Mer Rouge : « aucune subordination » de la Marine française aux Etats-Unis – amiral
Depuis le début de la guerre Israël-Hamas, les Houthis multiplient les attaques en mer Rouge afin d'y freiner le trafic maritime international
Le dispositif militaire de la France en mer Rouge face aux attaques des Houthis reste « sous commandement français » et n’est sous « aucune subordination » au partenaire américain, a souligné jeudi le vice-amiral Emmanuel Slaars, commandant des opérations françaises dans l’Océan indien.
« Il n’y a aucune subordination au partenaire américain, en revanche on a une répartition géographique intelligente des efforts et nous partageons nos informations. Nos bâtiments sont reliés entre eux de telle sorte que ce qui est détecté par l’un est vu en temps réel », a-t-il précisé lors d’une visioconférence au ministère des Armées.
Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas, les rebelles Houthis, qui sont proches de l’Iran et contrôlent une grande partie du Yémen, multiplient les attaques en mer Rouge afin d’y freiner le trafic maritime international, affirmant agir en solidarité avec son allié à Gaza.
Les Etats-Unis ont déployé des navires de guerre et mis en place en décembre une coalition internationale baptisée « Prosperity Guardian » pour protéger le trafic maritime dans la zone, où transite 12 % du commerce mondial.
Dans ce cadre, la France peut ainsi être appelée « à patrouiller dans un effort réparti avec les autres bâtiments engagés » dans l’opération, a expliqué Emmanuel Slaars qui est également commandant des forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis.
« Mais à tout moment, la (frégate) Languedoc me rend compte en premier lieu et je suis capable de la reprendre pour lui assigner une autre fonction », comme d’accompagner les bâtiments sous pavillon ou d’intérêt français tout au long de la traversée.
Les forces britannique et américaine ont abattu mardi soir 18 drones et trois missiles tirés par les Houthis en mer Rouge, dans ce que le gouvernement britannique a qualifié mercredi de « plus importante attaque » des rebelles yéménites à ce jour.
L’attaque de mardi soir est la 26e visant le trafic maritime commercial en mer Rouge depuis la mi-novembre, selon les autorités militaires américaines.
C’est une action « massive », a commenté jeudi le vice-amiral Slaars, qui relève « d’un certain niveau de compétences qui peut nous interroger », mais « il n’y a pas de changement substantiel » dans le mode d’action – en référence à une possible aide extérieure alors que l’Iran est largement pointé du doigt.
Selon lui, à ce stade « le dispositif est adapté côté français ».