’agisse d’une fête nationale est important en termes d’intégration des Ethiopiens dans la société israélienne », déclare Shelemay Dvir. « Je le compare à la Mimouna, qui est devenue populaire et est célébrée par de nombreuses personnes qui ne sont pas marocaines. Il y a vingt ans, aucun non-Marocain ne serait allé à une fête de Mimouna. »
Des organisations comme Fidel travaillent dur pour introduire la culture éthiopienne dans la vie israélienne. L’un des programmes de prédilection de Fidel est animé par des médiateurs éthiopiens qui visitent les écoles pour enseigner aux enfants israéliens la culture éthiopienne et accroître la sensibilisation de la communauté.
« Je constate notre succès quand je vais parler dans une école qui ne renferme pas du tout d’Ethiopiens », confie Michal Avera Samuel, PDG de Fidel. « Maintenant, je veux encore plus de monde. Je veux que ceux qui n’ont aucun lien avec les Ethiopiens viennent tout simplement assister au Sigd, pour qu’ils apprennent à nous connaître, et que nous puissions montrer tous les côtés positifs de la culture éthiopienne, pas seulement les difficultés. Voilà ce à quoi j’aspire ».
Pendant la fête d’une journée, qui a traditionnellement lieu 50 jours après Yom Kippour, imitant l’intervalle entre Pessah et Chavouot, certains fidèles jeûnent et puis se réunissent au sommet d’une colline, comme jadis les Hébreux au Sinaï, où ils récitent les Psaumes et se rassemblent pour lire l’Orit, le rouleau de la Torah éthiopien. Après la rupture du jeûne, l’heure est à la fête, sous toutes les formes.
1) La cérémonie officielle du Sigd accompagne la prière du matin sur la Promenade Haas de Jérusalem dans le quartier d’Armon Hanatziv donnant sur la Vieille Ville. Etaient présents le président Reuven Rivlin ainsi que des milliers d’Ethiopiens israéliens habillés de blanc, symbole de pureté, pour une prière commune. Cette année, le Sigd est tombé le jeudi 20 novembre.
Il n’est pas facile pour une personne lambda d’assister à l’événement, qui commence à 10 heures et se termine à 14 heures, reconnaît Shelemay Dvir. Fidel prévoit une tente accueillant des danseurs éthiopiens, des plats et des conteurs, qui racontent les légendes traditionnelles éthiopiennes, traduites de l’amharique en hébreu et en anglais.
2) Les Ethiopiens religieux pratiquants jeûnent le jour du Sigd jusqu’à l’après-midi. Une fois le jeûne terminé, ils le brisent avec un met particulier, le dabo, un pain éthiopien sucré fait à base de romarin et de miel, raconte Samuel Avera. C’est un pain épais, semblable dans sa texture au kubane yéménite, et « préparé par tout le monde, » dit-elle. Il peut être fait avec de la farine de blé blanche ou complète, et même de la farine d’orge. Ensuite, il est béni par les kes, ou prêtre, qui le goûtent en premier, puis tout le monde l’imite, en étalant souvent une épaisse pâte à base d’haricots.
3) Mais essayez donc cette recette de Masret Walkmichael, la deuxième grande gagnante de la dernière saison Master Chef, qui a concocté de nombreuses recettes éthiopiennes au cours de l’émission, y compris des turebas, biscuits au beurre d’amande éthiopiens :
• 250 grammes de beurre
• 150 grammes de farine
• 1 œuf
• 20 grammes de sucre
• une pincée de cardamome
• ½ cuillère à café de sel
• 2 cuillères à café de poudre d’amandes
– Mélanger le tout à l’exception de la cardamome et de la poudre d’amandes jusqu’à obtenir une pâte. Enveloppez la pâte dans une pellicule de plastique et réfrigérer pendant une demi-heure.
– Sortir la pâte du réfrigérateur et incorporer la cardamome et la farine d’amandes moulues. Ne pas trop travailler la pâte.
– Etaler la pâte et la découper en carrés de 3 x 5 cm. Déposer les carrés sur une plaque à biscuits.
– À l’aide d’une fourchette, presser les dents sur les carrés de pâte.
– Cuire au four à 190 °C pendant 18 à 20 minutes.
– Dégustez !
La fête continue au cours des prochaines semaines avec le cinquième Festival artistique Israël-Ethiopie Hullegeb, une semaine de culture éthiopienne du 4 au 11 décembre.
Les spectacles sont organisés par la Maison de la Fédération de Jérusalem. Allez écouter la légende éthiopienne Alemayehu Eshete, le chanteur qui a émergé dans les années 1960 comme le James Brown d’Addis-Abeba, le 4 décembre à 21h00, au Théâtre de Jérusalem.
Aksum, un groupe éthiopien de hip-hop reggae se joindra à Katerina au Yellow Submarine, le 6 décembre à 21 heures.
Vous pourrez admirer quelques danses éthiopiennes contemporaines avec le spectacle de Hahoo (ABC), de l’Ensemble de danse éthiopienne contemporaine Beita, inspiré des lettres de l’amharique, le 7 décembre à 20h30, au Centre Gérard Behar. Pour plus d’informations, rendez-vous sur bimot.co.il, ou appeler * 6226 pour les billets, qui coûtent entre 70 à 150 shekels.
Bar éthiopien, Drey, 3, rue Havatselet, Jérusalem.
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