L’Université de Pennsylvanie va revoir sa politique contre l’antisémitisme
Suite aux réactions suscitées par le festival de la culture palestinienne, l'université américaine a déclaré qu'elle essaiera d'être "plus consciente de qui vient sur le campus"
JTA – L’Université de Pennsylvanie va lancer un examen de ses politiques « pour mieux savoir qui vient sur le campus », dernière conséquence en date d’un récent festival culturel palestinien mettant en vedette des personnalités publiques accusées d’antisémitisme.
L’université américaine s’était également engagée le mois dernier à ajouter une formation de sensibilisation à l’antisémitisme à ses programmes d’équité et d’inclusion destinés au corps enseignant, au personnel et aux étudiants.
Le festival littéraire Palestine Writes, qui s’est déroulé du 22 au 24 septembre sur le campus de Penn, avait suscité de vives critiques de la part d’organisations juives qui s’étaient opposées aux noms figurant sur la liste des orateurs de la conférence. Cette liste comprenait Roger Waters, l’ancien leader des Pink Floyd accusé à plusieurs reprises de sectarisme à l’égard des Juifs, ainsi que d’autres personnes qui, selon le groupe, ont utilisé un langage qui soutient la destruction d’Israël.
Dans la période précédant le festival, le campus a également été le théâtre de deux incidents antisémites. Le 13 septembre, une croix gammée a été trouvée sur un atelier-peinture de l’école de design Stuart Weitzman. Un peu plus d’une semaine plus tard, un homme qui, selon la police du campus, « traversait une crise » est entré dans Penn Hillel et a vandalisé le hall d’entrée en criant des blasphèmes tels que « F-k the Jews » et « They killed JC », en référence à l’accusation selon laquelle les Juifs auraient tué Jésus.
Selon le Philadelphia Inquirer, Scott Bok, qui préside le conseil d’administration de l’université, a déclaré que l’établissement allait revoir sa politique concernant l’autorisation accordée à des groupes extérieurs d’organiser des événements sur le campus. Les détails et la portée de cette révision ne sont pas clairs, mais il ne s’agira pas d’examiner chaque conférencier sur le campus.
« Ni notre conseil d’administration ni la direction de l’université ne veulent avoir à contrôler et à approuver chacun des quelques milliers d’orateurs qui sont invités chaque année par des groupes de professeurs ou d’étudiants à s’exprimer sur notre campus », a déclaré Bok. « Ce ne serait pas approprié. Mais notre président a indiqué que l’université examinerait certaines procédures administratives afin de mieux savoir qui vient sur le campus, en particulier pour les événements de grande envergure. »
Le festival a attiré 1 500 participants, selon le Philadelphia Inquirer, mais le jour où il devait participer à un panel, Waters a affirmé dans une vidéo sur Instagram qu’il lui avait été interdit d’entrer sur le campus de Penn. L’établissement a nié avoir pris un tel arrêt et il a déclaré ne pas avoir été prévenu suffisamment à l’avance qu’il s’exprimerait en personne, ce qui aurait nécessité une amélioration du service de sécurité. Il est tout de même apparu au festival en distanciel.