Mehdi Meklat s’excuse et veut aider d’autres jeunes à éviter « le suicide social »
Son retour polémique - il accuse des personnes d'avoir refusé ses excuses par racisme - prend la forme d'une campagne de promotion réussie pour son nouveau livre Autopsie

Le chroniqueur et écrivain Mehdi Meklat, accusé en février 2017, d’avoir tenu de violents propos homophobes, racistes, misogynes et antisémites sur Twitter – sous son nom et sous pseudonyme – durant plusieurs années, revient avec Autopsie, un livre en forme d’auto-critique dont il assure en ce moment la promotion dans les médias.
Mais les excuses de l’écrivain controversé ont suscité à leur tour de nouvelles polémiques. Notamment lorsque le jeune homme de 26 ans a expliqué que ses excuses n’ont pas été acceptées lors de la polémique à cause de ses origines.
« Quand on s’appelle Mehdi en France, il n’est pas facile de s’excuser. Il y a forcément une suspicion, » a-t-il affirmé sur le plateau de Quotidien.
Expliquant avoir été injurieux par recherche excessive de la popularité, il dit vouloir aujourd’hui aider les jeunes « à se servir des réseaux sociaux ».
« Si ce livre pouvait dissuader ne serait-ce qu’un seul geek de se suicider socialement à coups de tweets, alors il n’aura pas été inutile, plaide-t-il dans 20 Minutes J’aimerais que ce livre puisse trouver écho chez les jeunes d’aujourd’hui, qu’ils ne fassent pas la même erreur que moi ».
Au sommet de ses « erreurs » on retrouve ces tweets : « Faîtes entre Hitler pour tuer des Juifs » tweetait Meklat, sous son vrai nom, pour commenter les Césars; ou encore le 12 février 2012 : « Sarkozy = La synagogue = les juifs = shalom = oui, mon fils = l’argent #ToiAussiFinanceLaCampagneDeSarkozy ». Et le lendemain : « tu me manques, John Galliano, Reviens mec, » écrivait-il après la diffusion d’une vidéo où le créateur de mode, visiblement ivre, tenait des propos pro-hitlériens.

Toujours sous son vrai nom, il s’était fait remarqué pour la vulgarité des insultes et ses appels à la violence proférés à l’encontre de Caroline Fourest, d’Anne Gravoin, l’ex-épouse de Manuel Valls, sa haine des « Français », de Charlie Hebdo et spécialement de Charb, traité d’islamophobe dans des termes orduriers.
« Je pense que quand on s’appelle Mehdi aujourd’hui en France, il n’est pas facile de s’excuser parce qu’il y a forcément une suspicion. »
Deux ans après l’affaire de ses tweets haineux, Mehdi Meklat se demande pourquoi « on n’a pas cru à mes excuses ».#Quotidien pic.twitter.com/Yk2ktQTPaF
— Quotidien (@Qofficiel) November 20, 2018
Dans une série de tweets en forme d’excuses, Medhi Meklat a tenté il y a deux ans une explication, dans un jargon d’artiste contemporain : « à travers Marcellin Deschamps je questionnais la notion d’excès et de provocation (…) je m’excuse si ces tweets ont pu choquer ». Problème, nombre de ces milliers de tweets, dont plus de 20 000 ont été prudemment effacés en une nuit suite à la polémique, ont été publiés sous le pseudo Deschamps, mais Medhi Meklat a ensuite rétabli sa véritable identité, et a continué à tweeter de manière injurieuse. Dans tous les cas, les deux rhétoriques se ressemblent.
« Chacun jugera la crédibilité d’une telle défense au regard de la durée, de la violence et de la répétition des faits », avait alors estimé la Licra dans un communiqué où elle avait annoncé porter plainte contre le jeune homme.
Dans une interview aux Inrocks, alors assez complaisants avec les outrances déjà connues de Medhi Mekklat, ce dernier expliquait… qu’il ne s’expliquait pas son goût de l’outrage. Face à la bienveillance de certains de ses « parrains » médiatiques, il ne mesurait apparemment pas la gravité de ces propos tenus sur Twitter depuis cinq années.