Israël en guerre - Jour 55

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Les Syriens voulaient que la femme entrée en Syrie les mène à Tsahal

L'acte d'accusation de la femme qui a traversé la frontière syrienne indique que ses interrogateurs lui ont demandé de les conduire à un poste de Tsahal, ce qu'elle a refusé

La femme israélienne qui est entrée en Syrie et qui a été renvoyée dans le cadre d'un accord négocié par la Russie, sur une photo montrée par la Douzième chaîne, le 20 février 2021. (Capture d'écran de la Douzième chaîne)
La femme israélienne qui est entrée en Syrie et qui a été renvoyée dans le cadre d'un accord négocié par la Russie, sur une photo montrée par la Douzième chaîne, le 20 février 2021. (Capture d'écran de la Douzième chaîne)

Après avoir franchi la frontière syrienne le mois dernier, une Israélienne a été interrogée par des Syriens qui lui ont demandé de conduire les troupes syriennes jusqu’à un avant-poste militaire de Tsahal pour capturer des soldats israéliens, selon des informations publiées samedi.

La femme a refusé cette demande et a été envoyée dans une prison de Damas où elle a été détenue pendant 16 jours, indiquent les médias, citant son acte d’accusation.

Le franchissement de la frontière par cette femme est devenu un incident international majeur et elle a été rapatriée en Israël via la Russie après plus d’une semaine de querelles diplomatiques. Son retour a eu un coût élevé, notamment la libération de prisonniers syriens en Israël, et aurait impliqué qu’Israël achète des vaccins pour la Syrie.

Elle a été inculpée pour ses agissements le mois dernier, notamment pour avoir quitté illégalement le pays.

La femme, dont l’identité ne peut être publiée, aurait souffert de troubles mentaux par le passé. Il s’agirait d’une jeune femme de 25 ans, originaire de Modiin Illit, qui a quitté la communauté ultra-orthodoxe et qui parle arabe.

Le tribunal a autorisé la publication d’une partie de son acte d’accusation cette semaine.

Selon les médias israéliens qui s’appuient sur l’acte d’accusation, la femme a servi dans l’armée israélienne à un titre quelconque en 2019. Après avoir terminé son service, elle a adopté un mode de vie nomade en Israël et n’avait pas d’adresse fixe.

Elle a décidé de franchir la frontière syrienne alors qu’elle séjournait dans une famille à Jérusalem à la fin du mois de janvier, puis a recherché sur Internet quel village était le plus proche de la frontière et comment s’y rendre.

Le 31 janvier, elle s’est rendue dans la ville israélienne de Kiryat Shmona, près de la frontière, y a passé du temps avec un ami et s’est préparée à traverser la frontière.

Un avant-poste militaire israélien sur le plateau du Golan est photographié depuis la ville syrienne de Quneitra, le 26 mars 2019. (Louai Beshara/AFP)

Le 2 février, elle s’est rendue en bus dans la ville druze israélienne de Majdal Shams, puis est partie à pied à la nuit tombée avec de la nourriture, des équipements personnels, un téléphone et un appareil photo. Elle voulait rester en Syrie pendant un certain temps, et savait qu’elle serait probablement interrogée et aurait pu être tuée, selon l’acte d’accusation.

Elle a traversé la frontière et s’est dirigée vers le village syrien de Hader à la faveur de la nuit pour mieux échapper à la surveillance de la zone par l’armée israélienne.

Elle a marché pendant près d’une journée, a laissé son sac dans la zone démilitarisée entre la Syrie et Israël, et est entrée dans le village avec son seul appareil photo vers 19 heures. Une foule s’est rassemblée autour d’elle lorsqu’elle a atteint le village, et deux personnes l’ont emmenée dans un poste de police voisin, selon l’acte d’accusation.

Elle a été emmenée dans un centre de détention, interrogée, et le lendemain, emmenée dans une prison à Damas.

