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L’état de la menace jihadiste en France suspendue à la situation en Syrie

Les services cherchent à savoir si les 270 ressortissants français - ceux retenus dans les prisons et les camps tenus par les Kurdes dans le nord-est et ceux basés dans le nord-ouest - se sont remobilisés

Un drapeau officiel syrien gît au sol non loin d'insurgés islamistes, sur le tarmac de l'aéroport international d'Alep, à Alep, le 2 décembre 2024. (Crédit : AP Photo/Omar Albam)
Un drapeau officiel syrien gît au sol non loin d'insurgés islamistes, sur le tarmac de l'aéroport international d'Alep, à Alep, le 2 décembre 2024. (Crédit : AP Photo/Omar Albam)

L’état de la menace jihadiste pesant sur la France est suspendu à l’évolution de la situation en Syrie : les services de sécurité nationaux ont identifié quatre principaux risques liés notamment au sort des ressortissants français retenus dans les prisons kurdes.

Les Français présents en Syrie se trouvent essentiellement dans deux zones du pays. Ceux retenus dans les prisons et les camps tenus par les Kurdes dans le nord-est et ceux basés dans le nord-ouest.

Dans les camps et prisons du nord-est, les autorités françaises dénombrent « environ 150 hommes et femmes », et autant d’enfants voire davantage.

Ces Français sont les « plus radicalisés », notent les services. Il s’agit d’adhérents convaincus du groupe État islamique (EI), qui ont décidé de partir de France pour rejoindre un territoire géré par une organisation classée terroriste et ont choisi de rester sur place malgré sa chute.

Après avoir conquis de vastes zones en Syrie et en Irak en 2014, l’EI – ou Daech, selon son acronyme en arabe, a subi des revers successifs jusqu’à être défait en 2019. Les jihadistes repliés dans le désert syrien ont continué cependant de mener des attaques contre des civils, les forces du pouvoir déchu et les forces kurdes.

Dans le nord-ouest de la Syrie, les sources sécuritaires dénombrent actuellement environ 110 Français. Les services cherchent à savoir si ces ressortissants, installés dans cette zone depuis des années, et qui s’étaient mis en retrait d’actions violentes, se sont remobilisés.

Une petite partie d’entre eux, environ une dizaine, sont membres du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), fer de lance de l’offensive rebelle ayant abouti à la chute de Bachar al-Assad.

Les services de sécurité ne sont pas en mesure de dire à ce stade si ces Français ont combattu les armes à la main dans les rangs du groupe lors de l’assaut de Damas et la prise des autres villes ou ont suivi l’avancée de HTS.

Un combattant de l’opposition masqué porte un drapeau de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) dans la cour de la mosquée des Omeyyades dans la vieille ville fortifiée de Damas, en Syrie, le 10 décembre 2024. (Crédit : AP Photo/Hussein Malla)

Une « petite cinquantaine » d’autres sont aussi dans le groupe d’Omar Diaby, alias Omar Omsen, un Franco-Sénégalais devenu prêcheur. Il avait rejoint la Syrie en 2013 où il avait pris la tête d’une brigade jihadiste composée de jeunes Français, pour la plupart originaires de la région de Nice (sud), comme lui.

Arrêté par le groupe HTS, en août 2020, il a été libéré en février 2022 sans que les raisons de son arrestation ne soient communiquées.

En septembre 2016, les États-Unis l’avaient qualifié de « terroriste international ». Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la justice française.

La katiba (unité) d’Omar Diaby est un « groupe restreint » avec « peu de revenus » et est « relégué au second plan » par le HTS qui ne veut pas des combattants internationaux, observent les services de renseignement.

Recomposition de l’EI ?

L’autre inquiétude des services porte sur le devenir de l’EI, si les bouleversements en cours et l’évolution politique de la Syrie pouvaient lui permettre de se recomposer.

Photo d’archives non datée montrant des combattants de l’État islamique d’Irak et du Levant (État islamique, EI), une organisation issue d’Al-Qaïda, marchant en Syrie, publiée sur un site web militant le 14 janvier 2014. (Crédit : AP)

L’EI et le HTS sont opposés sur leur projet. L’ancienne branche locale d’al-Qaïda qui a coupé ses liens avec celle-ci, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classée mouvement « terroriste » par plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis.

À la différence de l’EI, le HTS a toujours été sur un calendrier local, sans projeter de jihad global avec des actions violentes à l’extérieur du territoire syrien.

Il reste à ce stade sur un discours de normalisation, notent par ailleurs les services français, qui ne le voient donc pas appeler à une action violente à l’étranger, notamment en Europe.

Le quatrième point de vigilance des autorités porte sur l’impact sur la « mouvance endogène » française. La zone syrienne va-t-elle redevenir attractive pour des jihadistes français qui pourraient vouloir partir sur place comme l’ont fait des dizaines de ressortissants en 2013-2014 ?

Le renseignement intérieur français explique à l’AFP « suivre de près l’impact de la chute du régime syrien sur l’attractivité de la zone pour les ressortissants français qui voudraient faire le jihad ».

À ce stade, aucune velléité de départ sur zone n’a pour l’instant été documentée.

Les jihadistes français, dont les profils se sont beaucoup rajeunis ces dernières années, reste « pro-EI », rappelle l’une de ces sources. Comme le montrent les derniers attentats et projets d’attentats déjoués en France.

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