Netanyahu envisagerait la révocation du statut de résident des habitants de Jérusalem-Est
Des ministres auraient critiqué la proposition qui affecterait quelque 80 000 habitants arabes et qui diviserait la capitale
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu envisage de révoquer le statut de résident permanent des résidents arabes de Jérusalem-Est dans le cadre de ce qui serait une mesure visant à mettre un terme à une série d’attaques terroristes, dont beaucoup sont parties des quartiers arabes de la ville.
Netanyahu a soulevé l’idée d’une réunion du cabinet de sécurité il y a deux semaines, selon un reportage diffusé dimanche aux informations sur la Deuxième chaîne.
La proposition a été présentée tandis que le cabinet de sécurité a adopté une série de mesures visant à prévenir de nouvelles attaques palestiniennes de la vague de troubles en cours.
« Nous devons examiner la possibilité d’annuler leur statut de résident. Il doit y avoir une discussion à ce sujet », aurait dit Netanyahu.
La proposition concernerait quelque 80 000 personnes, selon le reportage.
L’idée a été accueillie avec surprise par certains membres du cabinet qui ont vu cette mesure comme une étape vers la division de Jérusalem en cédant le contrôle des quartiers arabes.
« Il s’agit d’une décision de grande ampleur qui nécéssite un référendum, parce que cela impliquerait d’abandonner des territoires », aurait affirmé le ministre des Transports, Yisrael Katz, en réponse à la proposition de Netanyahu.
Israël a conquis Jérusalem-Est en 1967 et a étendu sa souveraineté sur la zone en 1980. L’État hébreu a octroyé à la population un statut de résident permanent qui leur donne un grand nombre de droits égaux à ceux des citoyens israéliens.
Un certain nombre de mesures prises au cours des dernières semaines pour couper les quartiers arabes de la ville ont été critiquées comme étant des mesures qui divisent de nouveau la capitale.

La semaine dernière, Netanyahu a ordonné l’arrêt de la mise en place de dalles de béton entre les quartiers juifs et les quartiers de Jérusalem-Est après que plusieurs députés aient critiqué la construction d’un mur temporaire comme une division de facto de la ville unifiée.
La décision de Netanyahu est survenue après que les autorités aient déjà érigé en partie un long mur de 300 mètres prévue entre la zone à prédominance juive d’Armon Hanatziv, également appelée Talpiot-Est, et le quartier arabe adjacent de Jabel Mukaber, dans une tentative d’endiguer une série d’attaques au cocktail Molotov menées dans la zone au cours des dernières semaines.
Cette mesure suivait l’installation de blocs de béton et des checkpoints temporaires sur les routes menant hors de nombreux quartiers arabes de Jérusalem-Est.
Bien qu’un certain nombre d’autres nouvelles mesures de sécurité aient été adoptées au cours des dernières semaines, il n’y a pas eu d’autres discussions sur la proposition de révoquer la citoyenneté, a précisé la Deuxième chaîne.
Une source gouvernementale a déclaré à Haaretz qu’il n’y pas encore de projets concrets . « Il n’y a de tel processus de révoquer le statut de résident ou la citoyenneté de milliers de personnes», ont-ils affirmé.
Les habitants de Jérusalem Est sont généralement autorisés à se déplacer librement dans la ville et profitent des avantages sociaux accordés aux citoyens israéliens.
Ils ont droit à toutes les prestations sociales auxquelles ont droit les citoyens israéliens et peuvent voter aux élections municipales – mais pas nationales.
Cependant, la mairie de Jérusalem envisagerait de prendre des mesures qui obligeraient les résidents arabes de Jérusalem-Est d’obtenir des papiers pour entrer dans la partie ouest de la ville, selon Haaretz.
Il y a deux semaines, Silvan Shalom, le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’il prévoyait de révoquer le statut de résident de 19 résidents de Jérusalem Est accusés d’être impliqués dans des attaques terroristes.
En 2011, la Knesset a adopté une loi proposée par le député David Rotem d’Yisrael Beytenu qui permet à la Cour suprême de révoquer la citoyenneté d’Israéliens reconnus coupables de terrorisme ou d’espionnage.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.