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Macron demande à Erdogan le transfert de Fabien Azoulay, détenu en Turquie

"Les conditions de son transfèrement rapide (vers la France) avancent", a indiqué Emmanuel Macron, en espérant que cette procédure aboutisse "dans les meilleurs délais"

Fabien Azoulay. (Crédit : Comité de soutien de Fabien Azoulay)
Fabien Azoulay. (Crédit : Comité de soutien de Fabien Azoulay)

Après des mois de tension, les présidents français Emmanuel Macron et turc Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés lundi à Bruxelles dans « un climat apaisé », s’engageant à « travailler ensemble » sur la Libye et la Syrie, selon le chef de l’État français.

Les deux dirigeants ont également abordé le cas de Fabien Azoulay, un Français condamné à 16 ans de prison par la justice turque pour détention de stupéfiants en 2017. « Les conditions de son transfèrement rapide (vers la France) avancent », a indiqué Emmanuel Macron, en espérant que cette procédure aboutisse « dans les meilleurs délais ».

Fabien Azoulay, 43 ans, a été arrêté lors d’un court voyage en 2017 à Istanbul pour réaliser des implants capillaires, après avoir acheté sur internet du GBL, un solvant utilisé comme stimulant. Ses proches se sont récemment déclarés inquiets pour sa sécurité alors qu’il est détenu dans une prison de Giresun, sur les bords de la mer Noire, à 800 km d’Istanbul. Il a été menacé, agressé et violé par des codétenus car Juif et homosexuel, selon l’un de ses avocats, François Zimeray.

Sur tous les sujets de contentieux abordés entre les présidents turc et français, « il était important d’avancer », a résumé Emmanuel Macron devant la presse après ce tête à tête de 45 minutes au siège de l’Otan en marge du sommet de l’Alliance.

Ce rendez-vous a permis « l’apaisement », « la clarification » et « le travail concret sur les questions humanitaires en Syrie et sur la Libye », a-t-il ajouté. « Compte tenu des enjeux », « nous avons l’un et l’autre acté qu’il était nécessaire de tout faire pour pouvoir travailler ensemble », selon lui.

Les relations entre les deux présidents se sont apaisées ces derniers mois après s’être fortement dégradées en 2020, notamment à l’automne lorsque M. Erdogan avait mis en cause la « santé mentale » de son homologue.

De gauche à droite : le président turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden attendent le début de la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord au siège de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Bruxelles, le 14 juin 2021. L’alliance de 30 pays espère réaffirmer son unité et discuter au sujet des relations de plus en plus tendues avec la Chine et la Russie, alors que l’organisation a décidé de retirer ses troupes après 18 ans en Afghanistan. (Crédit : Brendan Smialowski / POOL / AFP)

Les sujets de désaccord s’étaient notamment cristallisés en Méditerranée orientale, où Paris a soutenu Athènes face aux ambitions gazières d’Ankara et où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020.

Concernant le conflit en Libye, la France et la Turquie vont « travailler ensemble » dans « les prochaines semaines » pour que « les mercenaires et milices venus de l’étranger qui opèrent sur le sol libyen, puissent quitter celui-ci le plus rapidement possible », a affirmé Emmanuel Macron.

La France et de nombreux pays réclament le départ des militaires étrangers et mercenaires – estimés à 20 000 fin 2020 par l’ONU – afin de conforter les espoirs de paix qui se sont esquissés ces derniers mois. Il s’agit notamment de troupes turques et de mercenaires syriens déployés par la Turquie, ainsi que des mercenaires du groupe privé russe Wagner.

Sur la Libye, Macron et Erdogan ont également « trouvé des points de convergence claire » pour « préserver le cessez-le-feu » et « l’objectif » d’organiser des élections le 24 décembre afin « d’accompagner » le gouvernement d’unité nationale formé sous l’égide de l’ONU.

Au cours de l’entretien, le président français a en outre « apporté des clarifications » sur la place de l’islam en France, un sujet qui avait « donné lieu à des malentendus ou des attaques » de la part de la Turquie et d’autres pays musulmans l’an dernier. « La politique de la France n’était pas de s’attaquer à une religion » mais de « renforcer la lutte contre des groupes extrémistes qui utilisent et déforment » l’islam, a-t-il expliqué au président turc.

En octobre, M. Erdogan avait accusé M. Macron de mener une « campagne de haine » contre l’islam, parce qu’il avait défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet et pour son discours contre le « séparatisme » islamiste en France.

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