« Lobbies sionistes » : les propos antisémites d’un candidat aux primaires de la droite en France
Jean-Frédéric Poisson pourrait être exclu de la course s'il ne s'excuse pas ; Bin Noun a condamné ses propos

« La proximité de Mme Clinton avec les super financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France ». Cette citation aux accents antisémites ne vient pas d’un cadre du Front national, mais de Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate et candidat à la primaire de la droite et du centre.
Ses propos, parus dans les colonnes de Nice-Matin le 20 octobre, ont aussitôt suscité une réaction du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui, dans un communiqué, dénonce des « propos nauséabonds » et demande une « condamnation ferme », ainsi qu’une « sanction exemplaire ».
Pour le président du Crif, Francis Kalifat, « au-delà de leur caractère insidieusement antisémite, ces propos relèvent des thèses conspirationnistes dont on sait qu’elles sont le fonds de commerce des extrémistes les plus violents ».
Sur franceinfo, le candidat assume sa position et affirme qu’il n’y a « aucun amalgame » dans sa déclaration, ni « aucune espèce de théorie conspirationniste ».
« Je veux redire ici toute l’amitié que j’ai pour l’État d’Israël et pour le peuple juif dans son ensemble, » a-t-il ajouté.
Plusieurs membres du parti Les Républicains ont aussitôt condamné les propos de M. Poisson, notamment Nathalie Kosciusko-Morizet, également candidate à la primaire de la droite et du centre : « Thèses complotistes. Antisémitisme. Je saisis demain la Haute autorité de la primaire », a-t-elle écrit sur Twitter jeudi.
Une Haute autorité qui s’est déjà saisie de l’affaire, a indiqué son président, Thierry Solère. Sur BFMTV, il a assuré que la question serait abordée lors de la prochaine réunion de la Haute autorité, en début de semaine prochaine.
Selon franceinfo, le candidat Jean-Frédéric Poisson a jusqu’à cette réunion, le 25 octobre, pour s’excuser. Sinon, la commission pour la primaire engagera une procédure d’exclusion.
L’ambassadrice israélienne en France, Aliza Bin Noun, a condamné les propos de Poisson dans un tweet.
.@jfpoisson78 doit être condamné pr ses propos d'un autre temps à caractère antisémite. C'est honteux de la part d'un candidat à la primaire
— Aliza Bin Noun (@AlizaBinNoun) October 20, 2016