L’université George Washington enquête sur l’antisémitisme présumé d’une professeure
L'établissement a ouvert une enquête contre une professeure qui, selon des étudiants diplômés, les aurait pris pour cible en raison de "leur identité juive et israélienne"

JTA – L’université George Washington (GWU) dit avoir ouvert une enquête pour déterminer si une professeure de psychologie a fait preuve d’un comportement antisémite dans ses interactions avec des étudiants juifs et israéliens, dernier épisode en date sur l’état de la vie juive à l’université de Washington, DC.
L’enquête a été déclenchée par une plainte fédérale déposée par le groupe de surveillance pro-Israël StandWithUs, qui cite des étudiants diplômés en psychologie alléguant qu’ils avaient été pris pour cible l’automne dernier par leur professeure en raison de « leur identité juive et israélienne ».
La plainte du groupe, déposée auprès du bureau des droits civils du ministère américain de l’Éducation, cite la professeure, Lara Sheehi, qui aurait dit à un étudiant israélien, le premier jour de l’année universitaire, « ce n’est pas votre faute si vous êtes né en Israël ». Elle poursuit en affirmant que les étudiants juifs se sont sentis visés par une conférencière invitée que Sheehi avait fait venir en classe, la professeure Nadera Shalhoub-Kevorkian de l’université hébraïque de Jérusalem, en raison des commentaires qu’elle avait faits et qui avait suggéré de jeter des pierres sur les Israéliens, en guise de « résistance ». Selon la plainte, lorsque les étudiants ont fait part de leurs préoccupations à Sheehi, celle-ci les a accusés d’islamophobie.
Les réunions ultérieures avec des responsables de l’université n’ont pas donné de résultats satisfaisants, selon la plainte.
Dans une déclaration faite la semaine dernière, le président de la GWU, Mark Wrighton, a déclaré que l’université allait ouvrir « une enquête par un tiers » sur les « allégations de discrimination et de représailles contre des étudiants anonymes dans un cours de la GWU ». Un porte-parole de l’université a précédemment déclaré au Forward que cette dernière « condamne fermement l’antisémitisme et la haine » et « reconnaît et soutient également la liberté académique ».
Le ministère de l’Éducation n’a pas encore décidé s’il allait ouvrir sa propre enquête, comme il l’a fait pour des plaintes similaires d’antisémitisme sur les campus ces dernières années.
L’université, dont le centre Hillel a ouvert un nouveau café casher cette semaine, a été le point de mire de plusieurs incidents, mettant en lumière la vie étudiante juive au cours des deux dernières années. Des groupes ont affiché des tracts anti-sionistes près du centre Hillel du campus et des étudiants juifs se sont rassemblés en 2021 après un acte de vandalisme dans une fraternité juive, lors duquel un rouleau de la Torah avait notamment été endommagé.
Mais au cours de l’année universitaire 2021-2022, des étudiants juifs de tous les horizons politiques avaient déclaré au Forward qu’ils trouvaient exagérées les allégations d’antisémitisme généralisé sur le campus. Certains avaient déclaré qu’ils pensaient que la participation fréquente de groupes pro-Israël extérieurs était contre-productive.
Diplômé de l’université américaine de Beyrouth, Sheehi est professeure de psychologie clinique et co-auteure de Psychoanalysis Under Occupation : Practicing Resistance in Palestine (« Psychanalyse sous l’occupation : Pratiquer la résistance en Palestine »). Les incidents décrits dans le rapport de StandWithUs auraient eu lieu dans le cadre du cours de formation sur la diversité que Sheehi donne aux étudiants diplômés en psychologie de la GWU.