Moscou : le plan de paix de Trump défera tous les progrès réalisés sur le sujet
D'après le ministère russe des Affaires étrangères, Moscou est "inquiet" de l'approche "dangereuse" des Américains
Mardi, la Russie s’est livrée à une vive critique du plan de paix israélo-palestinienne proposé par l’administration Trump, affirmant qu’il détruirait tous les progrès réalisés jusqu’à présent dans les négociations entre les deux parties.
« Depuis plus de deux ans, les collègues américains promettent un ‘accord du siècle’, » a dénoncé le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov à des officiels palestiniens en visite à Moscou, d’après une traduction de l’ambassade russe en Israël publiée dans une série de tweets. « Cependant, les informations disponibles permettent de penser que ce futur « accord » détruira tout ce qui a été fait jusqu’à présent. »
Le conseiller à la Maison Blanche Jared Kushner et d’autres membres de l’administration américaine se rendront au Moyen-Orient à la fin du mois pour présenter la partie économique du plan aux diplomates d’au moins cinq pays, à laquelle les Palestiniens s’opposent âprement.
Le gendre de Donald Trump sera accompagné de Jason Greenblatt, envoyé de Trump pour la paix israélo-palestinienne, et de l’envoyé américain pour l’Iran, Brian Hook, et d’autres responsables de l’administration, qui ont travaillé sur cette section du plan qualifié « d’accord du siècle ».
Des haltes à Oman, au Bahreïn, en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar sont prévues. D’autres pourraient venir s’ajouter, selon un responsable de la Maison Blanche.
Lavrov a fait savoir mardi que Moscou était « mécontent » du climat actuel dans la région et perçoit l’implication des Américains comme « inquiétante ».
« Nous percevons un grand danger dans la position américaine visant à promouvoir son approche unilatérale, rompant avec le droit international essentiel à la résolution du problème palestinien, » a-t-il déclaré à Moscou.
Il a ajouté que, « d’après ce qui nous parvient », l’accord de l’administration Trump ne mènera pas à la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.
« Pour notre plus grand regret, la scission entre Palestiniens sert de prétextes à la remise en cause des fondements communément acceptés du règlement du conflit israélo-palestinien », a-t-il déploré lors de la réunion avec 12 membres de factions palestiniennes — dont les principales, le Hamas et le Fatah — destinée à les rapprocher et à œuvrer pour un gouvernement unifié.