Maroc : Un ancien Premier ministre tient des propos antisémites
En décembre 2020, Abdelilah Benkirane avait défendu la reprise des relations officielles avec Israël, face à une vive opposition au sein de son parti
Alors que la normalisation entre Israël et le Maroc se trouve freinée par la guerre contre le Hamas et que le soutien populaire à ces accords a baissé, l’ancien Premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), a tenu des propos antisémites et anti-Israël le 19 novembre.
Réitérant son soutien au groupe terroriste palestinien du Hamas qui a, selon lui, replacé « la lutte des Palestiniens au cœur de l’actualité », l’ancien chef du gouvernement marocain (2011-2017) a fustigé « les juifs », les qualifiant « d’idiots ». « Ils avaient des savants comme Einstein, mais ils ne voient pas loin. C’est pour cela que Dieu les a favorisés au début et maudit il y a 2 000 ans. Parce qu’en réalité, ils sont idiots. Leur idiotie leur fait croire que c’est la force qui résout le problème », a-t-il déclaré dans un discours à Rabat devant des militants du PJD, en présence de l’ambassadeur de l’Autorité palestinienne au Maroc.
Le dirigeant a aussi regretté les accords entre le Maroc et Israël en décembre 2020 alors que son parti dirigeait le gouvernement, les qualifiant d’« erreur ». « Le PJD est tombé dans l’erreur de la signature de la normalisation, mais le parti n’a jamais été pour la normalisation », a-t-il déclaré.
Le PJD mène une intense campagne pro-Hamas et anti-Israël depuis les attaques du 7 octobre.
En décembre 2020, Abdelilah Benkirane avait défendu la reprise des relations officielles avec Israël, face à une vive opposition au sein de son parti. En mars dernier, dans un volte-face, il a finalement reproché au ministre des Affaires étrangères marocain de « défendre l’entité sioniste ». Le chef du PJD avait été recadré dans la foulée par le palais royal, maître des positions diplomatiques du pays.
Ces dernières positions semblent être une tentative de sauver le Parti de la justice et du développement afin de tenter de lui rendre sa gloire d’antan. Première force politique après les élections législatives de 2016, avec 125 sièges, le parti islamiste a connu une déroute lors des élections de 2021 et se trouve depuis dans l’opposition, avec 13 sièges.