Israël en guerre - Jour 467

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Malgré les démentis, Gideon Saar serait bel et bien en pourparlers avec le Likud

Tikva Hadasha discuterait déjà de portefeuilles et de l'attribution de postes ministériels ; la coalition s'efforce de faire passer le projet de loi sur les implantations

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett et le ministre de la Justice Gideon Saar dans la salle de réunion de la Knesset, le 11 mai 2022. (Crédit: Olivier Fitoussi/Flash90)
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett et le ministre de la Justice Gideon Saar dans la salle de réunion de la Knesset, le 11 mai 2022. (Crédit: Olivier Fitoussi/Flash90)

Le ministre de la Justice Gideon Saar a eu des discussions approfondies avec le parti de l’opposition du Likud visant à former un gouvernement alternatif, notamment concernant l’attribution de ministères déterminants, ont rapporté les médias israéliens vendredi.

Saar a nié à plusieurs reprises l’existence de ces pourparlers, mais il a également mis en garde contre l’effondrement imminent du gouvernement du Premier ministre Naftali Bennett si ce dernier ne devait pas parvenir à faire adopter une loi visant à renouveler une mesure qui prévoit l’application du droit civil et pénal israélien aux résidents d’implantations de Cisjordanie.

Alors que les perspectives de réussite de ce projet de loi s’amenuisent et que Bennett a lancé un rare appel au public, lui demandant de soutenir l’alliance au pouvoir, Saar a de nouveau averti vendredi que la survie de la coalition pourrait être en jeu si le projet de loi ne passait pas.

Les avertissements de Saar ont alimenté les spéculations selon lesquelles son parti, Tikva Hadasha, et le Likud, de l’opposition, seraient en pourparlers pour former un gouvernement alternatif qui pourrait ramener l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu à la tête du pays après seulement un an.

Les pourparlers ont été jusqu’à l’attribution de postes ministériels, bien que les parties restent en désaccord sur le portefeuille actuel de Saar, a rapporté la Douzième chaîne.

Le portefeuille de la Justice a pris de l’importance avec le procès de Netanyahu dans trois affaires de corruption. Ces affaires ont été citées parmi les raisons ayant motivé de nombreux membres de Tikva Hadasha à se séparer initialement du Likud, jurant de ne plus s’asseoir dans un gouvernement aux côtés de Netanyahu.

Selon un reportage qui n’a pas cité ses sources, le Likud tiendrait absolument à obtenir le contrôle du ministère, de peur que Saar ne torpille une série de réformes juridiques. Le parti Tikva Hadasha insiste également pour conserver le ministère, mais pourrait confier le rôle de ministre du Logement à Zeev Elkin.

Saar et Elkin sont tous deux d’anciens apparatchiks de Netanyahu qui se sont séparés de lui ces dernières années.

Tikva Hadasha cherche également à obtenir des garanties que Netanyahu ne dissoudra pas la Knesset et n’organisera pas de nouvelles élections lorsque Saar quittera le navire, ce qui pourrait compromettre son avenir politique.

Saar a promis aux électeurs qu’il ne rejoindrait pas un gouvernement dirigé par Netanyahu lors des élections de l’année dernière, choisissant de rejoindre une coalition formée par le leader de Yesh Atid, Yair Lapid, qui regroupe huit partis idéologiquement disparates.

Depuis la formation du gouvernement il y a un an, le bloc religieux de droite a tenté de discréditer les législateurs ou les partis de droite de l’alliance au pouvoir en lançant des campagnes de pression et en les accusant d’être sous l’emprise de politiciens arabes « terroristes ». Toutefois, ces efforts ont été entravés par l’atmosphère de méfiance qui entoure Netanyahu, motivée par les promesses non tenues qu’il a faites au chef de Kakhol lavan, Benny Gantz, lorsque les deux hommes avaient formé un gouvernement en 2020.

Le Likud tenterait de fournir des garanties à Saar, notamment en faisant promettre au législateur d’extrême droite Bezalel Smotrich, qui dirige le parti Sionisme religieux, de ne pas soutenir la dissolution de la Knesset.

Le chef du parti Sionisme religieux le député Bezalel Smotrich assistant à une session plénière à la Knesset, le 16 mai 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Un deuxième reportage a affirmé que les pourparlers s’étaient « refroidis » au cours des 36 dernières heures et que le Likud se désintéresserait de Saar.

Lors d’une visioconférence avec les partisans de son parti Tikva Hadasha, Saar a répété sa demande soumise à tous les partis de la coalition en difficulté d’apporter un soutien au projet de loi.

