Netanyahu démissionne du ministère des Communications
Le Premier ministre a présenté sa lettre de démission dimanche dans un contexte marqué par une enquête judiciaire mettant en jeu un grand journal israélien ; elle prendra effet mardi
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Répondant à une requête de la Haute cour de Justice qui réclamait qu’il démissionne de son poste de ministre des Communications, dans un contexte d’enquête criminelle portant sur une collusion possible avec des médias importants, le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a officiellement annoncé son retrait de cette fonction.
Netanyahu a présenté sa lettre de démission avant de quitter le pays dimanche pour une visite officielle à Singapour et en Australie. La lettre de démission, qui a été rendue publique dans le cadre de la réponse apportée par l’Etat lors d’une audience de la Haute cour, prendra effet mardi.
Netanyahu avait indiqué vendredi qu’il abandonnerait de manière temporaire le ministère des Communications pendant trois mois. S’adressant aux journalistes dans l’avion qui le ramenait des Etats Unis, il avait indiqué que le ministre de la Coopération régionale Tzachi Hanegbi le remplacerait pendant cette période.
Netanyahu n’a pas donné les raisons qui ont motivé sa décision, mais il a subi des pressions croissantes pour abandonner ce ministère en raison d’une enquête de police portant sur des allégations impliquant Netanyahu et le propriétaire du quotidien populaire Yedioth Ahronoth, Arnon Moses.
Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir négocié un accord de contrepartie, selon les termes duquel le Premier ministre aurait proposé de promouvoir une législation pour réduire la circulation d’un journal rival en échange d’une couverture plus positive de ses actions dans le Yedioth Ahronoth de Moses.

Le chef de l’Union sioniste Isaac Herzog avait déposé le mois dernier une requête auprès de la Haute Cour réclamant la suspension de Netanyahu de son poste auxiliaire de ministre des Communications, affirmant que les dernières révélations de l’enquête criminelle disqualifiaient le Premier ministre à l’exercice de cette fonction.
Prenant la parole lors de la rencontre hebdomadaire de sa faction et brandissant la lettre attestant de la démission, Herzog a déclaré : « Ce n’est que la première étape et la prochaine fois, ce sera une lettre de démission du poste de Premier ministre ».