« C’est même pire que ce qu’on peut penser », disent des manifestants
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.

Des centaines de manifestants ont bloqué la rue Hashmonaim, à Tel Aviv, stoppant la circulation et les transports publics pour protester contre le plan de réformes du système judiciaire israélien qui est avancé par le gouvernement.
« Nous voulons que la démocratie se maintienne », s’est exclamé Aryeh Schulman, 46 ans, venu au bas de la rue depuis son bureau situé à proximité.
Shulman a ajouté que même si lui et les autres manifestants continueront « à faire tout ce que nous pourrons » pour stopper le plan de refonte judiciaire, il songeait toutefois à quitter Israël s’il devait être finalement adopté.
Plusieurs personnes présentes lors du mouvement de protestation ont fait part de leur crainte qu’une érosion initiale de la démocratie ne représente que la première étape vers un changement social et sécuritaire profond.
« C’est même pire que ce qu’on peut penser », a déclaré Lior Alon, 59 ans, venu aux côtés de son fils adulte au rassemblement.
« Un changement de régime est une première étape. Ensuite, il y aura la loi religieuse qui fera d’Israël une théocratie. Après encore, les fascistes se déchaîneront et ce sera la conquête des villages arabes », a-t-il dit, tenant fermement à la main un drapeau israélien.
« Ce sera comme la Hongrie, on ne peut même pas imaginer », a renchéri son fils, Assaf.
« J’ai peur que cet endroit devienne un Etat religieux, que les lois juives passent au premier plan et que la liberté démocratique telle que nous la connaissons n’existe plus », a déclaré à l’AFP Liat Tzvi, 52 ans, chercheuse à l’Université de Tel-Aviv.