Michael Bloomberg met à l’épreuve le retrait de Trump de l’accord de Paris
Le milliardaire, ancien maire de New York, promet 15 millions de dollars à l'ONU contre le changement climatique, affirmant “qu’il n’y a rien que Washington puisse faire pour nous arrêter”

NEW YORK — A la suite du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, Michael Bloomberg coordonne un groupe de gouverneurs, de maires, d’universités et d’entreprises américains qui restent engagés à remplir les obligations des Etats-Unis dans l’accord.
Le magnat des médias et ancien maire de New York a également promis jeudi de donner 15 millions de dollars pour les efforts des Nations Unies contre le changement climatique.
Le président Donald Trump a annoncé jeudi que les Etats-Unis se retireraient de l’accord de 2015 pour lutter contre le changement climatique, signé par tous les pays sauf la Syrie et le Nicaragua.
Trump a déclaré que les obligations américaines dans le cadre de l’accord font du tort aux entreprises américaines, et qu’il est « très injuste envers les Etats-Unis au plus haut niveau ».

La donation de Bloomberg compensera la contribution des Etats-Unis au Secrétariat climatique des Nations unies, qui aide les pays à mettre en place l’accord. Bloomberg, dixième personne la plus riche au monde, occupe la fonction d’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour les villes et le changement climatique, et préconise depuis longtemps des mesures plus fortes pour le climat.
Dans le cadre de son rôle aux Nations unies, Bloomberg coordonne les états, les villes et les entreprises américaines qui ont promis de tenir les objectifs de l’accord de Paris sans l’aide du gouvernement fédéral.
Jusqu’à présent, selon le New York Times, les gouverneurs de New York, de Washington et de la Californie se sont engagés, tout comme les maires de 30 villes, y compris Los Angeles, Atlanta, Salt Lake City et Pittsburgh. En outre, 100 entreprises, y compris Hewlett-Packard et Mars, vont participer à cet effort, mais aussi les présidents de plus de 80 universités.
« Les Américains ne se détournent pas de l’accord de Paris sur le climat, a déclaré Bloomberg dans un communiqué. Les Américains vont honorer et respecter l’accord de Paris en se mobilisant à la base, et il n’y a rien que Washington puisse faire pour nous arrêter. »
Le groupe Bloomberg prévoit de présenter son propre engagement indépendant aux accords de Paris, mais on ne sait pas clairement comment cela pourrait fonctionner. Les accords ne sont pas prévus pour inclure des « acteurs non étatiques » comme des gouvernements locaux et des entreprises.
Pourtant, l’ancien responsable des questions climatiques aux Nations unies, Christiana Figueres, a déclaré au Times qu’il est possible que les efforts du groupe Bloomberg soient inclus dans les futurs rapports des Nations unies sur les progrès réalisés par les pays signataires de l’accord de Paris.
« La majorité des décisions qui guident l’action américaine sur le climat sont réalisées par les villes, les états, les entreprises et la société civile », a déclaré Bloomberg dans une lettre au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. « Collectivement, ces acteurs restent engagés pour l’accord de Paris. »