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Netanyahu : Gaza doit être démilitarisée après la guerre ; seul Tsahal peut le faire

Le Premier ministre assure que Tsahal a tué la moitié des chefs militaires du Hamas et que l'aide humanitaire ne compromet pas les libérations d'otages

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en conférence de presse, le 5 décembre 2023. (Capture d'écran/bureau du Premier ministre)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en conférence de presse, le 5 décembre 2023. (Capture d'écran/bureau du Premier ministre)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a répété, mardi soir, que la bande de Gaza devrait être démilitarisée après la guerre contre le Hamas, et que seule l’armée israélienne – à l’exclusion de toute force internationale – pourrait être chargée de cette mission.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre Benny Gantz, Netanyahu a déclaré que l’expérience montrait que les forces internationales avaient été inefficaces dans la démilitarisation des zones avec des forces hostiles à Israël et qu’il n’accepterait pas un tel arrangement à Gaza.

Netanyahu a également dénoncé l’ONU, les organisations de défense des droits de l’homme et les organisations féministes, mardi soir, pour ne pas avoir dénoncé les graves violences sexuelles perpétrées par le Hamas lors des atrocités du 7 octobre.

Il a appelé les chefs d’Etat et de gouvernement « civilisés » à condamner les viols de masse commis par les terroristes du Hamas, et s’est demandé si le silence de nombreuses organisations était lié au fait que les victimes étaient des femmes juives.

Par ailleurs, Gantz a demandé à Netanyahu de reverser au budget de guerre les fonds discrétionnaires – pour un montant d’un milliard de shekels – alloués aux alliés politiques de Netanyahu, qui seront bientôt soumis au vote de la Knesset.

Les trois politiciens, qui composent le cabinet de guerre en charge du pilotage de l’offensive à Gaza, ont souligné que le rapatriement des 138 otages encore dans la bande de Gaza était une priorité, suite à une réunion tendue, mardi, avec les proches des otages, tout en rappelant que l’offensive terrestre à Gaza était essentielle pour atteindre cet objectif.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche), le ministre de la Défense Yoav Gallant (au centre) et le ministre Benny Gantz prononcent une allocution le 5 décembre 2023. (Capture d’écran : PMO)

« Gaza doit être démilitarisée. Et pour que Gaza soit démilitarisée, il n’y a qu’une seule force capable d’assurer cette mission – et cette force c’est l’armée israélienne », a déclaré Netanyahu.

« Aucune force internationale ne peut s’en charger », a-t-il dit, évoquant les vagues propositions faites pour qu’une telle force prenne le contrôle de Gaza après la fin des combats.

« Nous savons ce qui s’est passé, là où des forces internationales se sont chargées de la démilitarisation », a-t-il poursuivi, allusion à peine voilée à l’échec de la FINUL, dans le sud Liban, à démilitariser la région après la deuxième guerre du Liban de 2006.

Il a également évoqué l’indignation – qui va crescendo, ces dernières semaines, en Israël comme chez les amis de l’État juif à l’étranger – face à l’absence de dénonciation, de la part de l’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme, des viols de masse perpétrés par le Hamas contre des femmes israéliennes, le 7 octobre dernier.

Le 1er décembre, après des semaines d’atermoiements, l’organisation ONU Femmes a fini par condamner l’attaque sauvage du Hamas du 7 octobre et dire son inquiétude face aux « récits nombreux d’atrocités sexistes et de violences sexuelles ».

« J’ai entendu parler, et vous avez entendu parler, d’abus sexuels et de viols d’une cruauté sans précédent, mais je dois dire que jusqu’à il y a quelques jours, je n’ai pas entendu les organisations de défense des droits de l’homme, je n’ai pas entendu les organisations féministes, je n’ai pas entendu l’ONU. Je ne les ai pas entendus crier. Alors je leur dis : Où étiez-vous ? Est-ce que vous vous taisez parce qu’on parle des femmes juives », a demandé le Premier ministre.

« Où diable êtes-vous ? » a-t-il dit en anglais. « Tous les chefs d’Etat civilisés, les gouvernements, les nations, devraient dénoncer ces atrocités. »

A propos de l’offensive actuelle à Gaza, Netanyahu a déclaré que l’armée avait l’avantage et progressait vers son objectif de destruction du Hamas, et que Tsahal avait tué près de la moitié des commandants du groupe terroriste.

De la fumée s’élève suite à une frappe israélienne, une photo prise depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 3 décembre 2023. (Crédit : SAID KHATIB / AFP)

« Nous mettons face à leurs responsabilités tous ceux qui ont enlevé […] assassiné, massacré, violé et brûlé les fils et filles de notre peuple. Nous ne pardonnerons pas et nous n’oublierons pas », a assuré le Premier ministre.

Il a ajouté que l’armée israélienne avait encerclé Jabaliya, dans le nord de Gaza, et Khan Younès, dans le sud de l’enclave.

