Mansour Abbas dénonce les politiques néfastes aux Bédouins
Suite à la démolition de 47 bâtiments dans un village bédouin illégal, le chef de Raam s'insurge face à la "confrontation et l'incitation" à l'encontre de la communauté bédouine
Les politiques du gouvernement sont « caractérisées par la confrontation et l’incitation contre la population bédouine », a déclaré dimanche Mansour Abbas, chef de Raam, moins d’une semaine après la démolition de dizaines de bâtiments dans le village bédouin non reconnu de Wadi al-Khalil, dans le sud du pays.
La démolition de mercredi dernier, qui a rasé 47 maisons, « a entraîné un déplacement massif, faisant des centaines de villageois, dont des enfants, des femmes et des hommes, des sans-abri“, a indiqué Abbas dans une lettre ouverte, affirmant que « la position actuelle du gouvernement, dirigée par [le ministre de la Sécurité nationale Itamar] Ben Gvir, est marquée par un manque de reconnaissance du village et par l’incapacité d’arrêter la construction de la route ou d’offrir une compensation équitable ».
« Cette position reflète une politique plus large caractérisée par la confrontation et l’incitation contre la population bédouine, plutôt que de s’attaquer aux défis fondamentaux de la réglementation des implantations », a-t-il déclaré.
« Les récentes déclarations du ministre Ben Gvir ont mis en évidence une augmentation des démolitions de maisons arabes sous son administration, ce qui a intensifié les protestations publiques et attiré l’attention sur les difficultés imposées aux communautés bédouines du Néguev. »
Les villages bédouins non reconnus font régulièrement l’objet d’ordres de démolition car ils ont été construits sans permis. Cependant, beaucoup d’entre eux existent sur les mêmes parcelles de terre depuis des générations, parfois après avoir été expulsés d’autres régions par les autorités israéliennes. Il est pratiquement impossible d’obtenir des permis de construire pour les communautés bédouines et leurs dirigeants accusent régulièrement l’État de pratiques discriminatoires et de négligence.
Le parti d’extrême-droite Ben Gvir a fait pression pour transférer l’Autorité sur la Division de l’application des lois immobilières du gouvernement au ministère de la Sécurité nationale, une initiative récemment torpillée par les législateurs ultra-orthodoxes.