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L’ONU, l’UE et l’UNESCO condamnent Abbas pour ses propos antisémites

Une déclaration du porte-parole de l'UE a indiqué que le discours "contenait des remarques inacceptables concernant les origines de l'Holocauste et la légitimité d'Israël".

Mahmoud Abbas, leader de l'Autorité palestinienne, est reçu par Federica Mogherini, chef de la diplomatie étrangère de l'UE, avant d'assister à un sommet européen des Affaires étrangères au Conseil européen de Bruxelles le 22 janvier 2018 (EMMANUEL DUNAND / AFP)
Mahmoud Abbas, leader de l'Autorité palestinienne, est reçu par Federica Mogherini, chef de la diplomatie étrangère de l'UE, avant d'assister à un sommet européen des Affaires étrangères au Conseil européen de Bruxelles le 22 janvier 2018 (EMMANUEL DUNAND / AFP)

L’Union européenne a condamné mercredi le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour un discours « inacceptable » qu’il a prononcé lundi devant le Conseil national palestinien, dénigrant les Juifs.

Une déclaration du porte-parole de l’UE a indiqué que le discours « contenait des remarques inacceptables concernant les origines de l’Holocauste et la légitimité d’Israël ».

« Ce genre de propos ne fera que faire le jeu de ceux qui ne veulent pas d’une solution à deux états, ce que le président Abbas a toujours préconisé », a déclaré l’UE.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas préside une réunion du Conseil national palestinien à Ramallah le 30 avril 2018. (AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)

« L’enseignement de l’Holocauste reste essentiel pour renforcer la résilience face à toutes les formes de haine dans nos sociétés. L’antisémitisme n’est pas seulement une menace pour les Juifs, mais aussi une menace fondamentale pour nos sociétés ouvertes et libérales », a ajouté l’organisme.

Le coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Nickolay Mladenov a dénoncé mercredi dans un communiqué les propos sur les juifs du dirigeant de l’AP Mahmoud Abbas, qu’il a qualifié d' »inacceptables » et « profondément troublants ».

M. Abbas « a choisi d’utiliser son discours devant le parlement de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) pour répéter certaines des insultes antisémites les plus méprisantes, dont la suggestion que la place des juifs dans la société était la cause de l’Holocauste », a souligné dans un communiqué le responsable de l’ONU.

Ces propos sont « inacceptables, profondément troublants et ne servent pas les intérêts du peuple palestinien ou de la paix au Proche-Orient », a-t-il ajouté.

« Les dirigeants ont une obligation de s’opposer à l’antisémitisme partout et tout le temps, et non de perpétuer les théories complotistes qui l’alimentent », a aussi affirmé Nickolay Mladenov.

Interrogé lors du point de presse quotidien de l’ONU sur la position du secrétaire général, Antonio Guterres, le porte-parole adjoint de l’organisation, Farhan Aziz Haq, s’est borné à répondre que le patron des Nations unies partageait pleinement le point de vue de Nickolay Mladenov.

La directrice de l’UNESCO Audrey Azoulay, elle-même juive, a fait écho aux propos de Mladenov dans un tweet condamnant le discours d’Abbas, qu’elle a jugé « profondément troublant », « dangeureux » et « éloigné de la réalité ».

« Toutes formes d’antisémitisme, y compris le négationnisme et la relativisation, sont inacceptables », a-t-elle ajouté dans sa propre publication. « L’UNESCO promeut l’enseignement de l’Holocauste [pour prévenir] des falsifications de l’Histoire et combattre l’antisémitisme par l’enseignement. »

Dans un communiqué, l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Danny Danon, a indiqué avoir envoyé une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU lui réclamant « de condamner » les propos de Mahmoud Abbas. « Une telle diatribe haineuse contre un peuple qui a subi des milliers d’années de persécution intolérable est complètement inacceptable », a souligné le diplomate israélien en réclamant aussi « des excuses sincères » du président de l’AP.

Abbas a abordé un certain nombre de théories antisémites de conspiration au cours de ce qu’il a appelé une « leçon d’histoire », alors qu’il cherchait à démontrer que le lien juif de 3 000 ans avec la Terre d’Israël est faux.

Il a dit que son discours s’appuyait sur trois points soulevés par des écrivains et des historiens juifs, le premier étant une théorie souvent considérée comme antisémite, à savoir que les juifs ashkénazes ne sont pas les descendants des anciens Israélites.

Il a poursuivi en affirmant que l’Holocauste n’était pas le résultat de l’antisémitisme, mais plutôt du « comportement social des Juifs, des intérêts [facturés] et des questions financières ».

Réactions et condamnations en Allemagne et au Royaume Uni

Condamnant également le discours d’Abbas, le ministre allemand des Affaires étrangères affirme que son pays était responsable de « l’un des pires crimes de l’histoire ».

« Par conséquent, nous devons répondre résolument à toute expression antisémite », déclare Haiku Maas, en référence au discours d’Abbas devant le Conseil national palestinien lundi.

Parmi les affirmations du dirigeant palestinien dans son discours, on peut citer qu’Adolf Hitler a facilité l’immigration des Juifs en Israël en concluant un accord avec l’Anglo-Palestine Bank (aujourd’hui Bank Leumi) en vertu duquel les Juifs qui s’installent en Palestine sous Mandat britannique peuvent y transférer tous leurs biens par l’intermédiaire de la banque.

Le Royaume-Uni a rejoint jeudi le concert de condamnations internationales entraînées par le discours du présent de l’AP Mahmoud Abbas au début de la semaine, disant que ses propos suggérant que le « comportement social » des Juifs avaient mené à l’Holocauste sont « profondément inutiles à la cause de la paix ».

« Les paroles du président palestinien Abbas au congrès national palestinien sont profondément inquiétants. Toute tentative visant à justifier ou à expliquer tout élément de l’Holocauste est inacceptable », a commenté le ministre britannique du Moyen-Orient Alistair Burt dans un communiqué.

Le Royaume-Uni a averti que les « fondamentaux de la paix ne peuvent se construire sur des visions de l’Holocauste qui font fi de l’histoire ».

« Le président Abbas a montré un engagement envers la non-violence et la solution à deux Etats. Mais sa récente rhétorique ne sert pas les intérêts des Palestiniens et elle est profondément inutile à la cause de la paix », a ajouté le communiqué.

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