L’Iran accuse Israël de perturber son trafic aérien avec le Liban
Beyrouth a interdit à deux avions iraniens d'atterrir sur l'aéroport de la capitale libanaise après des accusations israéliennes portant sur un contrebande de fonds destinée à armer le Hezbollah

L’Iran a accusé vendredi Israël de perturber les vols Téhéran-Beyrouth, après l’interdiction faite jeudi à deux avions iraniens d’atterrir sur l’aéroport de la capitale libanaise.
Israël a accusé à plusieurs reprises le Hezbollah pro-iranien d’utiliser le seul aéroport du Liban pour transférer des armes depuis l’Iran et a bombardé à plusieurs reprise la zone de l’aéroport à Beyrouth pendant sa guerre contre le groupe terroriste islamiste qui s’est terminée en novembre.
« La menace du régime sioniste (Israël) à l’encontre d’un avion de ligne transportant des citoyens libanais a perturbé les vols normaux à destination de l’aéroport de Beyrouth », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, dans un communiqué.
Esmaeil Baqaei ne précise pas la nature de la menace attribuée à Israël.
Mais sa déclaration survient après qu’Israël a accusé la Force Al-Qods des Gardiens de la révolution iraniens et le Hezbollah d’avoir « utilisé ces dernières semaines l’aéroport international de Beyrouth, par le biais de vols civils, pour faire passer en contrebande des fonds destinés à armer » le groupe terroriste libanais.
Le Hezbollah et les responsables libanais ont nié ces accusations.
M. Baqaei a condamné les « violations flagrantes et continues des principes et des règles du droit international et les violations de la souveraineté nationale du Liban » par Israël.
Il a appelé l’Organisation de l’aviation civile internationale et d’autres organismes mondiaux à « mettre fin au comportement dangereux d’Israël contre la sûreté et la sécurité de l’aviation civile ».
La Direction générale de l’aviation civile du Liban a déclaré jeudi qu’elle avait « temporairement reprogrammé » certains vols, y compris en provenance d’Iran, jusqu’au 18 février, car elle mettait en œuvre des « mesures de sécurité supplémentaires ».
Cette date coïncide avec la date limite pour la mise en œuvre complète d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.
Après les manifestations à l’aéroport, les autorités ont déclaré qu’elles s’efforçaient de ramener les passagers libanais bloqués en Iran avec des avions de la compagnie nationale Middle East Airlines.
Mais Saïd Chalandari, PDG de l’aéroport Imam Khomeini de Téhéran, a déclaré vendredi que l’Iran avait rejeté la proposition.
« S’il doit y avoir un vol entre les deux pays, il doit s’agir d’un vol aller-retour », a-t-il déclaré à l’agence de presse iranienne Tasnim.
L’ambassadeur d’Iran au Liban, Mojtaba Amani, a déclaré que Téhéran pourrait accepter les vols d’évacuation de la MEA « à condition » que les autorités libanaises « ne bloquent pas les vols iraniens ».