« Si la coalition ne se ressaisit pas, il y aura des conséquences. Cela met réellement en péril la pérennité de l’actuel gouvernement », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que Tikva Hadasha voulait un gouvernement qui fonctionne bien. « La survie n’est pas suffisant en soi », a-t-il noté.

Mais il a également critiqué Netanyahu pour son refus de soutenir le projet de loi, accusant l’ancien Premier ministre de « cynisme et d’irresponsabilité ».

Ces propos ont été tenus quelques jours après que le parti de gauche du Meretz se soit engagé à soutenir le projet de loi, laissant le parti islamiste Raam comme seul tenant de la coalition. Raam est resté très discret sur la façon dont il votera sur le projet de loi, mais il s’oppose généralement à ce que les résidents d’implantations se voient accorder des droits qui ne sont pas accordés aux Palestiniens.

Toutefois, même si Saar et le Premier ministre Naftali Bennett parviennent à rallier Raam, la coalition n’aurait que 60 des 120 sièges de la Knesset, ce qui ne sera pas suffisant pour approuver la législation si tous les législateurs de l’opposition devaient voter contre.

La Treizième chaîne a rapporté vendredi que le leader du parti Raam, Mansour Abbas, était prêt à soutenir la loi, mais seulement si la coalition pouvait garantir son succès en obtenant le soutien de la députée Idit Silman, membre dissidente de Yamina, ce qui lui permettrait d’obtenir une majorité de 61 sièges.

Alors que la mesure d’urgence est ostensiblement soutenue par le Likud et d’autres partis d’opposition, les législateurs ont refusé de s’allier pour tenter de précipiter la chute du gouvernement, laissant Saar avec peu d’options.

Le chaîne publique Kan a fait savoir que Raam voulait également des garanties que la députée Ghaida Rinawie Zoabi, du parti de gauche Meretz, soutiendrait également le projet de loi.

Zoabi a brièvement démissionné de la coalition ces dernières semaines en raison de ce qu’elle a qualifié de « glissement vers la droite du gouvernement », avant de la réintégrer quelques jours plus tard.

Les médias indiquent qu’Abbas n’est que peu disposé à faire face aux retombées, auprès de ses électeurs, de son soutien apporté au projet de loi, si son adoption ne pouvait être garantie.

Le leader de l’opposition Benjamin Netanyahu lors d’une promenade matinale à Jérusalem, le 1er juin 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Saar s’est engagé à plusieurs reprises à ne pas rejoindre un gouvernement dirigé par Netanyahu en raison de ses mises en examen pour corruption, mais il est resté vague lorsqu’on lui a demandé de répéter cet engagement, ces derniers jours.

« Mon opinion n’a pas changé », a-t-il déclaré, niant les pourparlers avec le Likud mais n’excluant pas de telles négociations à une date ultérieure.

Le député du Likud Nir Barkat a déclaré à la Douzième chaîne qu’il pensait que les membres de droite de la coalition actuelle s’éloignaient de leur refus de s’asseoir aux côtés de Netanyahu.

« La réalité a changé et aujourd’hui les membres de la droite le comprennent », a-t-il déclaré. « Ils comprennent qu’il y aura bientôt des élections et qu’ils seront anéantis s’ils ne reviennent pas dans le camp nationaliste. »

Des travaux de construction dans l’implantation de Givat Zeev, en Cisjordanie, près de Jérusalem, le 10 mai 2022. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

Le projet de loi présenté par Saar vise à renouveler une mesure d’urgence qui étend le droit pénal israélien et certaines lois civiles déterminantes – telles que l’impôt sur le revenu et l’assurance-maladie – aux Israéliens vivant en Cisjordanie. Bien qu’Israël n’ait pas annexé la Cisjordanie, la mesure garantit que les résidents d’implantations qui y vivent soient traités comme s’ils vivaient en Israël dans la plupart des domaines, sans étendre ces mêmes dispositions juridiques aux Palestiniens.

Promulguée à l’origine au lendemain de la guerre des Six Jours de 1967, la loi reste une « mesure d’urgence » qui doit être renouvelée tous les cinq ans. Adoptée pour la dernière fois en 2017, elle doit expirer à la fin du mois de juin.

Saar, dont le parti de droite soutient les implantations et s’oppose au statut d’État palestinien, a déclaré mercredi que si la mesure n’était pas adoptée, les résidents d’implantations israéliens seront soumis au système de justice militaire israélien, qui est basé sur le droit jordanien. Il a déclaré qu’une telle situation ne s’était jamais produite dans l’histoire d’Israël.

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