Match France-Israël : Escorte policière pour les onze bus de l’association Diaspora Defense Forces
Le dispositif de sécurité est important, avec des policiers, des camionnettes et un dispositif de déminage des bus
« On est debout » : plus de 600 personnes mettaient jeudi soir le cap sur le Stade de France dans des bus spécialement affrétés par une association de défense de la communauté juive, Diaspora Defense Forces (DDF), placés sous escorte policière, pour assister à France-Israël, match à « haut risque » après les récentes violences à Amsterdam.
« La peur au sein de la communauté juive, elle est compréhensible, mais si on commence à baisser la tête, à ne pas aller voir les matchs de football, il y a un problème », a dit à l’AFP Benjamin, supporter parisien de 26 ans qui n’a pas donné son nom, avant de grimper dans l’un des onze bus, rassemblés dans un quartier de Paris avant de partir vers le stade de Saint-Denis.
Au total, « 613 personnes vont être convoyées sous ultra haute sécurité au Stade de France, dans des bus placés sous escorte policière », a expliqué Patrick Bensimon, cofondateur de Diaspora Defense Forces, association qui entend « combattre la haine des Juifs et la désinformation par tous les moyens ».
Pour ce match qui « n’a aucun enjeu aujourd’hui, c’est une tribune politique », les adhérents de DDF présents n’ont pour beaucoup « jamais été dans un stade, mais ils veulent montrer que la communauté juive est là et qu’elle n’a pas peur », explique le responsable.
« 80 % des gens qui sont ici ne voulaient pas aller au Stade de France, certains avaient peur, surtout à la suite des événements d’Amsterdam », où, la semaine dernière, des supporters du Maccabi Tel Aviv ont été pourchassés et battus dans les rues, ajoute-t-il. Ce déplacement a été organisé en quelques jours, précise-t-il.
« On va supporter la France ET Israël », dit-il encore, alors que les spectateurs montent dans les bus, en agitant pour certains de petits drapeaux qu’on leur a distribués, bleu blanc rouge d’un côté et israélien de l’autre.
Tout autour, le dispositif de sécurité est important, avec des policiers, des camionnettes et un dispositif de déminage des bus.
Pour ce match considéré à « haut risque », un total de 4 000 policiers et gendarmes ont été déployés autour et dans le stade de Saint-Denis, ainsi que dans les transports en commun et dans Paris.
L’association avait prévu de distribuer des t-shirts avec des images de deux otages français retenus à Gaza, avec un drapeau bleu blanc rouge. Mais « le préfet nous a interdit de le faire. Il trouvait que c’était politique », a indiqué M. Bensimon.
« On veut montrer qu’on n’a pas eu peur, qu’on est là pour les soutenir. Il est hors de question de laisser le radicalisme gagner », a expliqué à l’AFP une autre spectatrice, Rebecca Sirois. « On est debout », ajoute à ses côtés son mari Jean-Philippe.