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Mordechai Rosenstein, calligraphe americain exceptionnel, décède à l’âge de 90 ans 

Ses œuvres uniques aux couleurs vives, où les lettres hébraïques sont étirées et manipulées, sont exposées dans d'innombrables maisons et synagogues à travers le monde

Mordechai Rosenstein, dans son atelier, a créé plus de 700 œuvres utilisant la calligraphie hébraïque stylisée et des couleurs vives. (Crédit : Lisa Rosenstein/JTA)
Mordechai Rosenstein, dans son atelier, a créé plus de 700 œuvres utilisant la calligraphie hébraïque stylisée et des couleurs vives. (Crédit : Lisa Rosenstein/JTA)

JTA – Mordechai Rosenstein, peintre et calligraphe dont les enluminures de textes hébraïques aux couleurs vives ornent d’innombrables maisons, bureaux et synagogues juifs, est décédé le 9 juillet à Elkins Park, en Pennsylvanie. Il avait 90 ans.

Ses pièces phares faisaient la part belle à des lettres hébraïques qu’il étirait et manipulait, avec des bandes de couleurs vives se tissant dans et hors des formes qui en résultaient – une façon vibrante de conjuguer pop art des années 60 et manuscrits hébreux enluminés du Moyen Âge.

Les tirages de Rosenstein sont souvent offerts par les synagogues et les organisations juives aux personnes auxquelles elles veulent rendre hommage, avec des inscriptions liées à leur service ou à leur profession. L’une de ses œuvres les plus connues, basée sur la phrase biblique « Justice, justice, tu poursuivras » (Deutéronome 16:20), est un cadeau fréquemment offert aux avocats et aux juges juifs.

Son art « a une façon moderne de visualiser la Torah et l’alphabet hébreu, car ses œuvres ne représentent pas des personnes en noir et blanc qui prient au mur Occidental », expliquait Barry Magen, son partenaire commercial depuis 2003, au Philadelphia Jewish Exponent en 2022. « C’est très lumineux et créatif, plein de couleurs et de vie, et l’essentiel, c’est qu’ils soient heureux. »

Lors de ses ateliers et de ses cours, Rosenstein expliquait souvent au public que tous les caractères hébraïques proviennent de la minuscule lettre « Yud » – souvent utilisée comme abréviation du nom de Dieu – dont la forme en goutte d’eau est reprise dans les coups de pinceau de la quasi-totalité des lettres hébraïques.

Rosenstein est né le 26 mars 1934 et a grandi dans le quartier de Strawberry Mansion à Philadelphie, d’une mère née aux États-Unis et d’un père immigré de Russie. Il a fréquenté l’Akiba Hebrew Academy, une école juive aujourd’hui appelée Jack M. Barrack Hebrew Academy. C’est là qu’il a créé sa première Megillah de Pourim, en utilisant une méthode autodidacte qui allait devenir son style particulier.

« Pour autant que je sache, il n’y avait pas de scribe à Philadelphie, pas de sofer », a-t-il déclaré à l’Exponent, utilisant le mot hébreu pour désigner un scribe. « Il n’y avait pas non plus de livres en provenance d’Israël montrant tous les caractères. »

Des lettres hébraïques stylisées constituent le motif d’une image de Mordechai Rosenstein illustrant une citation d’Elie Wiesel : « Les Juifs seuls sont vulnérables… mais les Juifs ne doivent pas être seuls » (Crédit : Paul Jeser/JTA)

La mère de Rosenstein l’a soutenu dans ses ambitions artistiques, et lui achetait du matériel de dessin. Il a fréquenté le Philadelphia Museum of Art et a servi pendant deux ans dans l’armée américaine, pour laquelle il a dessiné des supports d’entraînement pour les armes et l’équipement. Après son service, il s’est installé à New York, où il a travaillé comme styliste dans l’industrie textile.

Il a conçu une ketubah, ou contrat de mariage enluminé, pour son propre mariage avec Mati Kaufman, et en a ensuite réalisé de nombreuses autres pour d’autres couples juifs.

En 1967, Rosenstein est retourné à Philadelphie pour travailler comme contremaître dans l’usine de fabrication de cadres d’un de ses oncles, où il est resté jusqu’à ce que l’entreprise soit vendue dix ans plus tard. Propriétaire de son propre atelier d’encadrement dans le nord-est de Philadelphie, Rosenstein a connu des difficultés, mais il a eu de la chance au début des années 1970 lorsqu’une conseillère artistique du Gratz College, Rita Poley, lui a proposé d’exposer ses œuvres.

« Dans les années qui ont suivi, j’ai profité de toutes les occasions qui se présentaient à moi pour présenter publiquement le travail de Mordechai », s’est souvenue Poley en 2017.

Une ketubah tridimensionnelle intitulée « Jerusalem VI » de Mordechai Rosenstein. (Crédit : Toronto Star/Steve Russell via Getty Images, via JTA)

En 1979, Mordechai Rosenstein avait fait de son art une carrière à plein temps, avec plus de 700 pièces originales à son actif. Dans ses ateliers, il collaborait souvent avec des membres de la communauté pour créer des œuvres d’art pour leurs synagogues.

Dans l’éloge funèbre qu’elle a prononcé lors de ses funérailles le 10 juillet, sa fille Lisa Rosenstein a parlé de sa popularité en tant qu’artiste spécialisé dans l’art juif.
« Je dis, en plaisantant, que tu était plus présent que D.ieu dans certaines synagogues », a-t-elle déclaré en s’adressant à son défunt père. « Tout le monde pense te connaître parce que ton art est présent chez eux tous les jours. »

Une autre de ses œuvres les plus populaires est une représentation du serment d’un médecin attribué à Maïmonide, qui comprend un portrait stylisé du sage médiéval entouré d’un texte en hébreu et en anglais. L’inscription pourrait également être considérée comme une maxime appropriée pour le calligraphe : « Inspire-moi l’amour de mon art et de tes créatures ».

Il laisse derrière lui sa femme Mati, son fils Judah Rosenstein, sa fille Lisa (Beth Styles) et deux petits-enfants, Ava Pearlman et Caleb Rosenstein.

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