Netanyahu inaugure une communauté du Golan nommée en l’honneur de Trump
Le Premier ministre a organisé sa réunion de cabinet sur le site de Ramat Trump, disant que le président américain est "un très grand ami" d'Israël

Le nom de Trump était déjà celui de tours résidentielles, d’hôtels et de terrains de golf. Il est dorénavant également celui d’une minuscule communauté juive sur le plateau du Golan.
Le cabinet du Premier ministre s’est réuni dans ce hameau dimanche pour approuver et annoncer officiellement l’inauguration d’une nouvelle communauté portant le nom du président américain Donald Trump.
Cette initiative survient un peu plus de deux mois après la reconnaissance par le président américain de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, capturé à la Syrie lors de la guerre des Six jours de 1967, et annexé plus tard – une initiative non-reconnue par la majeure partie de la communauté internationale.
En 2017, Trump avait également reconnu Jérusalem en tant que capitale de l’Etat juif et y avait transféré son ambassade, suscitant la réprobation des dirigeants mondiaux.
L’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, et des responsables issus du conseil régional du Golan étaient également présents lors de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle communauté de « Ramat Trump » – « Plateau de Trump » en hébreu.
Israël espère que cette petite communauté, qui avait été établie dans les années 1980 sous un autre nom, attirera de nouveaux habitants dans ce qui est actuellement un avant-poste isolé comptant simplement une dizaine de résidents vivant dans des mobile-homes.
S’exprimant lors de la cérémonie, au moment de dévoiler un large panneau portant le nom de la communauté et hébreu et en anglais, Netanyahu a dit aux dignitaires présents qu’il s’agissait d’un « tournant dans l’histoire du Golan ».
A l’extérieur d’une tente, un panneau portant le nom de l’implantation a été dévoilé peu après l’annonce devant un public constitué de responsables locaux, juifs et druzes.
« Le président Trump est un grand ami du pays, un ami qui a fait des choses pour le pays qui n’avaient jamais été accomplies dans le passé et qui devaient néanmoins l’être au nom de la justice et de la vérité », a dit le Premier ministre.
L’inauguration de cette implantation, « ce qui n’a pas été fait depuis de nombreuses années », a souligné M. Netanyahu, « va donner une impulsion au développement du plateau du Golan ».
L’Etat hébreu investira dans la construction d’habitations et de routes mais aussi dans l’éducation et le tourisme, a-t-il promis.

« Le Golan sera toujours indissociable d’Israël », a-t-il continué.
Il s’est également référé aux craintes nourries par Israël face aux efforts d’ancrage d’une présence militaire permanente de l’Iran en Syrie, dont la république islamique aide le régime à mettre un terme à une guerre civile sanglante en cours depuis plus de sept ans dans le pays.
« Nous œuvrerons toujours contre les initiatives de l’Iran et de son groupe mandataire du Hezbollah visant à s’établir militairement en Syrie », a-t-il dit, évoquant le groupe terroriste libanais.
« Nous savons tout ce qui s’est déroulé, ici, de l’autre côté de cette frontière au cours de la dernière décennie », a continué Netanyahu. « Si nous n’avions pas été là, les milices iraniennes seraient déjà présentes. Et nous n’autoriserons jamais cela. »
Israël, au cours des dernières années, a mené des dizaines de frappes aériennes contre des cibles iraniennes en Syrie.

Netanyahu a vivement recommandé à la communauté internationale de soutenir les Etats-Unis dans leur positionnement contre les agressions iraniennes régionales.
Les tensions entre Washington et Téhéran ont connu une escalade après le retrait de Trump, l’an passé, d’un accord sur le nucléaire conclu avec la république islamique et la réimposition de sanctions à l’Iran, ainsi que dans le sillage d’une série d’attaques contre des pétroliers dans le golfe persique, que les Etats-Unis ont attribué à la république des mollahs.
Dans un tweet, dimanche, Trump a remercié Netanyahu pour ce « grand honneur ».
Thank you PM @Netanyahu and the State of Israel for this great honor!???????????????? https://t.co/OUcf6s98UX
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 16, 2019
L’ambassadeur américain Friedman a noté dans son allocution que la dernière communauté israélienne portant le nom d’un président américain en exercice était Kfar Truman, en 1949, baptisé ainsi en l’honneur du président américain Harry Truman.
« Je veux vous remercier pour le geste extraordinaire que vous et l’Etat d’Israël avez fait pour le président des Etats-Unis », a dit Friedman. « C’est un geste mérité mais nous l’apprécions grandement et nous sommes impatients de travailler à vos côtés et aux côtés du gouvernement d’Israël à encore renforcer l’alliance incassable qui unit les Etats-Unis et Israël. »
« Tous ceux qui ont visité le plateau du Golan… réalisent immédiatement qu’il s’agit d’un territoire incroyablement important pour l’Etat d’Israël. Il y a peu de choses plus importantes pour la sécurité d’Israël que la souveraineté sur le plateau du Golan », a-t-il ajouté.
Au mois d’avril, Netanyahu avait annoncé qu’Israël donnerait le nom de Trump à une ville du plateau du Golan en l’honneur de la décision prise par le président de reconnaître la souveraineté de l’Etat juif sur ce territoire situé au nord du pays.
Trump avait signé une proclamation, le 25 mars, reconnaissant la mainmise d’Israël sur le plateau lorsque Netanyahu s’était rendu à la Maison Blanche, une initiative qui avait été considérée par certains comme venant donner un coup de pouce au Premier ministre dans sa tentative de réélection.

Pour sa part, Vladimir Pelopzerkovski, un habitant de ces mobile homes, a confié à l’AFP avoir dit en personne à Benjamin Netanyahu qu’il espérait que cela ne resterait pas seulement des promesses. « Je ne suis pas convaincu que ces promesses apportent un vrai changement », a ajouté l’homme de 75 ans.
Avant l’inauguration, dimanche, un député de l’opposition a pour sa part accusé le gouvernement par intérim d’utiliser cette cérémonie comme un opération de communication.
« Quiconque lit les petits caractères de cette décision ‘historique’ comprendra qu’il ne s’agit que d’une fausse politique non contraignante », a déclaré le député Kakhol lavan Zvi Hauser. « Il n’y a pas de budget, pas de planification, pas d’emplacement pour une implantation, et il n’y a pas de décision contraignante pour la mise en œuvre du projet. Mais au moins, ils ont insisté pour avoir un nom pour l’implantation. »