Netanyahu : Israël n’utilise pas la famine comme « arme de guerre »
"Pas un seul Gazaoui n'a souffert de malnutrition depuis le début de la guerre", a affirmé le Premier ministre lors d'un sommet international sur la lutte contre l'antisémitisme

Benjamin Netanyahu a riposté mardi aux critiques de la politique israélienne en matière d’aide humanitaire, qualifiant la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, d’outil essentiel pour affaiblir le groupe terroriste palestinien du Hamas. Il a également fermement rejeté les accusations selon lesquelles Israël aurait utilisé la famine comme arme de guerre.
Évoquant la prise d’assaut mardi matin d’un des sites de distribution de la GHF à Rafah lors d’un discours en anglais prononcé au ministère des Affaires étrangères lors d’un sommet international sur la lutte contre l’antisémitisme, Netanyahu a reconnu qu’ « il y a eu un moment où le contrôle a été perdu ».
« Nous allons mettre en place beaucoup plus de ces [sites de distribution] », a indiqué le Premier ministre.
La semaine dernière, cependant, il avait déclaré que le plan final consistait à limiter ces sites à une petite zone dans le sud de Gaza, contredisant ainsi les promesses faites par l’ancien directeur exécutif de la GHF, Jake Wood, qui avait assuré que l’aide serait accessible dans toutes les parties de la bande de Gaza.
Wood a démissionné de son poste en début de semaine, déplorant que les restrictions imposées par Israël violaient « les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ».
Rejetant les allégations selon lesquelles Israël mènerait une politique délibérée visant à affamer la population civile de Gaza, Netanyahu a qualifié ces accusations de « mode actuelle, de mensonge actuel » qui « se répand comme une traînée de poudre » dans les médias.

Il a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve de malnutrition dans la bande de Gaza, ce qui, selon lui, pouvait être constaté sur les photos prises lors des inspections de sécurité menées par Tsahal sur des civils et des terroristes arrêtés.
« Vous n’en voyez pas un seul, pas un seul en état de dénutrition depuis le début de la guerre jusqu’à aujourd’hui », a affirmé Netanyahu.
Fox News, l’une des chaînes préférées du président américain Donald Trump, a diffusé la veille un reportage montrant une fillette de deux ans amaigrie, actuellement hospitalisée pour malnutrition.
La semaine dernière, CNN a diffusé un reportage sur un nourrisson de Gaza décédé après que sa mère a été incapable de l’allaiter en raison des restrictions alimentaires. Le lait maternisé et d’autres médicaments manquaient en raison du blocage.
2-year-old Mayar weighs just 15 pounds. She is in desperate need of aid.
While humanitarian conditions remain dire, the threat of airstrikes is a constant fear among Palestinian civilians.
Israeli bombings killed dozens in Gaza over the weekend, including nine siblings. pic.twitter.com/4oYTTHcLGD
— Trey Yingst (@TreyYingst) May 26, 2025
Le ministre de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP), basée en Cisjordanie, a déclaré la semaine dernière que 29 enfants et personnes âgées étaient morts de faim à Gaza ces derniers jours et que plusieurs milliers d’autres étaient en danger. Les médias arabes ont diffusé d’innombrables reportages sur la crise humanitaire.
Netanyahu a déclaré mardi que « le meilleur moyen » pour Israël de lutter contre ce qu’il qualifie d’accusations mensongères selon lesquelles les habitants de Gaza seraient affamés est de « gagner rapidement la guerre ».
Mais dès décembre 2023, le Premier ministre affirmait qu’Israël était « sur le point de remporter la victoire ».
Alors que Trump parle de plus en plus de son désir de mettre fin rapidement et définitivement au conflit à Gaza, Netanyahu a promis de poursuivre la guerre jusqu’à ce qu’Israël démantèle les capacités armées et de gouvernance du Hamas, relâche les otages, démilitarise Gaza, exile les dirigeants du Hamas et mette en œuvre le plan de Trump visant à relocaliser les Gazaouis.
Les partisans d’un cessez-le-feu ont fait valoir qu’Israël avait déjà maximisé ses gains militaires contre le Hamas et que Tsahal combattait actuellement une insurrection qui perdurerait à Gaza tant que Netanyahu refuserait de mettre en place une alternative palestinienne viable au régime du Hamas. Les pays arabes ont fait pression pour que l’AP retourne à Gaza et ont proposé d’aider à la gestion de la bande de Gaza après la guerre si l’AP le leur demandait, mais Netanyahu a refusé, assimilant cette dernière au Hamas.
Le Premier ministre est également menacé par certains de ses partenaires de coalition, qui laissent entendre qu’ils feraient tomber le gouvernement si un accord de cessez-le-feu et de libération d’otages était conclu. Un sondage réalisé la semaine dernière par la chaîne N12, révèle que 55 % de la population estime que l’objectif principal de Netanyahu est de rester à la tête du pays.