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Libération de Georges Abdallah: la justice se repenche sur le dossier d’un des plus vieux prisonniers de France

En prison depuis 40 ans pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien en 1982, le terroriste refuse toujours d'indemniser les parties civiles

Le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah pendant son procès, pour complicité dans le meurtre de deux diplomates, dont l'Américain Charles Ray et l'Israélien Yacov Barsimantov, pour lequel Abdallah a été condamné à la prison à vie, au palais de justice de Lyon, dans le centre-est de la France, le 3 juillet 1986. (Crédit : AFP)
Le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah pendant son procès, pour complicité dans le meurtre de deux diplomates, dont l'Américain Charles Ray et l'Israélien Yacov Barsimantov, pour lequel Abdallah a été condamné à la prison à vie, au palais de justice de Lyon, dans le centre-est de la France, le 3 juillet 1986. (Crédit : AFP)

Nouvelle audience décisive pour le Libanais Georges Abdallah, en prison depuis 40 ans pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien en 1982: la justice, qui lui avait demandé un « effort conséquent » d’indemnisation des victimes, se repenche jeudi sur la demande de libération d’un des plus vieux détenus du pays.

La cour d’appel de Paris devait rendre sa décision le 20 février mais avait surpris en annonçant à la dernière minute son report : « en l’état il n’est pas possible de faire droit » à sa demande, avaient écrit les magistrats, estimant « nécessaire, au préalable », qu’il s’acquitte au moins en partie des dommages et intérêts dus aux parties civiles.

Dans son arrêt, elle s’était toutefois dite favorable à sa remise en liberté avec départ immédiat pour le Liban (prêt à l’accueillir), dans la lignée de la décision rendue en novembre par le tribunal d’application des peines, immédiatement suspendue par un appel du parquet antiterroriste.

« Détenu âgé » d’aujourd’hui 74 ans, Georges Ibrahim Abdallah ne présente plus de « risque grave » de récidive, ni de « trouble à l’ordre public » en cas de libération, avait estimé la cour.

Mais le terroriste condamné à la perpétuité en 1987 a toujours ouvertement refusé d’indemniser les parties civiles – les familles des diplomates assassinés à Paris, ainsi que les Etats-Unis.

Tout en niant son implication, il a de manière constante qualifié les assassinats d' »actes de résistance » contre « l’oppression israélienne et américaine » dans le contexte de la guerre civile libanaise et l’invasion israélienne au sud-Liban en 1978.

Des policiers français escortent Georges Ibrahim Abdallah (au centre), un terroriste libanais condamné à la prison à vie pour le meurtre de deux diplomates, l’un américain et l’autre israélien, alors qu’Abdallah quitte le palais de justice de Pau, dans le sud-ouest de la France, le 18 février 2010. (Jean-Louis Duzert / AFP)

« Sans évolution sur ce point, il apparaît vain d’espérer » qu’il indemnise les victimes une fois rentré au Liban alors que la justice française ne pourra plus l’y contraindre, avait expliqué la cour pour justifier le report de l’examen de sa demande. Ce délai devait « permettre » à Georges Abdallah de « justifier » d’un effort conséquent » d’indemnisation.

Une « mesquinerie juridique » et une « torture morale » pour celui qui est libérable depuis 25 ans mais a vu sa dizaine de demandes de libération conditionnelle échouer, avait dénoncé l’avocat de Georges Abdallah, Me Jean-Louis Chalanset.

Laissez-passer

En vue de la nouvelle audience (non publique) de jeudi, l’avocat a cependant transmis à la cour des documents indiquant qu’il y avait aujourd’hui sur le compte de George Abdallah en prison une somme « d’environ 16 000 euros », qui « est à la disposition des parties civiles si celles-ci sollicitent le versement ». Sans préciser d’où venait l’argent ni s’épancher sur la position de son client.

Me Chalanset précise dans ses écritures que figuraient déjà, avant la demande de la cour, quelque 4 000 euros sur le compte dédié à l’indemnisation des parties civiles du détenu, somme « qui n’a jamais été demandée ».

« Les conditions de la cour sont réunies, on attend sa libération », a-t-il déclaré à l’AFP avant l’audience.

Un manifestant brandissant un pétard près d’une banderole « Liberté pour Georges Abdalah » participant à une manifestation devant la prison de Lannemezan pour demander la libération terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, fondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) et ancien membre du FPLP emprisonné à vie en 1987 pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates américains et israéliens en 1982, à Lannemezan, dans le sud-ouest de la France, le 26 octobre 2024. (Crédit : Valentine Chapuis/AFP)

Côté parties civiles, les Etats-Unis, qui se sont opposés farouchement à chaque demande de libération de Georges Abdallah, ont signalé une décision récente de la Cour de Cassation concernant les conditions de la libération conditionnelle, espérant qu’elle pousse les magistrats à revoir leur arrêt de février. Leur avocat Me Thierry Marembert n’a pas souhaité s’exprimer.

A l’issue de l’audience jeudi, la cour mettra vraisemblablement sa décision en délibéré à une date ultérieure.

Selon une source proche du dossier, le ministère de l’Intérieur a contacté ces derniers jours l’ambassade du Liban à Paris pour s’assurer qu’en cas de feu vert, les autorités libanaises prévoyaient un laissez-passer et prendraient en charge son billet d’avion Paris-Beyrouth, ce que l’ambassade a confirmé.

Avant cela, son transfert depuis sa prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) vers la capitale serait assuré par les forces de l’ordre françaises.

Georges Abdallah, tombé dans l’oubli au fil des ans alors qu’il était au moment de sa condamnation l’un des plus célèbres prisonniers de France, est un « symbole passé de la lutte palestinienne », estimait la cour dans son arrêt de février, soulignant que son groupuscule de chrétiens libanais laïcs, marxistes et anti-israéliens nommé FARL (Fraction armée révolutionnaire libanaise), dissous depuis longtemps, « n’a pas commis d’action violente depuis 1984 ».

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