Liberman renonce à sa plainte pour diffamation après les excuses de Giora Ezra
Le chef de Yisrael Beytenu a accepté les excuses de "Captain George" qui a dit avoir eu "tort" d'accuser Liberman d'avoir comploté avec Lapid l'échec des entretiens de coalition
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Le leader du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a retiré sa plainte en diffamation déposée contre un homme qui avait affirmé dans une série de Tweets que le député avait rencontré le numéro deux de Kakhol lavan, Yair Lapid, à Vienne pour mettre au point l’échec des négociations de coalition à l’issue du scrutin du mois d’avril.
Giora Ezra, alias « Captain George » sur Twitter, a déclaré dans la matinée qu’il avait eu tort de lancer ces accusations et qu’il présentait ses excuses à Liberman.
« Je veux établir clairement que ce que j’ai écrit était basé sur des informations variées publiées sur le sujet », a dit Ezra au micro de la radio 103FM. « J’ai eu tort. J’ai supprimé tout ce que j’avais publié sur cette affaire et je présente mes excuses à Avigdor Liberman. »
Peu après, le parti Yisrael Beytenu a fait savoir, dans un communiqué, qu’il avait accepté les excuses soumises et qu’il retirerait sa plainte.

Liberman, par le biais de ses avocats, avait porté plainte mardi, réclamant 140 000 shekels à Ezra pour avoir tenté délibérément de le diffamer durant une campagne électorale et ce alors que le pays se prépare à retourner aux urnes en date du 17 septembre.
Agent immobilier de 64 ans originaire de la ville de Yavneh, dans le centre du pays, Giora Ezra a tweeté à au moins cinq occasions ces dernières semaines au sujet du plan qui, selon lui, avait été « ourdi entre Lapid et Liberman à Vienne ».
Mardi, le site en hébreu du Times of Israel, Zman Yisrael, avait fait savoir que Liberman avait également porté plainte contre une autre utilisatrice de Twitter, Ruth Kiryati, qui avait lancé la même accusation et posté une photo qui, selon elle, montrait une rencontre entre Lapid et Liberman dans un café de Tel Aviv, deux semaines après leur entretien supposé à Vienne.
Dans la plainte contre Kiryati, les avocats de Liberman affirmaient que la photo était ancienne – prise dans la cafétaria de la Knesset une année avant la date avancée par Kiryati sur sa publication.
Réclamant la somme de 140 000 shekels de dommages et intérêts, les juristes avaient clamés que le cliché « est susceptible d’amener un lecteur innocent à penser qu’il s’agit d’une ‘preuve absolue’ de la rencontre présumée entre le plaignant et le député Yair Lapid à Vienne ».
Kiryati n’avait pas encore supprimé son tweet mercredi.
שבועיים אחרי שנפגשו בוינה אצל האוליגרך, הבוס של ליברמן, מרטין שלאף ליברמן ולפיד ישבו ודיסקסו בבית קפה בת"א… עכשיו זה כבר לא מוזר pic.twitter.com/pabo1p7Ilb
— Ruth kiryati (@RuthKiryati) May 29, 2019
Le mois dernier, Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dirige le parti du Likud au pouvoir, a échoué à former une coalition majoritaire de droite en raison d’une impasse entre Liberman, le laïc, et les partis ultra-orthodoxes sur la question du quota de recrutement des membres de la communauté ultra-orthodoxe au sein de l’armée, entraînant la dissolution du Parlement et l’organisation d’un nouveau scrutin.
Netanyahu et sa formation du Likud ont accusé Liberman, le belliqueux, d’être un « gauchiste » et d’avoir utilisé le problème du service militaire pour les haredim comme excuse pour ne pas entrer dans la coalition et empêcher la formation d’un nouveau gouvernement avec le Likud à sa tête, pour en donner la chance au principal adversaire du parti, Kakhol lavan, une formation centriste.
Giora Ezra, avec son alias sur Twitter, « Captain George », avait retenu l’attention des médias avant les élections du mois d’avril quand son compte avait été répertorié dans un reportage qui clamait exposer un réseau présumé de faux profils Twitter, chargés de propager des messages de Netanyahu avant le scrutin du mois d’avril.

Ce dernier avait organisé une conférence de presse et invité certains individus responsables de ces comptes – parmi eux Ezra – pour qu’ils se montrent aux journalistes, prouvant ainsi qu’ils étaient de vraies personnes et non des robots automatisés, comme l’avait affirmé le reportage.
Peu après la conférence de presse qui avait eu lieu au sein de la résidence du Premier ministre à Jérusalem, des douzaines de déclarations désobligeantes d’Ezra avaient commencé à émerger, révélant qu’il était un militant politique d’extrême-droite qui n’avait cessé de s’en prendre aux rivaux du Premier ministre, aux journalistes et responsables publics, et qu’il avait tenu des propos racistes et homophobes.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.