Michigan : Perquisitions après des actes de vandalisme pro-palestiniens visant des Juifs
Des agents fédéraux enquêtent sur une série d'attaques ciblant des domiciles et institutions juives, marqués de graffitis pro-palestiniens comme "Fuck Israël" et "Intifada"

JTA – Des agents fédéraux américains et des forces de l’État du Michigan ont perquisitionné mercredi au moins trois adresses liées à des activistes pro-palestiniens, dans le cadre d’une enquête en cours sur plus d’un an d’actes de vandalisme ciblant des habitations, des entreprises et plusieurs institutions juives de premier plan.
Les perquisitions, menées dans des maisons situées à Ann Arbor, Ypsilanti et Canton, n’étaient pas liées aux questions d’immigration ni aux manifestations contre Israël ayant eu lieu sur les campus universitaires au cours des dix-huit derniers mois, a précisé un porte-parole du procureur général du Michigan, Dana Nessel.
« Ces mandats de perquisition ne concernent pas les activités de protestation sur le campus de l’université du Michigan ni le campement Diag », a déclaré Danny Wimmer dans un communiqué, en référence au site du campement étudiant anti-Israël installé l’an dernier au Michigan. « Ils s’inscrivent dans le cadre de notre enquête sur des actes de vandalisme commis dans plusieurs juridictions. »
Les perquisitions, au cours desquelles plusieurs personnes ont été brièvement détenues sans qu’aucune arrestation ne soit annoncée, faisaient suite à une série d’actes de vandalisme visant les domiciles de membres du conseil d’administration de l’Université du Michigan, sur lesquels les activistes pro-palestiniens tentent de faire pression pour les voir rompre leurs liens avec Israël.
Tard jeudi, le bureau de Dana Nessel a fourni une liste des actes de vandalisme faisant l’objet des perquisitions. Parmi eux figure un incident survenu en décembre, lorsqu’un groupe de manifestants a lancé des pierres à travers la fenêtre du régent juif Jordan Acker, alors qu’il se trouvait chez lui avec ses enfants dans la banlieue très majoritairement juive de Huntington Woods, près de Détroit, et a tagué des slogans pro-palestiniens sur sa voiture. En juin 2024, le cabinet d’avocats d’Acker a également été pris pour cible.
Un autre incident, survenu à l’occasion du premier anniversaire du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas du 7 octobre 2023, visait la Fédération juive de Détroit métropolitain à Bloomfield Hills, où des graffitis portant les inscriptions « Intifada » et « Fuck Israel » ont été tagués sur les murs.
Des régents non juifs de l’université, ainsi que le président de l’établissement, ont également été pris pour cible par des manifestants à leur domicile. Par ailleurs, un country club majoritairement fréquenté par des membres de la communauté juive a été vandalisé, avec des graffitis faisant explicitement référence aux Amis de l’armée israélienne (FIDF), qui y avaient organisé un événement la veille.
Les incidents les plus anciens remontent à février 2024 ; les plus récents ont été signalés en mars de cette année.

Une vidéo devenue virale montre des agents enfonçant la porte d’une maison. Le bureau de Nessel a précisé jeudi que les policiers avaient forcé l’entrée « après plus d’une heure d’efforts pour négocier l’accès afin d’exécuter le mandat de perquisition délivré par un tribunal ».
Les activistes pro-palestiniens de l’université se sont engagés dans des tactiques extrêmes pour faire pression sur la direction afin qu’elle rompe ses liens avec Israël.
Jordan Acker a refusé de commenter les perquisitions mercredi. Il avait auparavant qualifié le ciblage de son domicile de « terrorisme » et de comportement rappelant celui du « Ku Klux Klan ».
L’implication d’agents fédéraux dans l’enquête sur des actes de vandalisme local est inhabituelle.
Une avocate représentant plusieurs manifestants de l’Université du Michigan a déclaré au Detroit Free Press qu’elle estimait que les perquisitions démontraient une collaboration entre le bureau de Nessel et l’administration Trump, qui a durci la répression contre les manifestants pro-palestiniens et les écoles où ils sont actifs, et déployé des agents fédéraux de l’immigration pour arrêter des étudiants activistes non-citoyens.
« Toutes les personnes perquisitionnées ont participé à des manifestations et entretiennent un lien quelconque avec l’Université du Michigan », a déclaré l’avocate Liz Jacob, du Sugar Law Center à Détroit. « Nous sommes totalement convaincus que ces étudiants n’auraient pas été pris pour cible sans leurs prises de position. »

Sur Instagram, un collectif pro-palestinien de l’université a affirmé être visé par « la procureure générale sioniste de l’État, Dana Nessel », qui est Juive, et qu’il accuse de collaborer avec Donald Trump pour « réprimer le discours pro-palestinien ». En ligne, d’autres groupes pro-palestiniens ont tenté d’établir un lien entre les perquisitions et les détentions très médiatisées des militants Mahmoud Khalil et Rumeysa Ozturk dans d’autres universités.
L’université du Michigan, qui accueille d’importantes communautés d’étudiants juifs et arabo-américains, a adopté une approche plus stricte envers les manifestants depuis la réélection du président Donald Trump. En février, elle a suspendu pour deux ans un important groupe d’étudiants pro-palestiniens, notamment en raison d’une manifestation organisée devant le domicile d’un régent.
L’établissement universitaire a également annoncé le mois dernier, sous la pression de l’administration Trump, qu’elle supprimerait son programme phare de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI). Cette décision faisait suite au licenciement antérieur d’un haut responsable du programme, accusé d’avoir tenu des propos antisémites lors d’une conférence.