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Pas de plan ni budget : L’inauguration de « Ramat Trump » est un coup de pub

Un député de l'opposition note qu'il n'y a pas de décision contraignante à mettre en œuvre la promesse de nommer une ville du Golan d'après le nom du président américain

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Dévoilement du panneau "Ramat Trump" sur le plateau du Golan, le 16 juin 2019. (Capture d'écran YouTube)
Dévoilement du panneau "Ramat Trump" sur le plateau du Golan, le 16 juin 2019. (Capture d'écran YouTube)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a célébré dimanche la naissance d’une nouvelle ville sur le plateau du Golan en l’honneur du président américain Donald Trump. Toutefois, les critiques ont fait remarquer qu’aucune nouvelle localité ne pouvait être établie avant les élections de septembre, car le gouvernement intérimaire n’a pas l’autorité nécessaire pour une telle décision.

La réunion hebdomadaire du cabinet du dimanche devait accepter une décision demandant la création d’une nouvelle localité appelée Ramat Trump (« Colline Trump » en français ; « Trump Heights » en anglais), mais cette décision montre clairement que le gouvernement a encore beaucoup de travail à faire avant qu’une telle mesure puisse réellement avoir lieu.

« Quiconque lit les petits caractères de cette décision ‘historique’ comprendra qu’il ne s’agit que d’une fausse politique non contraignante », a déclaré le député Kakhol lavan Zvi Hauser. « Il n’y a pas de budget, pas de planification, pas d’emplacement pour une implantation, et il n’y a pas de décision contraignante pour la mise en œuvre du projet. Mais au moins, ils ont insisté pour avoir un nom pour l’implantation. »

Dimanche après-midi, Netanyahu devait convoquer une « réunion festive du cabinet » dans le village de Kela Alon, sur le plateau du Golan, demandant à ses ministres d’approuver sa décision de « construire une nouvelle localité » qui portera le nom de Trump. Après la réunion, l’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, devait se joindre à Netanyahu pour l’inauguration du panneau de Ramat Trump.

Lors d’une réunion qui a eu lieu le 30 mai, le Comité de nomination de l’Etat avait recommandé que la nouvelle localité soit nommée « Président Trump Heights », mais le gouvernement a abandonné le premier mot pour des raisons inconnues.

« Espérons que le président Trump ne sache pas que son nom est utilisé pour cet exercice de relations publiques », a déclaré dans un communiqué de presse Hauser, un ancien secrétaire de cabinet de Netanyahu, devenu depuis un rival politique.

« Le Premier ministre doit décider s’il veut vraiment créer une nouvelle implantation et approfondir nos racines sur le plateau du Golan ou s’il se contente de créer une réalité virtuelle pour une séance photo. »

Hauser a joint au communiqué de presse une copie d’un avis rédigé par le conseiller juridique du cabinet du Premier ministre, qui note que la décision du cabinet n’est qu’une décision préliminaire, car il reste encore beaucoup à faire avant que le gouvernement puisse créer une ville nouvelle.

Vue aérienne du petit village de Kela Alon sur le plateau du Golan, près du site d’une nouvelle localité bientôt renommée en l’honneur du président Donald Trump. (Crédit : Conseil régional du Golan)

En effet, la décision du Cabinet préconise une « initiative visant à créer » une nouvelle localité sur le plateau du Golan, mais elle ne déclare pas la création d’une telle localité. Conformément à l’avis du conseiller juridique, le cabinet charge le ministère de la Construction et du Logement d’effectuer un « travail professionnel » en coopération avec les autres autorités compétentes et de soumettre des recommandations, dans les 90 jours, au président du Conseil national de la planification et de la construction.

Le Cabinet a en outre chargé le ministère des Finances de formuler des recommandations concernant le budget nécessaire à la création d’une nouvelle localité dans le Golan. Jusqu’à présent, pas un seul shekel n’a été affecté au projet.

« L’implantation dans le Golan est gelée », déplore Hauser, qui lutte depuis longtemps pour la reconnaissance internationale du Golan. « Après 52 ans de domination israélienne, il n’y a plus que 25 000 Israéliens dans le Golan et le taux de croissance démographique est négligeable. Ce n’est pas comme ça qu’un gouvernement gère correctement le Golan. »

Nadav Eyal, correspondant international en chef de la Treizième chaîne, a noté que l’actuel gouvernement intérimaire n’avait pas l’autorité légale pour établir de nouveaux villages sur le Golan.

« Alors ils ont mis cette belle plaque, et il y a aussi du gazon synthétique. Dites ce que vous voulez [au sujet de] Bibi – il a eu Trump », a tweeté Eyal, faisant référence au Premier ministre par son surnom.

En avril, Netanyahu avait décidé de nommer une ville du plateau du Golan du nom de Trump en l’honneur de la décision du président américain de reconnaître la souveraineté israélienne sur cette région du nord, plus tôt cette année.

« En reconnaissance du travail accompli par le 45e président des États-Unis, le président Donald Trump, en faveur de l’État d’Israël dans un large éventail de domaines, et exprimant sa gratitude pour la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël et la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, sous sa présidence, il a été décidé de créer une nouvelle commune sur ce plateau appelée Ramat Trump », lit-on dans cette décision du gouvernement.

Le président américain Donald Trump (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu présentent un décret sur le plateau du Golan devant l’aile ouest après une réunion à la Maison-Blanche, le 25 mars 2019, à Washington. (Brendan Smialowski/AFP)

M. Trump a signé un décret le 25 mars reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau lorsque M. Netanyahu s’est rendu à la Maison-Blanche, une mesure que certains considèrent comme opportune pour aider le Premier ministre israélien dans sa tentative de réélection.

Elle a bouleversé des décennies de politique américaine et a suscité une certaine condamnation internationale, de même que les félicitations d’Israël.

Israël a conquis le plateau stratégique à la Syrie pendant la guerre des Six Jours de 1967 et, en 1981, a annexé la région, ce qui n’a jamais été reconnu par le reste de la communauté internationale, qui considère le plateau du Golan comme un territoire syrien occupé.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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