Israël en guerre - Jour 347

Rechercher
78 % des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté

Scepticisme général au Liban au lendemain de la formation d’un gouvernement

Quels changements pourrait réellement apporter cette équipe, choisie par les "barons" issus des différentes communautés qui gèrent le pays depuis des décennies ?

Najib Mikati. (Crédit : CC BY 3.0 de)
Najib Mikati. (Crédit : CC BY 3.0 de)

Scepticisme et critiques prévalent samedi au Liban au lendemain de la formation d’un gouvernement attendu depuis 13 mois qui aura la tâche colossale de redresser le pays englué dans une crise économique et sociale sans précédent.

Le pays a accouché vendredi d’un gouvernement dirigé par Najib Mikati, l’une des plus grandes fortunes du pays et qui a été déjà Premier ministre à deux reprises.

La nouvelle équipe, composée de 24 ministres et dont la formation était une condition pour toute aide internationale, a vu le jour à l’issue d’interminables tractations politiques entre les partis au pouvoir, largement discrédités auprès de la population.

« Le gouvernement de la confiance (quasi) impossible », a ainsi titré le quotidien arabophone Al-Akhbar, proche du groupe terroriste chiite du Hezbollah.

Les craintes unanimes exprimées dans les médias, sur les réseaux sociaux et par certains experts portent notamment sur la capacité du nouveau gouvernement à redresser une économie plus que jamais aux abois et sur sa marge de manœuvre en matière de réformes.

Et de se demander quels changements pourrait réellement apporter cette équipe, choisie par les « barons » issus des différentes communautés qui gèrent le pays depuis des décennies et dont les politiques clientélistes et les soupçons de corruption sont justement considérées comme à l’origine de l’effondrement économique du pays.

Mêmes « cuisiniers »

« Gouvernement (…) du nitrate, de la stérilité politique et de la corruption consensuelle », déplore une internaute sur Facebook, en allusion à l’explosion gigantesque en août 2020 au port de Beyrouth, due au stockage sans mesure de précaution d’énormes quantités de nitrate d’amonium.

L’explosion qui a fait plus de 200 morts, des milliers de blessés et ravagé des quartiers entiers de la capitale avait été largement imputée à l’incurie de la classe dirigeante.

Des graffitis politiques sont visibles devant le lieu de l’explosion du 4 août qui a touché le port maritime de Beyrouth, au Liban, le 9 août 2020.(Crédit : AP/Hussein Malla)

C’est d’ailleurs quelque jours plus tard que le gouvernement dirigé par Hassan Diab avait démissionné, devant le tollé général.

« Ce sont les cuisiniers eux-mêmes qui ont formé le gouvernement. Sont-ils donc capables de fournir un nouveau repas ? La vraie crainte est que le modus operandi ne puisse rien produire de nouveau », renchérit de son côté à l’AFP le chercheur Sami Nader.

D’autant plus que, comme le souligne en Une le quotidien francophone L’Orient-Le Jour, la tâche du gouvernement s’avère « herculéenne ».

La crise économique inédite que traverse le pays depuis l’été 2019 n’a eu de cesse de s’aggraver, la Banque mondiale la qualifiant d’une des pires au monde depuis 1850.

Avec une inflation galopante et des licenciements massifs, 78 % de la population libanaise vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU.

Chute libre de la monnaie locale, restrictions bancaires inédites, levée progressive des subventions, pénuries de carburant et de médicaments, le pays est aussi plongé dans le noir depuis plusieurs mois, les coupures de courant culminant jusqu’à plus de 22 heures quotidiennement.

« Mesures urgentes »

Et les queues interminables ne cessent de s’allonger devant les stations d’essence. Le Hezbollah a même fait acheminé du pétrole d’Iran, en raison de la pénurie.

A LIRE : La Syrie « prête » à aider le Liban dans ses importations en énergie

Si l’arrivée au gouvernement de certaines personnalités comme Firas Abiad, directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri et fer de lance de la lutte anti-Covid, au ministère de la Santé, a été saluée par certains, le doute demeure.

Le directeur de l’hôpital universitaire Rafic Hariri, Firass Abiad, lors d’une interview à l’hôpital de Beyrouth, la capitale du Liban, le 23 juillet 2021. (Crédit : STR/AFP)

« Quand un pays se classe dans le top 3 en termes de gravité de crise économique dans l’histoire contemporaine du monde, on ne nomme pas un ministre du Tourisme, ni un ministre de la Jeunesse et des Sports (…) mais douze experts économiques et financiers indépendants pour travailler 24h/24 sur (une sortie de) crise », estime sur les réseaux sociaux la militante et experte en politiques publiques Sara el-Yafi.

Parmi les défis à relever figure la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), avec lequel les pourparlers sont interrompus depuis juillet 2020.

Il s’agit pour la communauté internationale d’une étape incontournable pour débloquer d’autres aides substantielles.

Vendredi soir, plusieurs pays impliqués dans le dossier libanais, ont d’ailleurs exprimé la nécessité d’actions immédiates, Washington appelant à des « mesures urgentes (…) pour répondre aux besoins criants et aux aspirations légitimes du peuple libanais ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.