Elle a été interrogée pendant plusieurs jours au total. Elle a raconté à ses interrogateurs comment elle avait traversé la frontière et a décrit dans un cahier qu’ils lui ont fourni les détails de l’itinéraire.

Les interrogateurs lui ont demandé de reprendre la route et de conduire des soldats syriens à un avant-poste israélien pour qu’ils puissent mener une attaque, mais elle a refusé, disant que cela ne l’intéressait pas de commettre des meurtres. Les Syriens ont dit qu’ils ne tueraient personne, mais qu’ils voulaient capturer des soldats israéliens, et elle a de nouveau refusé, selon l’acte d’accusation.

La femme a été transférée aux autorités russes le 19 février.

L’accusation a déclaré que l’incident en Syrie n’était pas la première fois qu’elle franchissait illégalement les frontières d’Israël. Elle s’est rendue à plusieurs reprises dans des zones de l’Autorité palestinienne, tout en sachant que cela n’était pas autorisé.

En novembre, elle a tenté d’entrer dans la bande de Gaza mais a été arrêtée à la barrière de sécurité près du kibboutz Nahal Oz.

Elle a ensuite décidé d’essayer de passer à Gaza par la mer et, quatre jours plus tard, dans la soirée, elle s’est jetée à l’eau à la plage de Zikim sur une planche de surf. Elle a été appréhendée en mer par Tsahal et a fait demi-tour.

En janvier, elle a franchi illégalement à vélo la frontière jordanienne près d’Eilat, où elle a rencontré des soldats jordaniens, a pris un café avec eux et a passé plusieurs heures en leur compagnie. Elle a été interrogée à Aqaba par les services de renseignement jordaniens, puis est rentrée en Israël.

La femme israélienne qui a pénétré en Syrie et qui a été rapatriée dans le cadre d’un accord négocié par la Russie, sur une photo diffusée par la Treizième chaîne, le 20 février 2021. (Capture d’écran de la Treizième chaîne)

En octobre 2020, elle est allée en Jeep à la frontière libanaise et a parlé avec des personnes de l’autre côté de la barrière de sécurité. Elle a été repérée par le groupe terroriste Hezbollah et sa photo a été publiée dans les médias locaux.

Sa défense a fait valoir qu’elle n’avait pas porté atteinte à la sécurité d’Israël et qu’elle n’avait pas l’intention de le faire.

La femme a été ramenée en Israël depuis Moscou le 19 février, dans le cadre d’un accord négocié par la Russie. Dans le cadre de cet accord, Israël aurait financé l’achat pour 1,2 million de dollars de vaccins COVID-19 de fabrication russe destinés à la Syrie.

Israël a libéré en même temps deux bergers syriens capturés du côté israélien de la frontière et a réduit la peine d’un prisonnier de sécurité de nationalité syrienne, dans ce qui a été largement considéré comme un échange. Israël a déclaré qu’il s’agissait d’un geste de bonne volonté.

Après son retour, la femme aurait déclaré aux enquêteurs israéliens qu’elle était « en quête d’aventure ». Selon la Douzième chaîne, elle n’a pas présenté d’excuses ni exprimé de regrets pour ce périple. Les enquêteurs ont déterminé qu’elle n’a coopéré avec aucune entité ennemie pendant son séjour en Syrie.

Les comptes-rendus soulignent qu’elle a été questionnée avec douceur par les interrogateurs et que l’on pense qu’elle souffre de troubles.

Sa page Facebook la montre voyageant souvent à l’intérieur d’Israël, y compris dans plusieurs zones arabes, et en Cisjordanie. Dans un post, elle écrit : « Je ne reconnais pas vos lignes, qu’elles soient vertes, bleues ou violettes, et même une ligne rouge ne m’arrêtera pas. » Les frontières d’Israël avec la Cisjordanie, le Liban et la Syrie sont désignées par les lignes verte, bleue et violette.

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