L’intervention du Hezbollah serait une « très mauvaise décision » – émissaire américain
Le groupe terroriste chiite libanais, désormais très amoindri, a dénoncé l'Opération "Rising Lion" contre l'Iran, sans faire part d'une intention de prendre part aux hostilités

L’ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban, a déclaré jeudi depuis Beyrouth qu’une intervention du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans la guerre entre l’Iran et Israël serait une « très mauvaise décision ».
« Je peux dire au nom du président [Donald] Trump, qui a été très clair à ce sujet […] que ce serait une très, très, très mauvaise décision », a répondu Barrack, en réponse à une question d’un journaliste concernant une éventuelle intervention dans la guerre en cours du mouvement chiite libanais.
Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l’attaque israélienne sans précédent contre l’Iran la semaine dernière, sans faire part d’une intention de prendre part aux hostilités.
De son côté, le ministère libanais des Affaires étrangères avait fait état de discussions menées pour « épargner » au pays de potentielles répercussions.
Lors de sa rencontre avec Barrack, le président libanais, Joseph Aoun, a affirmé que des « contacts sont en cours pour consacrer le monopole des armes » de l’Etat, a indiqué la présidence sur le réseau social X.
« Nous sommes déterminés à apporter notre aide […] Nous espérons tous que le chaos se calmera rapidement et que la paix et la prospérité émergeront de cette phase », a ajouté Barrack devant les journalistes, après sa rencontre avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah.

Le Premier ministre, Nawaf Salam, a lui indiqué sur X avoir mis en avant auprès de Barrack « l’attachement du Liban au choix de la sécurité et de la stabilité, et son refus d’être entraîné dans la guerre qui fait rage dans la région ».
Il a ajouté avoir demandé à Barrack « d’aider le Liban à faire pression sur Israël pour qu’il se retire entièrement des territoires libanais occupés ».
Deux personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans le village de Kfar Jouz, dans le sud du Liban, par des frappes israéliennes selon le ministère de la Santé, et une troisième dans la journée à Houla.
Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes. Israël affirme avoir visé deux terroristes du Hezbollah dans le sud.
Le Hezbollah a commencé à mener des attaques transfrontalières quasi-quotidiennes contre le nord d’Israël le lendemain du pogrom perpétré par par son allié, le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.
En vertu du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël fin novembre, le groupe terroriste chiite libanais soutenu par le régime de la République islamique d’Iran devait se retirer et démanteler toute infrastructure au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et Israël retirer ses soldats du sol libanais.
Mais l’armée israélienne maintient cinq positions « stratégiques » frontalières, et mène quasi-quotidiennement des frappes au Liban contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.