« Libérez Gaza, libérez Georges Abdallah »: en France, marche en soutien au terroriste libanais
La justice doit rendre le 15 novembre sa décision sur une nouvelle demande de libération conditionnelle

Quelque 2 000 personnes ont manifesté samedi, au 40e anniversaire de l’incarcération du terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, pour réclamer sa libération de la prison de Lannemezan, dans le sud-ouest de la France, a constaté une équipe de l’AFP.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1986 pour complicité de l’assassinat de deux diplomates, un Américain, Charles Ray, et un Israélien Yacov Barsimantov.
Âgé aujourd’hui de 73 ans, Georges Ibrahim Abdallah en a 33 lorsqu’il entre, le 24 octobre 1984, dans un commissariat de la ville de Lyon (centre-est) demander à être protégé de ce qu’il pense être des agents de l’agence de renseignement du Mossad à ses trousses.
En réalité, ce sont des agents français qui le filent car il occupe à l’époque un appartement au nom d’un individu arrêté en Italie avec six kilos d’explosifs, raconte au journal Le Monde Louis Caprioli, ancien responsable de la Direction de la surveillance du territoire (DST), un service des renseignements français.
Malgré son passeport algérien, la DST comprend vite que cet homme au français parfait n’est pas un touriste, mais le cofondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises, groupuscule marxiste pro-syrien et anti-Israël qui a revendiqué cinq attentats, dont quatre mortels, en 1981-1982 en France.
Il est condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité, après avoir été reconnu coupable de complicité de l’assassinat à Paris en 1982 des deux diplomates, et de la tentative d’assassinat du consul général des Etats-Unis Robert Homme, à Strasbourg (est) en 1984.

La justice française doit rendre le 15 novembre sa décision sur une nouvelle demande de libération conditionnelle d’Abdallah.
Le cortège, parti de la gare de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), a rallié le centre pénitentiaire au son de slogans tels que « Libérez Gaza, libérez Georges Abdallah ».
« Il est temps qu’il sorte. Aujourd’hui, il est dans les couloirs de la mort, condamné à une peine de mort lente », a fustigé Sylvie Ferrer, députée du mouvement d’extrême-gauche radicale anti-Israël, La France Insoumise (LFI), qui défilait en compagnie de deux autres députés LFI, Andrée Taurinya et Christophe Bex.
Parmi les manifestants, venus en bus de Marseille, Paris, Bordeaux, Toulouse ou Lyon, Françoise, retraitée de l’Éducation nationale, a jugé qu’il ne devrait pas être « possible de garder un homme en prison dans le pays des droits de l’homme pour obéir aux pressions américaines et israéliennes ».
« C’est une décision politique de le laisser en prison. Il représente la résistance [le mot fait aussi référence à l’idéologie des groupes terroristes islamistes anti-Israël] palestinienne et est un emblème de l’injustice française sur ces questions », a déclaré Alcine, accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) à Marseille, venu manifester à Lannemezan pour la première fois.

L’ancien instituteur, incarnation de la vague d’attentats qui a frappé la France dans les années 1980, est libérable depuis 1999. Toutes ses demandes de libération conditionnelle ont été retoquées. Une seule avait été acceptée en 2013 sous réserve qu’il fasse l’objet d’un arrêté d’expulsion, ce qui n’avait pas été fait à l’époque.