Liban : 4 terroristes du Hamas et 2 journalistes tués dans des attaques distinctes
Le maire de Metula demande le rétablissement de la zone tampon au Sud-Liban après les tirs de misiles guidés antichars du groupe terroriste soutenu par l'Iran

Quatre membres du groupe terroriste du Hamas ont été tués lors d’une attaque de drone israélienne dans le sud du Liban, ont déclaré mardi un responsable palestinien et un responsable libanais de la sécurité.
La frappe s’est produite dans le village de Chaatiyeh, près de la côte méditerranéenne, selon les responsables, qui ont parlé sous le couvert de l’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à révéler des informations militaires.
L’agence de presse nationale du Liban a confirmé que quatre personnes avaient été tuées dans un véhicule, mais n’a pas donné d’autres détails.
Le responsable palestinien a déclaré que les quatre personnes étaient membres des Brigades al-Qassam, l’aile militaire du Hamas. Le responsable libanais de la sécurité a déclaré que les quatre personnes étaient membres du Hamas, sans préciser s’il s’agissait de la branche militaire.
L’armée israélienne n’a pas commenté la frappe.
Selon des articles non confirmés circulant sur les réseaux sociaux, Khalil Kharaz, commandant adjoint de la branche libanaise du Hamas, figure parmi les membres du Hamas tués aujourd’hui.
Photo of Khalil Kharaz circulating on Telegram: pic.twitter.com/50kUQYDNrI
— Jason Brodsky (@JasonMBrodsky) November 21, 2023
Quelques heures plus tôt, deux journalistes et un civil ont été tués par une frappe israélienne dans le sud du Liban, ont rapporté mardi les médias officiels libanais, peu après les déclarations de l’armée israélienne indiquant qu’elle avait frappé plusieurs escadrons de missiles antichars du Hezbollah dans le sud du Liban et d’autres sites en réponse à des tirs de missiles en direction de Metula, dans le nord d’Israël.
Peu avant 9 heures, trois missiles guidés antichars ont été tirés depuis le Liban en direction de la région de Metula, près de la frontière. Peu après, plusieurs mortiers ont été tirés depuis le Liban sur un poste de Tsahal à la frontière, sans faire de blessés, selon Tsahal.
Tsahal dit avoir riposté en frappant plusieurs sites appartenant au groupe terroriste soutenu par l’Iran, ainsi que trois escadrons de missiles du Hezbollah qui se préparaient à mener d’autres attaques.
L’attaque de Metula, qui n’a pas fait de blessés, est la dernière des plus de 1 000 attaques de missiles, de roquettes et de drones menées par le Hezbollah et les factions palestiniennes alliées au Liban depuis le début de la guerre d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza.
La chaîne de télévision libanaise pro-Hezbollah Al-Mayadeen a affirmé mardi que deux journalistes et un civil avaient été tués lors d’une frappe israélienne. Tsahal avait indiqué avoir frappé des cibles du Hezbollah uniquement.
La chaîne Al-Mayadeen a déclaré que sa « correspondante Farah Omar et son caméraman Rabih Maamari ont été tués par une attaque israélienne ». Cette information a été partagée par l’Agence nationale de presse (NNA) qui a précisé que « la mort de trois citoyens » avait été causée par un « bombardement ennemi » dans la région de Tair Harfa.
Selon le directeur d’Al-Mayadeen, Ghassan bin Jiddo, le troisième civil tué avec les deux journalistes était un « collaborateur » de la chaîne.
Lebanon-based Al-Mayadeen mourns the deaths of its reporter Farah Omar and photographer Rabih al-Maamar.
They were killed in Israeli strike. pic.twitter.com/Frwt1yOIMe
— Clash Report (@clashreport) November 21, 2023
Bin Jiddo a déclaré dans une interview sur la chaîne qu’il s’agissait « d’une attaque directe … et non pas d’un hasard », notant que cela faisait suite à une décision prise par le gouvernement israélien ce mois-ci de bloquer l’accès au site web d’Al-Mayadeen, le ministre des Communications Shlomo Karhi ayant déclaré que la chaîne « servait les intérêts des ennemis d’Israël ».