Gantz a défié Netanyahu à propos des fonds politiques controversés et du budget de guerre. L’allocation de ces fonds des objectifs et projets portés par des partis politiques sectoriels pour plaire à leurs électeurs, et détournés de l’effort de guerre fait l’objet de vives critique.

« Il n’est pas encore trop tard pour revenir sur ces dépenses budgétaires qui ne sont pas liées aux combats et à tout ce qui les entoure, et les allouer à l’effort de guerre, comme toutes les autres ressources disponibles », a déclaré Gantz.

« Nous devons agir en fonction de considérations nationales collectives », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il était temps de faire preuve de « leadership ».

Netanyahu a poliment repoussé la demande de Gantz, notant que le budget de guerre s’élevait à environ 30 milliards de shekels pour le reste de l’année et les fonds discrétionnaires, 1 milliard.

« C’est un budget colossal. Nous ne manquons pas d’argent », a déclaré Netanyahu.

Répondant à des questions sur son avenir politique, Netanyahu a répété que ce n’était pas le moment pour discuter de ces questions ou démissionner suite aux graves failles stratégiques, militaires et de renseignement qui ont permis au Hamas de mener à bien son invasion le 7 octobre dernier.

« Bien sûr, nous pourrions donner au Hamas ce qu’il veut… Vous savez exactement ce qu’il veut », a déclaré Netanyahu, laissant entendre que le Hamas voulait le voir partir et le retour d’une crise gouvernementale et sociale en Israël.

« Je ne pense pas qu’il faille lui donner ce qu’il veut. Je pense que nous devons lui donner ce que nous, nous voulons – à savoir une victoire écrasante, la libération des otages et la promesse que l’avenir de Gaza sera différent.

Netanyahu a également balayé d’un revers de main les critiques sur la décision du gouvernement de permettre l’acheminement d’un volume plus important d’aide humanitaire et de carburant à Gaza, au motif qu’elle aurait un impact négatif sur l’influence d’Israël envers le Hamas sur la question des otages.

Le Premier ministre a déclaré que la « carte maîtresse » d’Israël pour faire libérer les otages était l’offensive militaire elle-même et que l’aide humanitaire allait dans le même sens puisque les combats devraient cesser si une catastrophe humanitaire s’installait à Gaza.

« Il n’y a pas de contradiction » entre la guerre et l’aide humanitaire, car les deux aident les otages, a déclaré Netanyahu.

Interrogé sur les sanctions prises contre les résidents d’implantations extrémistes violents de Cisjordanie par le Département d’État américain, mardi soir, Gantz a demandé aux États-Unis de ne pas parler de « violence des résidents d’implantations » et a insisté sur le fait que « 99 % et plus » d’entre eux étaient des « personnes respectueuses de la loi ». Il a toutefois condamné les violences perpétrées par des résidents d’implantations extrémistes contre des Palestiniens dans les semaines qui ont suivi le 7 octobre.

Répondant à la même question, Gallant a déclaré que seuls l’armée, la police et les forces de l’ordre dans leur ensemble avaient le droit d’utiliser la force.

« Nous devons mettre un frein à toute forme de violence illégitime », a déclaré Gallant, ajoutant qu’Israël n’avait pas besoin que d’autres lui disent de le faire, et a rappelé qu’une partie des violences contre les Palestiniens de Cisjordanie était le fait d’Israéliens extrémistes vivant à l’intérieur d’un Israël souverain.

Gallant a par ailleurs fait un point de situation militaire, affirmant que le Hamas perdait petit à petit le contrôle de Gaza et que Tsahal atteignait ses objectifs.

« Ce qui s’est passé dans la ville de Gaza se produit désormais à Khan Younès… avec des résultats impressionnants », a déclaré le ministre de la Défense.

« Les dirigeants du Hamas ont maintenant parfaitement compris que personne ne viendra à leur secours – ni les Iraniens, ni le Hezbollah », a-t-il ajouté.

Ex-otages et proches d’otages toujours détenus à Gaza s’entretiennent avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres membres du cabinet de guerre, le 5 décembre 2023. (Crédit : Forum des proches d’otages et des personnes disparues)

Gallant a déclaré avoir dit aux proches d’otages que le gouvernement était plus que jamais déterminé à faire revenir tous les captifs, sans exception », et que l’armée israélienne, par le biais de son offensive terrestre, créait les conditions propices à ce retour.

« C’est notre devoir en tant que nation, c’est notre devoir en tant que service de Défense, et c’est mon devoir en tant que ministre de la Défense », a-t-il déclaré.

« Il n’y a qu’une seule chose légitime à faire : l’emporter contre le Hamas, le frapper et en finir une bonne fois pour toutes – détruire ses capacités gouvernementales et militaires, et ramener les otages à la maison. »

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