L’US Air Force déploie temporairement six F-15 sur une base aérienne israélienne
Pendant le déploiement à Nevatim, les F-15 américains et les F-35 israéliens, ainsi que des avions espions, organiseront des exercices conjoints
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée de l’air américaine a déployé lundi six avions de chasse sur une base de l’armée de l’air israélienne dans le sud d’Israël, dans le cadre d’une tactique militaire visant à répartir constamment ses appareils sur différentes bases aériennes.
Selon l’armée de l’air israélienne, les six F-15 effectueront, pendant la durée du déploiement sur la base aérienne de Nevatim, des exercices conjoints avec la flotte israélienne de chasseurs furtifs F-35 et un escadron d’avions Gulfstream G550 de collecte de renseignements.
Les exercices, qui doivent avoir lieu cette semaine, simuleront des frappes en territoire ennemi, a déclaré l’armée de l’air israélienne.
Le déploiement de l’US Air Forces Central Command (AFCENT) s’inscrit dans le cadre d’une doctrine appelée « agile combat employment », en vertu de laquelle les avions sont dispersés dans des positions opérationnelles avancées dans les pays alliés du monde entier, plutôt que dans les principales bases américaines traditionnelles à l’étranger.
Cette doctrine vise à la fois à priver les forces ennemies d’occasions de nuire à l’armée de l’air américaine et à lui permettre de réagir plus rapidement aux événements, selon les responsables de la défense américaine.
Il n’a pas été précisé dans l’immédiat combien de temps les jets de l’AFCENT seraient stationnés à Nevatim.
En novembre, les armées israélienne et américaine ont organisé une série d’exercices aériens conjoints, simulant des frappes contre l’Iran et ses mandataires terroristes régionaux.
Le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, avait déclaré à ce moment que les activités conjointes avec l’armée américaine au Moyen-Orient seraient « considérablement élargies ».
Israël a fait pression pour que les États-Unis préparent des plans d’urgence militaires afin d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
Jérusalem s’oppose aux tentatives du président américain Joe Biden de relancer l’accord nucléaire entre Téhéran et les puissances mondiales, qui échangeait des allégements de sanctions contre des restrictions du programme nucléaire de la République islamique.
Mais cette problématique est moins pertinente ces derniers temps, les pourparlers nucléaires s’étant essoufflés et les États-Unis ayant choisi de se concentrer sur les manifestations en cours en Iran contre le régime.
Biden a déclaré qu’il était prêt à recourir à la force militaire si nécessaire, mais qu’il préférait épuiser d’abord la voie diplomatique.
Dans un contexte d’incertitude croissante quant à un retour de l’Iran à l’accord, Tsahal a, au cours des deux dernières années, intensifié ses efforts pour préparer une menace militaire crédible contre les sites nucléaires de Téhéran.
Bien que l’Iran ait longtemps affirmé que son programme était pacifique, les experts en non-prolifération préviennent que Téhéran possède suffisamment d’uranium enrichi à 60 % pour le retraiter et en faire le combustible d’au moins une bombe nucléaire.
Les responsables israéliens ont également mis en garde contre les mandataires de l’Iran dans la région, du Hezbollah au Liban aux Houthis au Yémen, ainsi que d’autres groupes basés en Syrie.