Netanyahu dit à des politiciens que ses « faibles négociateurs, veulent juste capituler »
Mahmoud Abbas tenterait d'organiser une réconciliation avec l'ancien chef du parti laïc Fatah - et rival acharné - à Gaza, Mohammad Dahlan, qui vit en exil à Abou Dhabi
Ces derniers jours, le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait déclaré à des « politiciens » que l’équipe de négociation d’Israël était faible et cherchait constamment à faire des compromis dans les pourparlers d’un accord de « trêve contre libération d’otages », alors qu’il était « tout seul » à œuvrer pour protéger les besoins sécuritaires d’Israël.
Selon de nombreuses informations, Netanyahu est en profond désaccord avec les principaux négociateurs – le chef de l’agence de renseignement du Mossad David Barnea, le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet Ronen Bar et le responsable de l’armée israélienne Nitzan Alon – et les a réprimandés à maintes reprises pour leur faiblesse manifeste. Mais selon un reportage de la Douzième chaîne diffusé jeudi soir, il a partagé ces critiques avec ses interlocuteurs politiques.
Le reportage a noté qu’il est surprenant que Netanyahu critique ses chefs de la sécurité auprès de politiciens, alors qu’il dépend de l’establishment de la Sécurité pour obtenir une « victoire totale » à Gaza et pour gérer une escalade régionale potentielle s’il n’y a pas d’accord.
« Je suis seul, face à l’ensemble de l’establishment de la Sécurité et aux chefs des négociations », a déclaré Netanyahu selon le reportage télévisé. « Ils font preuve de faiblesse et cherchent à capituler, alors que j’insiste sur les intérêts de l’État d’Israël et que je ne suis pas prêt à céder à des exigences qui nuiraient à la sécurité. »
Toute faiblesse apparente de ce genre reflète en réalité le « sentiment d’urgence des négociateurs » en ce qui concerne la libération des otages, souligne le reportage, ajoutant que les négociateurs ne considèrent pas l’insistance du Premier ministre sur une présence israélienne au corridor Philadelphi, le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, comme essentielle, mais plutôt comme un « bâton dans les roues » des pourparlers. Tsahal ne s’est emparé du corridor Philadelphi qu’en mai, huit mois après le début de la guerre, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.
Le reportage indique que le corridor Philadelphi était une « question centrale » lors de l’entretien téléphonique de la veille entre Netanyahu, le président américain Joe Biden et la vice-présidente américaine Kamala Harris, et que Netanyahu a déclaré lors de l’appel qu’il ferait preuve de souplesse.
À cette fin, Netanyahu a envoyé vendredi aux négociateurs israéliens en Égypte des cartes mises à jour montrant un déploiement réduit de Tsahal le long du corridor Philadelphi, selon le reportage.
La question est maintenant de savoir si la dernière position de Netanyahu sera suffisante pour que l’Égypte fasse pression sur le Hamas pour qu’il accepte un accord, souligne le reportage. S’il y a une possibilité de percée, un sommet de suivi pourrait avoir lieu dimanche, a estimé la Douzième chaîne.
Dans un autre reportage, la chaîne a cité des sources égyptiennes selon lesquelles le groupe terroriste palestinien est prêt à envisager un arrangement dans lequel des forces internationales seraient déployées à la fois le long du corridor Philadelphi et du corridor Netzarim que Tsahal a délimité à travers Gaza, séparant le sud de la bande de Gaza du nord. Netanyahu exige une présence israélienne à cet endroit également, afin de s’assurer que les armes et les terroristes du Hamas ne retournent pas dans le nord. (Plus tôt dans la soirée de jeudi, Netanyahu avait démenti que c’était quelque chose qu’il envisageait).
Le reportage a également indiqué que le Hamas serait prêt à laisser Israël opposer son veto à 50 des centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël qu’il souhaite voir libérés, alors qu’Israël veut avoir le droit d’opposer son veto à 65 des libérations potentielles les plus dangereuses. Enfin, le reportage indique que le Hamas est prêt à permettre à Israël d’envoyer en exil un plus grand nombre de prisonniers ; Israël veut avoir le droit d’en exiler 150.
En outre, selon le reportage, les cartes d’Israël montrant le déploiement des troupes et le calendrier des retraits ne sont pas tout à fait claires pour le Hamas.
La Douzième chaîne a également indiqué que le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, tente d’organiser une réconciliation avec l’ancien chef du parti laïc Fatah – et rival acharné – à Gaza, Mohammad Dahlan, qui vit en exil à Abou Dhabi.