Le ministre libanais de l’Information, Ziad Makary, a qualifié de « scandaleuse » l’attaque présumée contre les journalistes. Israël a déclaré qu’il enquêtait sur ces allégations.
Ailleurs au sud du Liban, NNA a rapporté une attaque « des avions ennemis sur des maisons à Kfar Kila, tuant Laiqa Sarhan, une citoyenne de 80 ans, et blessant sa petite-fille », que l’agence de presse nationale a identifiée comme étant une ressortissante syrienne.
Une source de l’hôpital de Marjayoun dans la région, qui a parlé sous le couvert de l’anonymat car elle n’était pas autorisée à parler aux médias, a indiqué que la petite-fille, âgée de sept ans, était dans un état grave.
La guerre contre le Hamas a été déclenchée le 7 octobre lorsque 3 000 terroristes de Gaza ont fait irruption dans le sud d’Israël en franchissant la frontière, massacrant au moins 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 240 otages.
כלי טיס של צה"ל זיהו ותקפו לפני זמן קצר שלוש חוליות נ"ט במרחב גבול לבנון.
בנוסף, מטוסי קרב של צה"ל תקפו מספר מטרות טרור של ארגון הטרור חיזבאללה, ביניהן תשתיות צבאיות ותשתיות להכוונת טרור.
לפני זמן קצר מחבלים ירו פצצת מרגמה לעבר מוצב צה"ל במרחב גבול לבנון. אין נפגעים >> pic.twitter.com/NSTR3GKimM
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) November 21, 2023
Israël a réagi en lançant une campagne aérienne, suivie d’une offensive terrestre à l’intérieur de Gaza, dans le but d’éliminer le groupe terroriste au pouvoir dans la bande et de sauver les otages.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a refusé d’ouvrir officiellement un deuxième front dans la guerre, mais il a exprimé son soutien à l’assaut du 7 octobre et à la guerre qui a suivi, et a encouragé les forces à faire durer le conflit « aussi longtemps que possible » pour permettre une plus grande « résistance » contre Israël.
Après le tir de missile du Hezbollah, le maire de Metula, David Azoulay, a déploré la situation sur le front nord, où les communautés se sont vidées en raison de la menace de guerre avec le Hezbollah.
« Israël a établi une zone de sécurité à 5 kilomètres au sud de la frontière », a indiqué Azoulay, cité par Walla News, en référence à l’ancienne « zone de sécurité » établie par Israël au Sud-Liban.
« Je demande à Israël de créer une zone [de sécurité] de 4 à 5 kilomètres au nord de la frontière », plutôt qu’à l’intérieur d’Israël, a-t-il ajouté. « On nous dit que [le chef du Hezbollah Hassan] Nasrallah ne déclenchera pas de guerre, mais nous sommes déjà en guerre. »
Dimanche, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré que depuis le 7 octobre, le Hezbollah avait tiré 1 000 munitions sur Israël et a averti que Téhéran intensifiait ses attaques contre l’État juif.
« L’Iran est à l’origine de l’hostilité et de l’agression contre l’État d’Israël. La guerre est multi-fronts, même si son intensité se concentre sur Gaza », a déclaré Gallant, ajoutant que le Hezbollah « paie un lourd tribut chaque jour » en conséquence.

Les affrontements incessants entre l’armée israélienne et le Hezbollah ont conduit à de nombreuses évacuations de résidents israéliens, imposées ou non par l’État, dans les zones proches de la frontière libanaise. Les résidents de quelque 29 communautés du nord représentent une part importante des quelque 200 000 Israéliens déplacés à l’intérieur du pays.
Ces affrontements le long de la frontière ont par ailleurs entraîné la mort de trois civils du côté israélien, ainsi que de six soldats de Tsahal.
Du côté libanais, plus de 100 personnes ont été tuées. Le bilan comprend au moins 77 membres du Hezbollah, huit terroristes palestiniens, au moins 14 civils et trois journalistes.