Municipales/Tibériade : Le Likud aurait tenté de dissuader Shani Illouz de se présenter
Shani Illouz, membre du Likud, a dit devant un panel à la Knesset que son parti lui avait offert divers postes en échange du retrait de sa candidature lors du scrutin d'octobre
Une candidate à la mairie de Tibériade a déclaré, lundi, devant une commission de la Knesset que des postes attrayants lui avaient été proposés si elle acceptait de quitter la course électorale, apparemment pour renforcer les chances de l’un de ses rivaux.
Shani Illouz, membre du Likud, a déclaré devant la Commission des Affaires intérieures de la Knesset – qui prépare actuellement un projet de loi qui aurait un impact sur l’éligibilité des candidats qui se sont alignés dans la course à la mairie de Tibériade – qu’elle avait subi les pressions des membres de sa formation en faveur de son retrait. Refusant de révéler les noms des personnes impliquées, elle a raconté que trois membres du parti lui avaient offert des postes si elle acceptait d’abandonner son projet de candidature au scrutin municipal.
Une législation controversée, parrainée par le Likud, permettrait à un maire suppléant de se présenter aux élections municipales sans la période d’attente nécessaire – elle est d’un mandat – qui est exigée par la loi. Ce texte semble avoir été taillé sur mesure pour soutenir Boaz Yosef, maire par intérim de Tibériade, qui, le cas échéant, ne pourrait pas prendre part au scrutin.
Yosef avait pris le siège de maire par intérim en 2020. Il avait été nommé à ce poste par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Aryeh Deri, après que le maire Ron Kobi eut été démis de ses fonctions. Yosef serait un proche de Deri, le leader du Shas, qui fait lui-même partie du cercle intime du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Cette période d’attente avait été mise en vigueur avec pour objectif de réduire l’avantage détenu par un suppléant sur un maire en titre – sur la base de l’idée que cet avantage est finalement usurpé dans la mesure où les maires par intérim sont nommés et qu’ils ne sont pas élus.
« Je ne suis pas quelqu’un qu’on corrompt », a affirmé Illouz devant la Commission. « Je n’ai pas accepté ces offres. Vous ne me ferez pas passer pour une menteuse ! »
« Personne ne vous a fait d’offre ! », a riposté Yosef, furieux, pendant la rencontre.
Dans un courrier adressé au conseiller juridique de la Knesset, plusieurs membres de l’opposition ont demandé que les délibérations portant sur la loi soient stoppés jusqu’aux conclusions d’une enquête sur ces accusations.
« Ce sont des actes qui s’apparentent à des pots-de-vin et à des faits de corruption », explique la lettre.
Yaakov Asher, président de la Commission des Affaires intérieures et de l’environnement, aurait encouragé Illouz à porter plainte.
Le Mouvement pour un gouvernement de qualité, une organisation à but non-lucratif qui défend la bonne gouvernance, a appelé à ce que des investigations soient lancées sur les accusations lancées par la membre du Likud.
« Nous nous inquiétons sérieusement de la possibilité d’une intervention criminelle dans le processus législatif », a écrit le mouvement sur sa page Facebook.
Des membres du Likud ont, eux aussi, fait part de leur consternation concernant le vote. La députée Tally Gotliv a critiqué Amit Halevi, élu lui aussi sous l’étiquette du Likud, qui a parrainé la loi, disant que cette dernière « puait ».
Ce projet de loi fait partie des législations très controversées qui accompagnent le projet de refonte du système de la justice israélien en Israël, qui a entraîné de vives agitations dans le pays.
Les élections municipales doivent avoir lieu le 31 octobre.