Rechercher

L’intelligence artificielle israélienne s’expose à Pékin

Le chef de la chambre de commerce a présenté Israël des chiffres qui montrent que l’Etat juif va rapidement devenir un pays leader dans l’industrie

Le centre technologique Zhonggcuancun lors de l'événement d'ouverture du Forum pour le développement et l’application de l’industrie d’IA Zhongguancun le 29 mai 2019. (Joshua Davidovich/Times of Israël)
Le centre technologique Zhonggcuancun lors de l'événement d'ouverture du Forum pour le développement et l’application de l’industrie d’IA Zhongguancun le 29 mai 2019. (Joshua Davidovich/Times of Israël)

ZHONGGUANCUN, Chine — Les robots arrivent, et quand ils seront là, ils pourraient bien parler un mélange de chinois, d’anglais et, de manière surprenante, d’hébreu.

Des membres de la communauté des affaires d’Israël en Chine ont participé à une grande conférence organisée à proximité de Pékin la semaine dernière. Ils ont présenté les avancées en matière d’intelligence artificielle (IA), soulignant la force croissante d’Israël comme un centre technologique dans le domaine.

Le Forum pour le développement et l’application de l’industrie d’IA Zhongguancun, soutenu par le gouvernement local de Pékin, présentait tout, des robots qui dansent au rythme de la musique pop chinoise aux représentants d’entreprises à la pointe de l’apprentissage automatique dont des critiques disent que cela pourrait poser de sérieux problèmes en matière de vie privée.

L’événement avait lieu au Zhongguancun, un énorme parc technologique dans la banlieue nord de Pékin qui est devenu un exemple des tentatives de la Chine d’évoluer à partir d’un énorme atelier de production à un centre d’innovation.

La zone de Zhongguancun vue depuis le Palais d’été de Pékin, le 2 juin 2019. (Joshua Davidovich/Times of Israël)

La zone, qui s’est développée autour de Pékin avec les universités de Renmin et Tsinghua, a été comparée à la Silicon Valley. Elle est le foyer de beaucoup sièges de grandes entreprises technologique de Chine mais aussi des bureaux locaux pour des géants américains de la technologie comme IBM et Google.

La majorité des entreprises du forum étaient chinoises, y compris Didi (le Uber chinois), Aliyun, le service de cloud informatique d’Alibaba, et SenseTime, qui a aussi fait l’objet de critiques pour des craintes au sujet de sa technologie de reconnaissance faciale. Mais on pouvait aussi découvrir un certain nombre d’entreprises américaines et israéliennes qui présentaient leurs technologies de pointe.

Ariel Briskin, le chef de la Chambre de commerce israélienne en Chine, aussi connu comme IsCham, a dit au public qu’Israël était un centre en pointe de l’innovation et de la haute technologie. Il a fait l’éloge du pays qui a le plus grand nombre de nouveaux entrepreneurs annuels par habitant et le plus de lauréats du prix Nobel par habitant, avec les domaines de l’IA en pleine croissance.

Ariel Briskin, gauche, parle à un chirurgien dentaire de l’armée chinoise sur la possibilité d’importer la technologie israélienne dans son domaine (Joshua Davidovich/Times of Israel)

« En ce qui concerne l’IA, ce n’est que le début », a ensuite déclaré Briskin.

Deux entreprises israéliennes avaient des stands au forum : Gauzy, une entreprise de matériaux scientifiques qui développe des verres intelligents, et Stratasys, basée à Rehovot, qui est pionnière dans le domaine de l’imprimante 3D.

Un représentant d’une troisième entreprise israélienne, qui a demandé à ne pas être identifiée ou décrite parce qu’elle est encore en phase de développement, a également participé à la conférence.

Une étude de mars menée par la Start-up nation centrale a trouvé que l’IA joue un rôle de plus en plus important dans la scène technologique d’Israël, alors que 17 % des toutes les startups sont impliquées dans les domaines de la « technologie profonde » pour la fin 2018.

