LFI demande une commission d’enquête sur les groupuscules d’extrême droite
L’objectif de cette commission serait "l’identification" des membres de ces groupuscules, leur "cartographie", leur "financement", leur "lien avec d’anciens policiers et gendarmes"

Les députés insoumis ont demandé vendredi la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite, qui a toutefois peu de chances d’aboutir.
« La situation est plus grave que jamais. On est véritablement sur un moment de bascule. On est dans un pays où les actions violentes, racistes, xénophobes, antisémites se multiplient de la part de groupuscules de plus en plus organisés, qui n’hésitent pas à passer à l’action », a dénoncé lors d’une conférence de presse à l’Assemblée l’élu de Seine-Saint-Denis, Thomas Portes, accompagnée de la patronne du groupe Mathilde Panot.
L’objectif de cette commission est « l’identification » des membres de ces groupuscules, leur « cartographie », leur « financement », leur « lien avec d’anciens policiers et gendarmes » pour aboutir à des « propositions politiques très claires », a-t-il développé. Il s’agit de la troisième proposition de commission d’enquête sur ce thème que le député dépose depuis 2022.
Comme les deux premières, celle-ci a peu de chance d’aboutir le groupe Insoumis ayant déjà utilisé pour cette session son droit de tirage, qui lui permet de lancer seul une telle commission.
En 2019, une commission portée par l’ex-députée LFI s’était déjà penchée sur le sujet. Son rapporteur, l’ex-député macroniste Adrien Morenas, avait alors alerté sur la « tentation terroriste » de ces groupuscules, mettant en avant les attentats de Christchurch (Nouvelle-Zélande) contre des mosquées ou de Pittsburgh (États-Unis) contre une synagogue.
Vendredi, Mathilde Panot et Thomas Portes étaient accompagnés du collectif Young Struggle, dont un de ses membres a été agressé en février par la mouvance ultradroite. Six personnes ont été mises en examen.
Etait aussi présent le collectif « Justice pour Djamel » Bendjaballah, tué en août par un membre du groupuscule d’extrême droite Brigade française patriote. Sa sœur a appelé à ce que « chaque menace raciste soit combattue avec la plus grande fermeté », rappelant que son frère était menacé depuis des années avant son meurtre.
Mathilde Panot et Thomas Portes ont multiplié les critiques à l’encontre du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, assurant qu’il « ne condamne pas ce qui est en train de se passer avec cette montée en violence de l’extrême droite », ce qui entraîne « une forme d’impunité totale ».
Depuis longtemps, en particulier depuis les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, leur parti, la France insoumise, est lui-même largement accusé d’antisémitisme. La dernière polémique nationale à ce sujet est la publication d’une affiche qui représente l’animateur juif Cyril Hanouna sous des traits caractéristiques des stéréotypes antisémites.