Mohammed Deif, l’un des instigateurs du 7 octobre a échappé à 7 tentatives d’assassinat
C'est la huitième fois qu'Israël tente d'éliminer le chef insaisissable de la branche armée du groupe terroriste, connue sous le nom de Brigades Ezzedine al-Qassam
Samedi matin, Israël a mené une importante frappe aérienne dans le sud de la bande de Gaza qui, selon ses déclarations, visait le commandant de l’aile armée du Hamas, Mohammed Deif, ainsi que le commandant de la Brigade de Khan Younès du groupe terroriste palestinien. Le Hamas a déclaré que des dizaines de personnes auraient été tuées, mais le sort de Deif n’était toujours pas connu en début d’après-midi.
C’est la huitième fois qu’Israël tente d’éliminer le chef occulte de la branche armée du groupe terroriste, connue sous le nom de Brigades Ezzedine al-Qassam, qui a joué un rôle clé dans sa transformation d’un petit groupe terroriste en une importante « force paramilitaire ». Deif a réussi à échapper et à survivre à de multiples tentatives d’assassinat ciblé entre 2001 et 2021, bien qu’il ait été gravement blessé dans deux d’entre elles, et sa capacité à déjouer les formidables appareils de sécurité d’Israël pendant si longtemps a fait de lui une figure incontournable pour les Palestiniens comme pour les Israéliens.
Avec Yahya Sinwar, chef du groupe terroriste palestinien à Gaza, Deif a été l’architecte du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, lorsque des milliers de terroristes ont franchi la frontière et tué près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, tout en prenant 251 personnes en otage à Gaza. Il figurait en tête de la liste des personnes les plus recherchées par Israël depuis 1995 pour son implication dans la planification et l’exécution d’un grand nombre d’attentats terroristes, notamment de nombreux attentats à la bombe contre des autobus dans les années 1990 et au début des années 2000.
Né en 1965 à Khan Younès sous le nom de Mohammed Masri, le chef terroriste s’est fait connaître sous le nom de Mohammed Deif après avoir rejoint le Hamas au cours de la Première Intifada – ou soulèvement, en arabe – qui a débuté en 1987.
Il a été arrêté par Israël en 1989 et a passé environ seize mois en détention. Deif a obtenu un diplôme en sciences à l’Université islamique de Gaza, où il a étudié la physique, la chimie et la biologie. Il a montré une affinité pour les arts, dirigeant la commission de divertissement de l’université et se produisant sur scène dans des comédies.
Gravissant les échelons du Hamas, Deif a développé le réseau de tunnels du groupe terroriste palestinien et son savoir-faire en matière de fabrication de bombes. Il a été tenu personnellement responsable par Israël de la mort de dizaines d’Israéliens dans des attentats-suicides dans les années 1990.
Pour Deif, rester dans l’ombre était une question de vie ou de mort. Des sources du Hamas ont déclaré à Reuters qu’il avait perdu un œil et subi de graves blessures à une jambe lors d’une des tentatives d’assassinat israéliennes.
Son épouse, son fils de sept mois et sa fille de trois ans ont été tués par une frappe aérienne israélienne en 2014.
Sa survie alors qu’il contrôlait la branche armée du Hamas lui a valu le statut de « héros populaire palestinien ». Lors de ses rares apparitions sur vidéo, il était masqué ou n’apparaissait que comme une ombre.
Pendant de nombreuses années, on a cru en Israël que Deif avait été gravement handicapé par des tentatives d’assassinat ciblé, qu’il avait peut-être perdu plusieurs membres et qu’il était confiné dans un fauteuil roulant. Toutefois, de nouvelles photos prises par les troupes israéliennes à Gaza à la fin de l’année 2023, en pleine guerre, montrent que Deif est apparemment en pleine possession de ses moyens et en état de se déplacer.
Sur des photos non datées, Deif semble se détendre en plein air aux côtés d’un homme non identifié. Il tient un gobelet en plastique rempli d’un liquide sombre dans une main et des billets de banque dans l’autre, tout en regardant sa montre. Sur ces photos, ses deux bras sont visibles, mais il semble lui manquer un œil. Deux paires de chaussures sont visibles derrière les deux hommes.
Le site d’information Ynet a rapporté à l’époque que les photos dataient de 2018 et avaient probablement été prises lors d’un événement social.
Un article du quotidien Maariv du 20 décembre affirmait que des preuves vidéo découvertes par Tsahal à Gaza montraient Deif marchant sans assistance, bien qu’avec un léger boitement. Selon Ynet, les autorités israéliennes pensent que Deif utilise encore parfois un fauteuil roulant en raison des blessures subies lors des tentatives d’assassinat, et qu’il joue un rôle actif dans le commandement des combats à Gaza.
Les deux dernières tentatives connues, selon Tsahal, ont eu lieu en mai 2021, lorsqu’Israël et les groupes terroristes de Gaza se sont affrontés au cours d’une éruption de 11 jours connue sous le nom d’Opération « Gardien des murs ».
Avant 2021, Israël avait tenté de tuer Deif pendant la guerre de 2014 à Gaza, mais l’avait manqué de peu, tuant à la place les membres de sa famille proche
Les autres tentatives d’assassinat ont eu lieu en 2001, 2002, 2003 et 2006, dont la dernière aurait entraîné la perte de ses jambes, bien que cela ait été réfuté par la suite.
Alors que le Hamas lançait son assaut barbare et sadique contre Israël le 7 octobre 2023, Deif a diffusé une déclaration vidéo au public palestinien concernant ce que le Hamas appelait l’opération « Déluge d’Al Aqsa ».
« Aujourd’hui, la rage d’Al Aqsa, la rage de notre peuple et de notre nation explose », a-t-il déclaré. « Nos moudjahidines [terroristes], c’est aujourd’hui que vous devez faire comprendre à ce criminel que son temps est révolu. »
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