Manifestations : L’homme renversé par une voiture entendu pour trouble à l’ordre public
La police accuse ce photographe, renversé par une voiture lors de la manifestation de Tel Aviv, d'être soupçonné d'avoir participé au blocage de l'autoroute Ayalon mercredi
Le photographe Ari Sarur prenait des photos des manifestants anti-réforme, lors du blocage spontané de l’autoroute Ayalon, mercredi soir, lorsqu’un conducteur a foncé dans la foule et l’a renversé.
Sarur est, pour l’essentiel, sorti indemne de l’accident.
D’autres manifestants ont dû s’écarter et certains ont été heurtés par le véhicule, mais personne n’a été blessé.
Sarur a été convoqué pour un interrogatoire par la police de Tel Aviv, jeudi, pour témoigner de ce qui s’était passé. On lui a par la suite fait savoir qu’il était « mis en examen », sous le coup d’une enquête pour participation au blocage de l’autoroute, a déclaré à Haaretz l’avocat de Sarur, Shachar Mandelman. La police n’a pas encore confirmé l’information.
Selon ce dernier, Sarur ne participait pas à la manifestation mais prenait des photos.
« Au début, il se trouvait aux côtés d’autres photographes de presse : il n’est descendu sur l’autoroute, au milieu des manifestants occupés à la bloquer, que bien plus tard », a-t-il ajouté.
Le conducteur qui s’est frayé un chemin dans la foule et a renversé Sarur, originaire de Holon, a été arrêté par la police après l’accident. Il a été interrogé jeudi matin et remis en liberté, assortie d’une injonction d’éloignement. Il affirme n’avoir renversé personne et s’être contenté de se frayer un chemin dans la foule, au milieu de laquelle il s’était retrouvé bloqué.
Sarur a dit de lui-même à Haaretz qu’il était un « gars tout à fait normal, qui n’avait jamais mis les pieds dans un poste de police auparavant » et qu’il se trouvait aujourd’hui dans une « situation absurde », puisque c’était lui qui avait été renversé et blessé.
Mercredi soir, de nombreuses manifestations spontanées ont eu lieu dans tout le pays après l’annonce du départ du chef de la police de Tel Aviv, Amichai Esshed, pour ce qu’il qualifie de « motifs politiques », à savoir le refus d’employer une « force disproportionnée » contre les manifestants. Eshed a déclaré qu’il préférait démissionner plutôt que d’accepter une mutation à un poste subalterne.
Des milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue et ont bloqué plusieurs routes principales suite à l’annonce d’Eshed. La plus grande manifestation a eu lieu sur l’autoroute Ayalon de Tel Aviv, où la police s’est heurtée à des manifestants qui bloquaient la circulation et allumaient des feux.
L’artère a été bloquée pendant plusieurs heures, avant que la police n’utilise la force pour disperser les manifestants, bien après minuit.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a été critiqué jeudi pour avoir « liké » un tweet de son frère, sur les réseaux sociaux, solidaire du conducteur qui a renversé des manifestants.