« Israël est le foyer d’un éco-système dynamique pour l’IA qui est passé de 512 entreprises en 2014 à 1150 à la fin de 2018 », a écrit l’organisation à but non lucratif qui s’occupe de suivre les tendances de l’éco-système israélien de la haute technologie.

Des investisseurs chinois, dont certains ont vu leur accès aux Etats-Unis bloqué à cause des tensions commerciales et d’autres problèmes, ont montré leur intérêt pour l’arrivée d’Israël dans le secteur. En juillet, Boyu Capital, l’un des plus grands fonds d’investissement de Chine, a mené une levée de fonds à hauteur de 125 millions de dollars pour Trax Reconnaissance d’Image, qui utilise une technologie de vision informatique afin aider les grandes chaînes distributeurs et gérer les stocks dans les rayons.

Une zone où les entreprises de l’IA ont montré leurs technologies au Forum pour le développement et l’application de l’industrie d’IA Zhongguancun le 29 mai 2019. (Joshua Davidovich/Times of Israël)

Lors d’une conférence séparée sur les investissements chinois dans des entreprises israéliennes qui s’est tenue un jour plus tôt dans le province du Shandong, au sud de Pékin, de nombreux officiels chinois ont mentionné l’intelligence artificielle israélienne comme un domaine dans lequel ils souhaitaient investir de l’argent.

Pourtant, certaines entreprises israéliennes sont encore réticentes à l’idée de recevoir des investissements chinois à cause d’exigences de transfert de technologie ou de la création d’entreprises communes, conduisant à des craintes sur la protection des droits de propriété intellectuelle.

A LIRE : Malgré les risques, les firmes israéliennes courtisent les investisseurs chinois

L’intelligence artificielle pourrait bien poser ses propres problèmes dans la mesure où elle est en plus perçue comme une technologie à double usage potentiel qui pourrait avoir des applications militaires – ce qui pourrait compliquer la situation des entreprises avec des investisseurs chinois ou des entreprises communes qui souhaiteraient opérer en Occident.

« D’un côté, l’argent chinois semble disponible, mais il vient avec beaucoup d’autres éléments attachés. Et en ce moment, ces éléments sont examinés très attentivement par les Américains », a déclaré un observateur de l’industrie qui s’est exprimé à condition de garder son anonymat à cause de la sensibilité du sujet.

Likai Li, un partenaire d’Enno Capital qui a participé à la conférence, a défendu l’intérêt de la Chine pour la création d’entreprises communes comme une manière de permettre aux entreprises israéliennes de protéger leurs droits de propriété intellectuelle en s’assurant que les deux partis avaient une part dans l’entreprise.

« Je ne pense pas que les entreprises israéliennes en Chine ont des problèmes. Les investisseurs chinois ne font pas qu’investir chez vous, ils comptent aussi sur vous », a-t-il dit au forum.

Likai Li (Capture d’écran : YouTube)

Likai est au comité de direction de l’entreprise NewSight Imaging basée à Ness-Zion, qui produit des micro-puces de capteur d’images pour des voitures autonomes, des robots, des jeunes vidéos et d’autres outils, et qui a des bureaux non loin de Shanghai. Il a dit que les Israéliens semblaient plus préoccupés par leur propriété intellectuelle que d’autres, mais il a rejeté leurs craintes.

« Je suis l’actionnaire de 20 %. Pourquoi voudrais-je vous voler ? Je [me] volerais moi-même », a-t-il dit.

Tout en refusant de parler des tensions avec les Etats-Unis, Briskin a déclaré qu’au final, ignorer la Chine n’était pas une option.

« Il faut travailler avec la Chine. C’est un intérêt stratégique. La Chine va être là pendant un long moment. Il faut travailler de manière intelligente. Mais il faut travailler avec elle, a-t-il dit. Si on ne trouve pas la Chine, la Chine vous trouvera ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : [email protected]
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à [email protected].
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.