L’Iran assure avoir les capacités techniques pour fabriquer une bombe nucléaire
Le haut dignitaire qui en a fait l'annonce à Al Jazeera a indiqué que la décision de fabriquer la bombe n'avait pas été prise. Il a réitéré les menaces de riposte en cas d'attaque
Un haut conseiller du Guide suprême iranien Ali Khamenei a déclaré, dimanche, que son pays avait « les capacités techniques pour fabriquer une bombe nucléaire ».
Kamal Kharazi, chef du Conseil stratégique iranien des relations étrangères, a indiqué à Al Jazeera : « Ce n’est un secret pour personne que nous avons les capacités techniques pour fabriquer une bombe nucléaire, mais nous n’avons pas pris la décision de le faire. »
Il a ajouté que les négociations sur un retour à l’accord nucléaire avec les États-Unis étaient difficiles en raison de la méfiance entre les parties.
Il a affirmé qu’Israël était « faible, et que le soutien du président américain Joe Biden n’y changerait rien ».
Il a également signalé, à la manière d’un avertissement, que le fait de « s’en prendre à notre sécurité depuis des pays voisins donnerait lieu à riposte envers ces pays, comme envers Israël directement ».
L’Iran a accusé dimanche les Etats-Unis d’attiser les tensions au Moyen-Orient, au lendemain des propos du président américain Joe Biden qui vient d’achever une tournée au Moyen-Orient.
Dans une allusion transparente à Téhéran, son ennemi juré, M. Biden a affirmé samedi devant un parterre de dirigeants arabes que les Etats-Unis ne « tolèreraient pas qu’un pays essaie d’en dominer un autre dans la région au travers de renforcement militaires, d’incursion, et/ou de menaces. »
Washington, « en essayant de créer des tensions dans la région a une fois de plus recouru à la politique de l’iranophobie et c’est raté », a réagi le porte-parole iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué. « Ces fausses allégations sont conformes à la politique agitatrice […] de Washington dans la région », a poursuivi le communiqué.
A quelques jours du déplacement du président russe Vladimir Poutine à Téhéran, M. Biden a également souligné que son pays « ne se détournerait pas » du Moyen-Orient en laissant « un vide que pourraient remplir la Chine, la Russie ou l’Iran ».
A l’issue de la réunion à Djeddah, des dirigeants arabes et Washington ont appelé dans un communiqué à renforcer des capacités de dissuasion conjointes « contre la menace croissante » posée par les véhicules aériens sans pilote, une référence probable à Téhéran, qui a dévoilé vendredi des navires capables de transporter des drones.
L’Iran est accusé par les Etats-Unis et Israël, d’utiliser des drones et des missiles pour attaquer les forces américaines et les navires liés à Israël dans le Golfe, afin de déstabiliser la région.
En Israël, autre ennemi juré de l’Iran, Joe Biden a signé un partenariat stratégique face à Téhéran, faisant ainsi front commun contre l’Iran pour s’assurer qu’il ne se dote « jamais » de l’arme nucléaire.
Pour M. Kanani, il s’agit d’ « un grand signe de la tromperie et de l’hypocrisie » des Etats-Unis car « ils ferment les yeux sur le régime sioniste en tant que […] le plus grand détenteur de l’arsenal d’armes nucléaires dans la région ».