Les Palestiniens critiquent la visite de députés israéliens sur le mont du Temple
L'AP affirme que la décision entre dans le cadre des efforts israéliens pour déjouer le processus de paix ; Hamdallah appelle les Nations unies à protéger la mosquée Al-Aqsa
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
Les Palestiniens ont critiqué la décision israélienne d’autoriser les députés à pénétrer sur le mont du Temple pour la première fois depuis deux ans, et ont appelé les Nations unies à protéger le lieu saint de ce qu’ils ont qualifié d’ « assaut » de la part des membres juifs de la Knesset venus visiter le site.
S’exprimant lors d’une conférence de presse avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à Ramallah, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Rami Hamdallah a appelé mardi l’organisation internationale à prendre des « mesures sérieuses et actives pour protéger les sites islamiques et chrétiens des violations de l’occupation et des occupants, en particulier au vu des incitations constantes du gouvernement israélien à assaillir la mosquée Al-Aqsa, le plus récent de ces assauts étant celui qui a été mené par les membres de la Knesset aujourd’hui [mardi]. »
Les députés Yehudah Glick (Likud) et Shuli Moalem Refaeli (HaBayit HaYehudi) se sont rendus sur le complexe dans la matinée de mardi, une initiative approuvée par le gouvernement. C’est la première fois depuis octobre 2015 que des législateurs se trouvent autorisés à pénétrer sur le site. Le gouvernement avait, à cette époque, interdit aux parlementaires de s’y rendre pour tenter d’apaiser les tensions dans un contexte d’attentats terroristes contre les Israéliens, attaques qui étaient liées à ce lieu saint sensible.
Hamdallah a accusé Israël de fomenter des « plans de division [du mont du Temple] dans l’espace et dans le temps ». Il a appelé les Nations unies à mettre en œuvre la décision du conseil du patrimoine mondial de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui avait déclaré que la mosquée Al-Aqsa appartenait au « patrimoine musulman pur » et a demandé à ce « qu’Israël soit contraint à ne pas changer le status quo sur le site. »
Le status quo qui est en vigueur depuis les cinq dernières décennies a placé le mont du Temple sous l’administration d’une instance jordanienne. Les non musulmans ont l’autorisation de visiter le lieu saint mais pas d’y prier.
Les Palestiniens accusent régulièrement Israël de vouloir modifier ce status quo, ce qu’Israël dément fréquemment et avec véhémence.
Hamdallah a également appelé l’ONU à protéger le rôle historique tenu par la Jordanie en tant que gardien du site.
Lundi, le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a indiqué dans un communiqué « condamner dans les termes les plus forts la décision provocatrice d’Israël » de mettre un terme à l’interdiction des visites des députés sur le mont du Temple.
Le ministère, se référant probablement aux efforts américains visant à relancer les négociations entre Palestiniens et Israéliens, a appelé « tous les pays qui parlent de reprise du processus de paix à briser leur silence et à agir urgemment pour mettre un terme aux tentatives israéliennes de déjouer le processus de paix. »
Le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammad Momani, avait estimé mardi que la décision d’autoriser les législateurs à visiter le mont du Temple était « irresponsable », et a déclaré qu’Amman attendait des mesures qui pourraient « contribuer » au processus de paix dirigé par les Etats-Unis, et non de voir » cette initiative comme méprisable et rejetée. »