Michigan : Arrestation d'un homme qui voulait tuer des responsables élus Juifs

JTA – Le FBI s’est coordonné avec les autorités locales, au milieu du mois de février, pour arrêter un homme lourdement armé qui avait menacé, sur les réseaux sociaux, de tuer tous les responsables élus juifs du Michigan. Cette affaire criminelle a récemment été rendue publique.

L’homme semble être un ancien employé de l’université du Michigan.

Jack Eugene Carpenter III, un résident de Tipton, dans l’Indiana, avait ainsi écrit sur Twitter, le 17 février, qu’il était « en train de retourner au Michigan », menaçant « de faire appliquer la peine de mort à tous les Juifs du gouvernement du Michigan s’ils ne partent pas ou s’ils ne passent pas aux aveux », a fait savoir une déclaration du FBI.

Carpenter a été mis en examen pour émission d’une menace inter-état, un crime passible d’une peine de cinq ans de prison dans un établissement fédéral, et il est actuellement détenu sans possibilité de libération sous caution par un tribunal fédéral de Detroit, selon des informations locales. Il se trouvait au Texas quand il a émis les menaces.

Sur un compte Twitter que le FBI a relié à Carpenter, ce dernier se présente comme un ancien employé de l’université du Michigan « qui a été renvoyé pour avoir refusé de subir une expérimentation médicale », faisant apparemment référence au vaccin contre la COVID-19. Il y a plus de 6 500 étudiants juifs au sein de l’université du Michigan, selon Hillel International.

« Il y a une cause probable » permettant de penser que le compte Twitter de Carpenter « a proféré des menaces de mort aux membres juifs du gouvernement », a écrit, le 18 février, l’agent spécial du FBI Sean Nicol dans une déclaration écrite sous serment.

C’est la menace antisémite la plus récente à être apparue dans l’état du Michigan. Au mois de décembre, un homme de la banlieue de Detroit avait été accusé d’intimidation ethnique après avoir proféré des insultes antisémites dans la garderie d’une synagogue locale. L’état connaît également une recrudescence des mouvements extrémistes violents. Un groupe a notamment été récemment traduit devant les juges pour avoir comploté de kidnapper la gouverneure démocrate Gretchen Whitmer et l’un de ses leaders a été condamné à 19 ans de prison.

La procureure-générale du Michigan, Dana Nessel ,au Capitole de l’état à Lansing, le 25 janvier 2023. (Crédit : AP Photo/Al Goldis)

L’université du Michigan avait employé Carpenter pendant dix ans jusqu’en 2021, a dit un porte-parole de l’établissement d’enseignement supérieur à JTA. Un examen des informations mises à disposition du public indiquent que Carpenter était administrateur système au département informatique du bureau du doyen au Collège de littérature, des sciences et des arts, le plus important de l’école.

L’université n’a pas donné de détail et elle n’a pas expliqué pourquoi l’homme ne travaillait plus en son sein, citant ses politiques de confidentialité.

Les agents fédéraux ont déterminé que Carpenter avait déjà été arrêté pour agression et qu’il avait volé une arme de poing à sa petite amie. Sa mère a expliqué aux autorités qu’il possédait plusieurs armes à feu, dont trois armes de poing, un fusil 12 millimètres et un fusil de type fusil d’assaut.

Le tweet écrit le 17 février par Carpenter qui menaçait directement de tuer des responsables juifs élus, tel qu’il avait été cité par le FBI, n’était pas visible sur le compte Twitter lié à l’homme en date du 1er mars. Mais son intention de revenir dans le Michigan – aussi citée par FBI – était encore visible comme l’étaient aussi des menaces violentes et des propos antisémites, avec notamment des allusions menaçantes à la théorie du complot qui affirme que le vaccin contre la COVID-19 a été créé par un Juif pour contrôler le monde.

« Tout Juif occupant un poste public sur mon territoire, après ce qui s’est passé, subira une punition immédiate pour sa participation à une guerre d’agression hors-la-loi qui est menée contre moi à l’aide d’une arme biologique », avait-il écrit. Carpenter avait menacé la police qui prévoyait d’intervenir d’utiliser « la force meurtrière ».

Dans plusieurs manifestes postés sur son compte Twitter, Carpenter s’était aussi déclaré « le roi d’Israël » et il avait indiqué qu’il était en train d’établir un nouvel état sur ses terres – un état, qui, selon le FBI, s’appelait « le nouvel Israël ». Il avait aussi écrit sur le réseau social que s’il devait être arrêté, il programmait de « faire renvoyer son avocat en raison des conflits d’intérêt, parce qu’ils sont tous Juifs ». Dans son manifeste, Carpenter citait quelques personnalités publiques, notamment Whitmer; Anthony Fauci; Chris Cuomo et de multiples employés de l’université du Michigan – qu’il prévoyait tous de prendre pour cible pour « leurs crimes contre l’Humanité ». La seule personnalité juive qu’il mentionnait était le directeur-général de Pfizer, Albert Bourla.

Carpenter faisait aussi des références à plusieurs célèbres théories du complot de droite, notamment au mouvement QAnon et à une élection illégitime du président Joe Biden. Dans une publication, Carpenter avait menacé de « faire pendre en public » le directeur-général de Twitter, Elon Musk.

Carpenter indiquait qu’il « offrirait un bref sursis à tous les chrétiens et à tous les juifs sionistes » qui partiraient dans le pays « auquel vous avez prêté allégeance ».